FERMETURE D’ECOLES ET DU TGI DANS LE SOUM : Le Burkina a perdu le Nord
J’ai appris, en milieu de semaine en cours, que le Tribunal de grande instance (TGI) de Djibo est fermé jusqu’à nouvel ordre. Les travailleurs dudit service, craignant pour leur sécurité, ont décidé de plier bagage. Ils demandent aux plus hautes autorités du pays de prendre les dispositions nécessaires pour leur permettre de travailler sereinement. Peu avant, ce sont des centaines d’écoles qui y ont été fermées ; les enseignants et leurs élèves faisant régulièrement l’objet d’attaques terroristes. Les exemples sont si légion que je ne me permettrais pas de vouloir les citer exhaustivement. Seulement, le constat que je fais, est que petit à petit, j’ai l’impression que le Burkina est en train de perdre le Nord, au sens propre comme au figuré du terme. J’avoue que je ne suis pas personnellement serein. Car, imaginez-vous, si après les enseignants et les acteurs de la Justice, d’autres travailleurs décident de quitter Djibo. Ce serait comme si l’on avait cédé face à l’ennemi. N’était-ce pas déjà une victoire pour les terroristes d’avoir réussi à fermer des écoles dans le Soum ? C’est pourquoi je lance un appel pressant au président Roch Marc Christian Kaboré pour qu’une solution soit trouvée à la crise sécuritaire à laquelle fait face notre pays. Car, il faut avoir le courage de le dire, l’heure est grave. Je sais que des efforts considérables ont été faits dans le cadre de la lutte contre l’insécurité. Les résultats parlent d’eux-mêmes, j’en conviens.
Aucun sacrifice n’est de trop quand il s’agit de défendre l’intégrité de notre territoire
Et je sais aussi qu’il n’existe guère de risque zéro en matière de sécurité. La preuve est que tous les pays du monde entier sont constamment endeuillés par les terroristes. Mais, je dis qu’aucun sacrifice n’est de trop quand il s’agit de défendre l’intégrité de notre territoire. C’est pourquoi d’ailleurs, je rends un vibrant hommage à nos Forces de défense et de sécurité (FDS) qui, au péril de leur vie, veillent au grain. Ce n’est pas facile. Car, là où parlent les armes, la mort n’est pas loin. Il faut donc leur donner les moyens qu’il faut ; la sécurité étant devenue la priorité des priorités. Du reste, peut-on parler de développement ou d’émergence quand les terroristes frappent n’importe quand et n’importe où ? Assurément, non. Car, en plus de la psychose générale que cela pourrait installer, il y a que les investisseurs étrangers risquent de fuir le pays. Et c’est peu dire ! Donc, je le dis et je le répète. Réveillons-nous ! J’avoue que personnellement, ça me fait mal quand j’entends sur les ondes des médias internationaux, dire que le Burkina constitue le ventre mou de la lutte anti-terroriste. Ne donnons donc pas l’impression aux autres que nous dormons. Déjà, dans une ville où il n’y a pas de juridiction, il ne reste qu’aux forces obscurantistes d’y installer un califat, avec toutes les conséquences qui vont avec.
« Le Fou »