GALIAN 2017 : Et la part de la concurrence déloyale dans tout ça ?
La semaine dernière, a eu lieu la cérémonie de récompense des journalistes que l’on appelle communément Nuit des Galian. A l’occasion, nombreux sont les journalistes qui ont vu leurs efforts récompensés. Je leur tire mon chapeau et je les encourage à aller de l’avant. Je sais que le métier de journaliste n’est pas du tout facile, dans la mesure où il demande beaucoup d’engagement et de sacerdoce. Quant à ceux qui ont compéti et qui n’ont pas été récompensés, je les invite à se réarmer de courage. Car, les Galian, c’est un jeu. Il ne faut donc pas se laisser gagner par le découragement. Un journaliste, à mon avis, ne se décourage jamais. La preuve est que malgré l’adversité et les dures réalités du terrain, les journalistes, bon an mal an, parviennent à nous informer et ce, parfois même au péril de leur vie. Du reste, combien sont-ils au Burkina comme ailleurs, qui ont été victimes d’agressions et de persécutions dans l’exercice de leurs fonctions ? Pour revenir aux Galian, je salue personnellement les innovations qui ont été apportées cette année à l’événement, notamment l’instauration d’un Super Galian qui permet d’encourager la meilleure œuvre retenue par le jury. C’est tout à l’honneur des organisateurs. Seulement, je suis farouchement opposé à la suppression de certains genres journalistiques, en l’occurrence l’interview et le compte-rendu. Les raisons avancées par le ministère de tutelle ne me convainquent pas. Et si l’on n’y prend garde, cela risque de saper le moral de certains journalistes qui, peut-être, voulaient se spécialiser en interview et autres genres écartés de la compétition. A mon avis, je pense qu’il y a lieu de revoir les choses. Autre constat que je fais, c’est que j’ai l’impression qu’il y a une sorte de concurrence déloyale qui ne dit pas son nom. On engage les journalistes du privé et du public, dans une même compétition. Or, je ne suis pas journaliste, mais je sais que ceux du privé et ceux du public ne vivent pas les mêmes réalités.
Je ne sais pas comment on peut comparer un cameraman à un journaliste
Ils ne sont pas logés à la même enseigne. Pourquoi dis-je cela ? C’est simple. Pour une initiative personnelle, le journaliste du public bénéficie du soutien de l’Etat : véhicule, logistique et frais de séjour. Et les conditions étant réunies, il peut passer autant de jours qu’il veut sur le terrain, aux frais de l’Etat. Ce qui n’est pas le cas dans le privé où les journalistes travaillent avec les moyens du bord. Et c’est pour cette raison d’ailleurs que je loue les efforts des patrons de presse qui, en dépit de la conjoncture économique, arrivent à tenir toujours le coup. Si j’avais une proposition à faire, j’allais demander que l’on aille vers un système de quotas, c’est-à-dire que l’on évalue les journalistes du privé entre eux et ceux du public entre eux aussi. Cela, à mon avis, évitera les frustrations dans la mesure où au niveau du public, on a l’impression qu’il y a des journalistes qui, durant toute l’année, ne travaillent que dans la perspective des Galian. Si fait qu’ils ont tout le temps pour corriger et faire corriger leurs œuvres. Je ne suis pas contre la récompense de quelqu’un, mais je veux faire observer aux organisateurs de l’événement ce qui ressemble, à mon avis, à des aberrations. Je reviens maintenant sur le Super Galian dont j’ai parlé plus haut. L’innovation est bien, mais ce n’est pas arrivé. Ce n’est pas arrivé parce que je n’arrive personnellement pas à comprendre comment on peut mettre en parallèle le son, les images et des phrases. Autrement dit, je ne sais pas comment on peut comparer un cameraman à un journaliste et en déduire que c’est l’un ou l’autre qui mérite le Super Galian. En tout cas, comme je l’ai dit, je ne suis pas journaliste, mais mon souhait le plus ardent est de voir corriger quelques anomalies pour la prochaine édition des Galian. J’attends de voir. On fera le bilan au moment venu, s’il plaît à Dieu ! Que croyez-vous ? Je crois en Dieu bien plus que certains d’entre vous qui, la nuit tombée, se cachent pour aller voir des marabouts et autres charlatans. On vous connaît !
« Le Fou »