FESPACO 2025 : Des leçons à tirer
Le clap de fin de la 29e édition du FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) est intervenu le 1er mars 2025. C’est le cinéastre burkinabè, Dani Kouyaté, qui a remporté le Graal. Si le Burkina peut être fier des progrès enregistrés dans l’organisation de cet événement qui fut un grand succès, il faut tout de même reconnaître que l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Toute œuvre humaine n’étant pas parfaite, des imperfections ont été enregistrées et il y a donc des leçons à tirer. Tout le monde l’a constaté: durant toute la semaine écoulée, plusieurs artères de Ouagadougou étaient embouteillées si fait que bien des automobilistes et des motocyclistes avaient du mal à vaquer sereinement à leurs occupations. Il fallait parfois faire de longs détours pour pouvoir avoir accès à son lieu de travail. Certes, le besoin de sécurisation de l’évènement peut en partie expliquer cela. Mais il faudrait songer, à défaut de pouvoir délocaliser certains sites, tenir régulièrement informé le public sur les différents changements opérés sur des voies de la capitale. En tout état de cause, on a la faiblesse de croire que quelque chose peut être fait pour pallier la délicate question de l’engorgement des artères à l’occasion de ce grand événement qui draine du monde. Autre chose qui pourrait être corrigé par les prochaines éditions : le traitement réservé à la presse, surtout privée. Franchement dit, c’était la croix et la bannière pour la presse et pour d’autres invités, pour retrouver certains espaces, notamment le Marché international du cinéma et de l’audiovisuel africains (MICA) où se tenaient des activités inscrites au programme.
Les Cinéastes burkinabè sont invités à maintenir le cap
En plus de cette difficulté, on peut déplorer les déprogrammations tous azimuts qui s’opéraient sans que les médias et festivaliers n’en soient informés. Imaginez les désagréments que cela a pu provoquer. Pour tout dire, la presse privée, comme à chaque édition du FESPACO, n’a pas eu la tâche facile, notamment lors des cérémonies d’ouverture et de clôture du Festival. C’est dire si les choses sont encore à revoir. C’est un défi que le Comité d’organisation doit travailler à relever. Que l’on s’entende bien : les médias privés ne demandent pas un traitement de faveur. Ils souhaitent tout simplement que les organisateurs leur favorisent un meilleur exercice de leur métier à l’occasion de ces évènements. Toujours dans le sens de l’amélioration de l’organisation de la biennale, il serait souhaitable, à l’avenir, d’affecter à des groupes de catégories d’invités, les différentes entrées du Palais des sports ou de tout autre lieu choisi pour abriter la cérémonie d’ouverture et de clôture du FESPACO. Cela permet d’éviter les longues files d’attente. Quant aux cinéastes burkinabè, ils sont invités à travailler à promouvoir leurs films aussi bien à l’intérieur du pays qu’au-délà des frontières. Cela contribuera à leur donner plus de visibilité. C’est pourquoi, au niveau du ministère en charge de la culture, des réflexions pourraient être menées sur la mise en place d’une véritable industrie cinématographique, à l’image de celle du Nigeria et de celle en gestation au Sénégal.
Sidzabda