HomeA la uneFAURE A L’ELYSEE SUR FOND DE LUTTE CONTRE LE TERRORISME AU TOGO : Une visite de raison 

FAURE A L’ELYSEE SUR FOND DE LUTTE CONTRE LE TERRORISME AU TOGO : Une visite de raison 


Qu’un chef d’Etat, surtout africain, soit reçu à l’Elysée, cela n’a rien de surprenant, la préoccupation se trouvant ailleurs : l’objet de la visite. Il en est ainsi de la visite officielle du président togolais, Faure Gnassingbé, à Paris, le 10 mai 2023. Entre le président Emmanuel Macron et son hôte, plusieurs sujets étaient à l’ordre du jour. Il s’agissait notamment de la coopération bilatérale, de la sécurité et du maintien de la paix dans la sous-région. Les deux chefs d’Etat devaient évoquer le rôle du Togo dans la lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel. Cette visite du président Togolais à Paris, porte essentiellement sur la question sécuritaire. Et l’on peut comprendre cela. En effet, jadis épargné, le pays des Gnassingbé fait aujourd’hui l’objet d’incursions terroristes récurrentes et meurtrières depuis plusieurs mois. Pour contenir cette menace terroriste en évitant qu’elle ne se métastase comme cela se voit au Burkina Faso, au Mali et au Niger, Lomé a pris le taureau par les cornes. Sur le plan sécuritaire, le président Faure Gnasssingbé est en quête de partenaires. Bénéficiaire de l’enveloppe américaine de 100 millions de dollars, avec la Côte d’Ivoire et le Bénin, pour renforcer la résilience des régions côtières de l’Afrique de l’Ouest, face à l’expansion jihadiste, le Togo peut compter aussi sur le soutien de l’Hexagone.

 

Ceux qui ont trouvé en cette visite une occasion de dénoncer les atteintes aux principes de la démocratie au Togo, doivent désenchanter

 

En effet, dans le cadre de la réarticulation du dispositif militaire français sur le continent, après le départ forcé de Barkane du Mali, le président Macron est en pourparlers avec les chefs d’Etats concernés par son opérationnalisation. A l’occasion de la rencontre du 10 mai dernier avec Faure, le « jeune doyen » comme le surnomme Alassane Dramane Ouattara, Macron aura fait le tour des chefs d’Etat des pays de la sous-région ouest-africaine qu’il veut intégrer dans son projet.  Au regard de ce qui précède, l’on peut, sans risque de se tromper, affirmer que le déplacement de Faure Gnassingbé à l’Elysée, sur fond de lutte contre le terrorisme au Togo et dans la sous-région, est une visite de raison. Autant dire que ceux qui ont trouvé en cette visite du président Faure à son homologue français, une occasion de dénoncer les atteintes aux droits de l’Homme et aux principes de la démocratie au Togo, doivent désenchanter. De tels sujets qui fâchent devraient tout simplement être éludés. Intérêts d’Etat, obligent. Tout comme ses laudateurs, les contempteurs du président Faure ne peuvent qu’attendre la suite qui sera donnée aux conclusions de ses discussions avec Emmanuel Macron. Car, le véritable enjeu reste l’opérationnalisation de cette réarticulation des forces françaises dans une zone ouest-africaine où la France est toutefois fortement décriée.

 

Michel NANA

 

 

 

 


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