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FETE DU 1er MAI : Sous le signe de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs


Comme tous les 1er-Mai, le monde syndical du Burkina Faso a commémoré la Fête du travail, à l’instar de tous les pays. Et comme à l’accoutumée, l’Unité d’action syndicale (UAS) a encore battu le pavé, à Ouagadougou, de la Bourse du travail jusqu’au siège de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) où elle a remis au ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Clément Pegdwendé Sawadogo, le cahier de doléances du 1er mai 2017.

 

Le 1er-Mai a toujours été l’occasion de grands rassemblements pour les syndicalistes. Et ceux du Burkina Faso, toutes corporations confondues, n’ont pas dérogé à la règle. Avant 9h du matin, heure locale, une foule des grands jours s’est retrouvée devant l’entrée principale du siège de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). En face des autorités, aux premières loges, les responsables des centrales syndicales et des syndicats autonomes venus, au nom de l’UAS, remettre le cahier de doléances du 1er mai 2017. « L’Unité d’action syndicale est là, ce matin, pour vous transmettre les doléances du monde du travail. Ces préoccupations ne sont pas uniquement celles des travailleurs salariés. C’est également les préoccupations de l’élève, de l’étudiant, du commerçant, du travailleur du secteur informel ; bref, de  toutes les couches sociales du Burkina Faso. C’est pourquoi nous vous demandons d’avoir une oreille très attentive à ces préoccupations afin de mettre tous les Burkinabè au travail. Nous espérons que contrairement à l’année dernière, vous allez accorder à ces doléances, tout le sérieux qu’il faut », tels sont les propos tenus par Yamba Georges Koanda, président du mois des Centrales syndicales, lors de la remise du cahier de doléances au ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Clément Pegdwendé Sawadogo. Ce dernier, à son tour, prenant le président du mois aux mots en ce 1er mai 2017, a fait  remarquer d’abord que «  les préoccupations convergent vers la nécessité de mettre tous les Burkinabè au travail », avant d’ajouter que « cette préoccupation est aussi celle du gouvernement qui a toujours développé le point de vue selon lequel, il faut créer des conditions idoines pour qu’il y ait du travail productif, plus de richesses pour mieux organiser la répartition, pour que cette richesse puisse mouiller l’ensemble des Burkinabè ». Afin de rassurer les marcheurs du jour, le ministre Pegdwendé Clément Sawadogo a affirmé que « le gouvernement tient  au dialogue social et l’année 2017 ne fera pas exception à la règle ». Et dans ce sens, « nous allons continuer à chercher ensemble des solutions aux préoccupations des travailleurs » a-t-il poursuivi. Dans la même veine, le ministre a laissé entendre que dans le cadre du dialogue social, il a été créé un Haut conseil pour le dialogue social qui sera mis en place dans les toutes prochaines semaines, dans le but de consolider et renforcer le dialogue social. C’est fort de ces propos que les marcheurs du jour ont donné le signal pour le retour au point de départ, la Bourse du travail de Ouagadougou, mettant ainsi fin à la partie protocolaire du 1er-Mai. Pour arriver à la maison des syndicalistes, les marcheurs ont emprunté un itinéraire qui les a conduits au centre-ville, en scandant des slogans et des chansons. Après une trentaine de minutes de marche, les marcheurs, mobilisés pour soutenir la cause des travailleurs, retournent à la Bourse du travail, la plupart en sueur. Commence alors un meeting où l’on scande au micro des slogans qui ne caressent pas le gouvernement dans le sens du poil. Et le message du président du mois, Yamba Georges Koanda, livré à l’occasion du 1er-Mai, n’était pas des plus doux. En effet, Yamba Georges Koanda, par ailleurs Secrétaire général (SG) de l’USTB, a affirmé que « la situation nationale reste marquée par l’approfondissement de la crise sociopolitique.  Après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et la résistance héroïque du peuple au putsch du 16 septembre 2015, l’aspiration à un changement radical en faveur du peuple a été trahie par les autorités de la Transition et par les « nouveaux anciens dirigeants » du MPP et leurs alliés ». Pour ce qui est des crimes de sang et des crimes économiques, Yamba Georges Koanda a fait comprendre que les gros dossiers de détournements de fonds, de passe-droits, de corruption, de détournements de parcelles révélés par différents rapports et audits, sont restés presque tous en l’état. A propos de la vie chère, le président du mois a déclaré qu’on observe, ces derniers mois, un renchérissement du coût de la vie avec l’augmentation des prix des produits de première nécessité, malgré l’annonce faite par le gouvernement de fixer des prix plancher. Au plan sécuritaire, le président du mois a évoqué une gestion approximative de la question de la sécurité, aussi bien concernant le grand banditisme que les attaques terroristes au Nord du Burkina Faso. Même si l’orateur du jour a émis un bémol par rapport à l’opération « Panga », menée du 27 mars au 10 avril 2017, il a tout de même relevé que les nombreuses attaques subies auparavant, auront révélé les limites de la réactivité des forces armées. Parlant du dialogue social tant abordé par le ministre Pegdwendé Clément Sawadogo, Yamba Georges Koanda a affirmé qu’«en réalité, le dialogue social tant prôné par le gouvernement apparaît comme un marché de dupes, de sorte que les travailleurs se fient de moins en moins aux engagements et autres promesses du gouvernement ». Par ailleurs, le président du mois a déploré le fait que le pouvoir, à travers l’Assemblée nationale, a entrepris de saccager le droit de grève à travers un projet de loi qui a été transmis le 21 avril dernier, et qui fait fi des conventions du Bureau international du travail (BIT). Dans un tel contexte, Yamba Georges Koanda a fait comprendre que les défis qui s’imposent au monde syndical, sont énormes et importants et que seule la mobilisation pourra préserver et élargir les acquis.

Pour mémoire, le 1er mai 2017 représente le 131e  anniversaire de la lutte héroïque des ouvriers de Chicago. Ainsi donc, la commémoration du 1er-Mai est un hommage à ceux qui ont consenti des sacrifices énormes sur le terrain de la lutte syndicale.

 

Françoise DEMBELE

 

 

La plate-forme minimale du 1er mai 2017

 

1- Mise en œuvre de l’ensemble des engagements pris à l’issue des rencontres annuelles gouvernement/Syndicats des années 2015 et 2016 au plus tard le 31 décembre 2017

2- Révision de l’article 57 du Code des impôts en vue de l’exonération de l’IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs du public, du parapublic et du privé

3- Relèvement du SMIG à 50 000 F CFA

4- Renforcement des capacités en ressources humaines et en logistiques des structures chargées du contrôle des prix et de la qualité des produits de grande consommation

5- Ratification des conventions de l’OIT numéro n°94 (1949) sur les clauses de travail, n°151 (1978) sur les relations de travail dans la Fonction publique, n°154 (1981) sur la négociation collective, n°189 (2011) sur les travailleuses et travailleurs domestiques, n°181 (1997) sur la sous-traitance

6- Création de tribunaux du travail dans les mêmes ressorts que les tribunaux de grande instance

7- Suppression de la Commission mixte paritaire de négociations salariales du secteur privé et retour à l’ancien système d’application des augmentations décidées par le gouvernement

8- Exécution des décisions de l’Inspection du travail relatives aux demandes d’autorisation de licenciement et réintégration des travailleurs dont le licenciement a été refusé par l’Inspection du travail, le ministre en charge du travail ou de la justice

9- Levée des sanctions arbitraires contre les délégués du personnel, les responsables et militants syndicaux

10- Exécution des décisions de Justice au profit des travailleurs concernés sans recours à des sanctions (BICIA, SONAR, CNSS …)

11- Suite judiciaire des différents audits et rapports sur la gestion des ministères, des institutions et des sociétés sous le régime Compaoré et sous la Transition. Recouvrement de toutes les créances de l’Etat dues par tout dignitaire (ministres, députés, Directeurs généraux…)

12- Respect par les sociétés minières des articles 25 et 26 du Code minier qui prévoient la mise en place d’un fonds de développement local qui doit être financé à hauteur de 1% de leurs chiffres d’affaires

13- Prise de mesures urgentes pour la réouverture des Centres d’éducation de base non formelle, le paiement des arriérés de salaires des enseignants, leur intégration à la Fonction publique et l’élaboration d’un plan de carrière en leur faveur

 

Source : UAS


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