HomeOmbre et lumièreFRAUDES AUX CONCOURS DE LA FONCTION PUBLIQUE : Les CCVC locales exigent la reprise des concours concernés

FRAUDES AUX CONCOURS DE LA FONCTION PUBLIQUE : Les CCVC locales exigent la reprise des concours concernés


Dans la déclaration ci-dessous, les Coalitions locales de lutte contre la vie chère de la ville de Ouagadougou ont dit déplorer les fraudes qui ont émaillé l’organisation des concours de la Fonction publique session 2015. Elles appellent donc à la reprise des concours concernés par cette fraude. Lisez plutôt !

 

Cette année, les concours directs d’entrée à l’ENAREF cycles A, B, C, des Assistants des douanes, des Agents itinérants de santé et des Conseillers des affaires économiques ont été entachés de fraudes comme les autorités en charge de l’organisation de ces concours l’ont révélé lors de la conférence de presse organisée à cet effet le 21 août 2015. Le cerveau de cette endémique gangrène est le cabinet même chargé de la conception des épreuves, en coaction avec un promoteur de préparation et de formation aux concours avec Questions à choix multiple (QCM).

Cette révélation, faite par le ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, Pr Augustin Loada, intervient dans un contexte national pré-électoral particulièrement animé, où les préoccupations fondamentales des populations sont reléguées au second plan, au profit de la course au pouvoir.

Elle vient confirmer l’entendement populaire sur la question. En effet, les honnêtes citoyens ont toujours estimé que si la lutte contre la fraude et la corruption n’aboutit pas, c’est que la machine de fabrication et de reproduction de ce fléau est située au cœur du système. Aujourd’hui, personne ne pourrait soutenir le contraire avec ce que la session 2015 des concours de la Fonction publique vient de dévoiler. Ainsi donc, l’hydre se situe en haut d’où partent ses tentacules pour alimenter la sphère des complicités souvent bien protégées. Alors, comment s’étonner que tous les secteurs du pays soient gangrenés?

En annonçant ces cas de fraude massive et l’arrestation des présumés auteurs à l’opinion publique, le gouvernement de la Transition semblait faire l’option de la rupture avec les régimes passés dont la surdité à l’égard du phénomène est légendaire. Mais très vite cet espoir suscité s’est envolé avec le refus que manifeste la Transition à annuler les concours entachés pour les reprendre.

Cette attitude du gouvernement de la Transition est pour le moins surprenante parce qu’elle défie les principes cardinaux de justice, de bonne gouvernance, de même qu’elle constitue un soutien ostentatoire à la fraude, à la corruption et à l’impunité. Des cas de fraude avérés dont la liste des suspects n’a cessé de s’allonger, indiquant par ce fait même que l’ampleur est encore loin d’être circonscrite mais qui, curieusement, n’entraînent pas l’annulation immédiate des concours concernés ! Voici comment le gouvernement de la Transition concrétise son cri de guerre «plus rien ne sera comme avant » contre l’impunité et l’injustice.

Alors, devant cette hérésie du gouvernement de la Transition, on se demande à qui profite cette inertie. En tout cas, ce n’est ni aux candidats honnêtes qui ont été lésés dans leur droit à l’égalité de chance, ni à l’Administration publique qui va devoir accueillir des fraudeurs protégés. Et pourquoi est-ce précisément ce héraut de la bonne gouvernance qu’est le Pr Loada, qui performe à contre-courant des idéaux dont il faisait, il y a encore quelques mois, la promotion ?

S’il y a des candidats fraudeurs « admis » que l’on cherche à protéger par la non-reprise de ces concours, alors il faudra définitivement désespérer de la Transition et lui indiquer que l’espoir suscité par l’insurrection populaire d’octobre 2014 ne saurait être aussi facilement bradé.

Fortes de la conviction que les milliers de jeunes candidats à l’emploi et le peuple burkinabè dans son ensemble n’admettront jamais ce coup fourré que le gouvernement de la Transition s’apprête à administrer en s’arc-boutant sur des arguments-alibi[1] pour résister à la reprise des concours entachés de fraude avérée, les CCVC de Baskuy, de Bogodogo, de Boulmiougou, de Nongremasson et de Signoghin :

dénoncent l’attitude inconséquente des autorités gouvernementales qui ne convainquent personne quant à leur volonté réelle de combattre le fléau de la corruption et de la fraude dans le pays;

– Appellent le gouvernement de la Transition à procéder sans délai à l’annulation des concours entachés et à les faire reprendre, seule voie qui reste conforme aux principes de transparence, d’équité et d’égalité de chance, pierre angulaire de l’organisation des examens et concours ;

– Apportent leur soutien au Comité des Jeunes Unis pour la reprise des concours concernés par les cas de fraude et à l’ensemble des candidats honnêtes à l’emploi, les encouragent à bien se mobiliser pour le combat légitime engagé;

– Invitent leurs militant(e)s et sympathisant(e)s, ainsi que toutes les populations de la ville de Ouagadougou, soucieuses d’une société débarrassée de ce fléau qui mine le développement du pays, à se mobiliser et à se tenir prêts pour tout mot d’ordre que l’évolution de ce dossier amènera à lancer.

Ouagadougou, le 14 septembre 2015

Ont signé pour :

CCVC/Baskuy

OUEDRAOGO Jean de Dieu

CCVC/Bogodogo

OUEDRAOGO Yamba

CCVC/Boulmiougou

YAMEOGO Dominique

CCVC/Nongremasson

KABORE Gombila

CCVC/Signoghin

KOALA O. Gilbert

[1]Les charges financières, le temps lié à la reprise, soit plus de quatre (04) mois, le bouleversement du calendrier de la rentrée scolaire des écoles et centres de formation professionnelle prévue pour octobre 2015, le temps imparti pour la fin de la transition soit moins de deux (2) mois, etc.


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