FINANCEMENT DE L’EDUCATION AU BURKINA : Des OSC plaident pour l’augmentation du budget
La Coalition nationale pour l’éducation pour tous du Burkina Faso (CN-EPT/BF) était face à la presse le 7 août 2017, à Ouagadougou. Objectif, inviter le gouvernement burkinabè, les bailleurs de fonds et les pays donateurs à augmenter leur budget alloué à l’éducation. Cette conférence de presse entre dans le cadre de la Campagne de reconstitution des ressources initiées par le Partenariat mondial pour l’éducation (PME) dont l’objectif est d’atteindre 2 milliards de dollars US d’ici à 2020.
Offrir une éducation gratuite et inclusive de qualité aux jeunes burkinabè, tel est le souhait de la Coalition nationale pour l’éducation pour tous du Burkina Faso (CN-EPT/BF). Elle a animé une conférence de presse, le 7 août dernier, pour inviter le gouvernement, les partenaires techniques et financiers, les Organisations non gouvernementales, les bailleurs de fonds qui interviennent dans le secteur de l’éducation à plus d’effort. Si la CN-EPT/BF tire la sonnette d’alarme, c’est parce que le budget alloué à l’éducation connaît une baisse significative ces dernières années. Ce qui n’est pas sans conséquence pour l’éducation au Burkina. D’ailleurs, a déploré Tahirou Traoré, coordonateur national de la CN-EPT, le Burkina n’a pas respecté l’engagement qu’il a lui même pris en 2014 à la Conférence de reconstitution des ressources du Partenariat mondial pour l’éducation (PME). « Lors de la Conférence de reconstitution des ressources du PME en 2014, le Burkina Faso avait pris l’engagement d’accroître de 1% par an le financement de l’éducation, de 25,9% en 2013/2014 à 29% en 2018, soit 2 935 millions de dollards US de ressources supplémentaires pour 2015-2018, selon les estimations du PME », a-t-il confié. Malheureusement, a-t-il déploré, cet engagement n’a pas été respecté. En effet, selon l’UNESCO, l’éducation a reçu 16,2% du budget national en 2013, 19,4% en 2014 et 18% en 2015, soit respectivement, 4,5%, 4,5% et 3,9% du PIB, respectivement pendant ces années. Pire, selon le rapport de l’UNESCO, le gouvernement ne publie pas le budget complet sur internet. Selon les rapports, l’allocution a été de 18% en 2016.
C’est pourquoi, a-t-il souligné, des actions fortes doivent être menées par le gouvernement pour permettre au budget alloué à l’éducation de connaître une augmentation substantielle. Il doit définir, selon lui, une base de référence claire en donnant des précisions et des références sur les chiffres utilisés pour les engagements en faveur du PME et s’engager à allouer au moins 20% du budget et 6% du PIB à l’éducation. Et pour y arriver, la CN-EPT/BF propose quelques pistes. « Le gouvernement a collecté 14,1% du PIB de recettes fiscales en 2015. Ce chiffre est passé à 16% en 2016 et 17,2% en 2017. Le gouvernement devrait se donner pour objectif de financer au moins 20% de son PIB par les recettes fiscales et fixer une date pour y parvenir », suggère Tahirou Traoré, coordonateur national de la CN-EPT/BF.
En rappel, le PME a lancé sa campagne de reconstitution des ressources pour la période 2018-2020 avec le but d’atteindre 2 milliards de dollars US d’ici à 2020. En ce qui concerne la CN-EPT/BF, des actions sont menées sur le terrain pour assurer l’adhésion du gouvernement burkinabè. Dans ce sens, des rencontres avec le ministre en charge de l’éducation, le Premier ministre ou encore le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, sont prévues. La coalition entend veiller au grain pour assurer une transparence dans les dépenses qui seront effectuées avec l’argent destiné aux investissements destinés à l’éducation. Elle travaille en tandem avec les autres OSC du monde entier. Ces dernières mènent des campagnes de plaidoyer auprès des partenaires financiers et des pays donateurs afin qu’ils augmentent leurs soutiens financiers envers les pays en développement.
Issa SIGUIRE