HomeA la uneFREDERIC NIKIEMA, MINISTRE DE LA COMMUNICATION : « On ne doit pas violer les dispositions de la CEDEAO »

FREDERIC NIKIEMA, MINISTRE DE LA COMMUNICATION : « On ne doit pas violer les dispositions de la CEDEAO »


Le verdict de la Cour de Justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur le nouveau Code électoral, la crise entre le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et le chef du gouvernement, la campagne agricole 2015-2016. Ce sont, entre autres, les sujets qui ont fait l’objet du « Face à la presse » tenu le 14 juillet 2015, dans la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale à Ouagadougou. A l’occasion, le ministre de la Communication, chargé des relations avec le Conseil national de la transition, porte-parole du gouvernement, Frédéric Nikiéma, accompagné du ministre en charge de l’Agriculture, François Lompo, et du ministre délégué en charge de la Coopération régionale, Moussa Nébié, a apporté quelques éléments de réponses aux préoccupations des Hommes de médias.

C’est connu ! La Cour de Justice de la CEDEAO a invalidé, le 13 juillet dernier à Abuja, au Nigeria, le nouveau Code électoral voté au Conseil national de transition (CNT) le 7 avril dernier. Cela, en   donnant raison aux sept partis de l’ex-majorité et 13 autres personnes qui avaient formulé une requête en annulation à cet effet. Pour le ministre, en attendant le retour des avocats, le gouvernement prend acte de cet arrêt et examinera avec la plus grande attention la décision de la Cour de Justice de la CEDEAO. De ses convictions, plusieurs options s’offrent aux autorités de la Transition, dans la mesure où beaucoup d’éléments du Code électoral peuvent faire l’objet de discussions. « Au niveau du gouvernement, on va en discuter avec les juristes. Pourquoi ne pas réfléchir à un décret pour clarifier les textes du nouveau Code électoral ou encore laisser le soin au Conseil constitutionnel d’y procéder au cours de la validation des candidatures ? », a-t-il dit. Pour le porte-parole du gouvernement, il serait pour le moment très tôt de prendre une décision. «Le verdict est trop récent. Tout ce qui en adviendra se fera conformément aux textes et on ne doit pas violer les dispositions de la CEDEAO au plan national, dans le cas de la mise en œuvre des éléments qui ont été dénoncés dans cet arrêt.   Il faut nous laisser le temps d’analyser pour voir dans quelle mesure l’on pourra prendre en compte ce qui a été dit par la Cour de Justice de la CEDEAO. Ce n’est pas obligatoirement à travers la loi qu’on peut revoir en tant que tels, les dispositifs du Code électoral », a soutenu M. Nikiéma, après avoir fait une petite synthèse de cette décision de la Cour de Justice de la CEDEAO. De son analyse, l’arrêt de la Cour de Justice de la CEDEAO explique que « c’est le caractère ambigu des critères de l’exclusion et l’application expéditive et massive qui en est faite qu’elle juge contraire aux textes ». Pour la Cour, a-t-il poursuivi, « il peut, certes, arriver que dans des situations particulières, la législation d’un pays institue des impossibilités d’accéder à des fonctions », mais cette impossibilité ne doit pas conduire à « interdire de candidature toute organisation ou personne ayant été proche du régime défait ». La Cour rappelle par ailleurs que « la sanction du changement anticonstitutionnel du gouvernement vise des régimes, des Etats, éventuellement leurs dirigeants, mais ne saurait concerner les droits des citoyens ordinaires ». Cependant, la Cour de justice de la CEDEAO reconnaît à l’Etat burkinabè « le droit de restreindre l’accès au suffrage » et précise que les restrictions ne doivent concerner que les dirigeants de l’Etat qui étaient au pouvoir au moment des faits et non les citoyens ordinaires.

Revenant sur la crise qui sévit entre le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et le Premier ministre Yacouba Isaac Zida, il a soutenu que les concertations se poursuivent pour trouver un consensus. « Tout se passe bien et les discussions se poursuivent avec le Cadre de concertation de sages mis en place à cet effet », a-t-il soutenu. A la question de savoir exactement ce que le RSP reproche à leur frère d’armes, Yacouba Isaac Zida, le ministre de la Communication, Frédéric Nikiéma, a botté en touche. « Pour donner la chance à la réussite des négociations, on fera mieux de ne pas faire trop de commentaires là-dessus », a-t-il dit.

5 millions de tonnes de céréales attendues à cette campagne 2014-2015

Toutefois, il a réitéré l’appel du gouvernement aux médias, par rapport à la nécessité absolue de procéder toujours à la vérification, au recoupement des sources avant la diffusion des informations. Pour sa part, le ministre de l’Agriculture, des ressources hydrauliques, de l’assainissement et de sécurité alimentaire, a échangé avec les journalistes sur la campagne agricole 2015-2016, lancée officiellement le 4 juin dernier à Yako. Selon ses explications, pour cette campagne, les prévisions sont estimées à 5 millions de tonnes de céréales, soit une hausse de 13% par rapport à la campagne 2014-2015, à 1,6 millions de tonnes de culture de rente, soit une hausse de 3%, à 1 million de tonnes des autres cultures vivrières, soit une hausse de 58%. Pour l’atteinte de ces prévisions, le ministre François Lompo a prévu d’accompagner les producteurs avec 4 800 tonnes de semences améliorées à des prix subventionnés, 14 000 tonnes d’engrais, 15 800 charrues, 2 000 charrettes, 9 000 animaux de trait, 150 semoirs et 100 motopompes. Le tout d’un coût global de 15 milliards de F CFA. D’ores et déjà, il s’est prononcé sur les mesures palliatives qu’a prévues le gouvernement en cas de campagne agricole infructueuse. Il s’agit, entre autres, du recours aux stocks de sécurité et d’intervention conservés dans les magasins de la Société nationale de gestion de stock de sécurité alimentaire (SONAGESS), de l’irrigation de complément ou l’agriculture de contre-saison.

Le ministre délégué auprès du ministère des Affaires étrangères, de la coopération régionale, Moussa Nébié, lui, s’est appesanti sur les rôles et missions de son département. A l’en croire, le Burkina entretient des relations de coopération bilatérale avec 148 pays. Du reste, il a laissé entendre que tous les 186 Burkinabè rapatriés du Gabon ont pu rejoindre leur foyers respectifs. Et de relever que justice sera rendue aux parents des enfants qui ont été victimes de pédophilie par des soldats français en mission au Burkina.

Mamouda TANKOANO

 


Comments
  • Mr Le Ministre, avec tout le respect dû à votre rang, arrêtez de nous enculer en nous prenant pour des poussins d’hivernage. Arrêtez de raconter des contre-vérités parce que tout est clair et limpide. Nous avons perdu, la révolution a perdu, le sang par ceux qui se sont sacrifiés semble ne servir à rien, cela à cause des lacunes contenues dans notre loi dont le vote a été guidé par des réactions épidermiques et la mauvaise défense du dossier auprès de la CJ/CEDEAO. Appelez plutôt à explorer rapidement d’autres pistes, plutôt que de vous lancer dans des commentaires futiles.
    Sans rancunes
    Dieu bénisse le Faso

    15 juillet 2015
  • Le ministre a raison, le CDP doit patienter.On ne doit pas se précipiter pour modifier le code.Les CDPistes doivent attendre qu’on règle le lunette de mire pour éviter de tirer sur des innocents ou du menu fretin.Les hurluberlus qui prenaient 2mille francs pour aller s’égosiller dans les stades recto verso doivent être épargnés. Mais les caravaniers du tripatouillage auront du mouron à se faire, malgré les bouquins de droit de maître Salembéré, l’avocat CDPiste.

    16 juillet 2015

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