HomeA la uneGREVE DU SYNATIC : Le mot d’ordre suivi dans les médias publics

GREVE DU SYNATIC : Le mot d’ordre suivi dans les médias publics


Après le sit-in du 1er septembre 2016, le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) a observé 24 heures de grève pour exiger  du gouvernement, la satisfaction de sa plateforme revendicative. La Radio et la Télévision nationales, les Editions Sidwaya ainsi que le Service d’information du gouvernement  étaient clairsemés toute la journée du 7 septembre, pour s’être vidés des  travailleurs qui ont transformé la Bourse du travail en un QG de campagne.  Sur le terrain, la grève a bien produit ses effets.

 

Il est 9h35. Nous arrivons à la Télévision nationale. Deux agents de sécurité vérifient nos identités et nous laissent entrer dans une cour clairsemée, habituellement bondée de monde. Çà et là, on aperçoit quelques véhicules de service stationnés et  quelques engins à deux roues dans un parking. Au studio de la télévision nationale, c’est le vide. Nous rentrons dans la salle de rédaction pratiquement vide, où 2 agents nous reçoivent. « Nous sommes des stagiaires, nous n’avons pas le droit d’aller en grève », nous lance l’un d’entre eux qui ajoute : « le programme normal de la télévision est perturbé, je ne pense pas que ce soit une bonne chose ». Sur la chaîne nationale, c’est la musique qui passe en boucle. Dans la cour du restaurant, à l’entrée de la cour de la télévision, un cireur de chaussures devise avec 2 clients. Plus loin, 4 clients échangent autour d’un sandwich. « Aucun journaliste n’est passé payer quelque chose à manger jusque-là », nous confie un serveur du restaurant. Une journaliste de la télévision de passage au restaurant, confie : « la grève est suivie. Depuis le matin, ce sont des images seulement qui passent à la télé ». Au quotidien d’Etat Sidwaya, c’est une cour vide avec un calme plat. La salle de rédaction où nous sommes rentré est vide. Un stagiaire qui y surfait (sur internet) nous dit : « Il n’y a même pas de reportage aujourd’hui au tableau », nous apprend-il. Sur l’allée qui donne à la salle de rédaction, tous les bureaux sont fermés. Au secrétariat du Directeur général, une dame nous confie que ce dernier est absent. Le directeur commercial qui est de passage n’est pas en grève. « Les travailleurs sont en grève ; vous aussi ? », lui avons-nous demandé. « Non, je suis de l’autre côté. Nous faisons partie des responsables dans la hiérarchie du travail », a-t-il précisé. « C’est clair qu’il y a un impact. Les travailleurs ne sont pas là, c’est visible. Quand vous êtes dans la cour, vous voyez que toutes les portes sont fermées », dit-il à propos de l’incidence de la grève du SYNATIC sur le fonctionnement du service. Il dit être le seul dans son département à assurer le service minimum. Ce minimum consiste, dit-il, à dire aux clients qui arrivent que les travailleurs sont en grève. Le service qu’ils ont l’habitude d’avoir, on ne peut pas le leur offrir aujourd’hui et leur demander de revenir le jour suivant. Face à cette perturbation du service dans les médias publics, il a dit espérer que les autorités vont constater et répondre aux préoccupations du syndicat. A la Radio nationale, c’est le désert. Des policiers sécurisent les lieux,  à la porte d’entrée comme à l’intérieur, dans les allées, entre les portes fermées des bureaux.

 

Une grève bien suivie qui a porté ses effets

 

Une grève de 24 heures bien observée par les travailleurs des médias d’Etat. C’est ce que le Secrétaire général adjoint (SG.A) du SYNATIC, Aboubacar Sanfo, nous a confié, à notre arrivée à la Bourse du travail, peu avant 11h30. Les travailleurs des médias d’Etat ont littéralement transformé cette Bourse du travail en un QG de campagne où l’animation musicale et  les prises de parole de certains agents galvanisent les grévistes fort déterminés à faire entendre leur cause. Nous avons cru que la grève du 7 septembre 2016  n’allait pas avoir lieu, après la rencontre du syndicat avec les autorités, lance un journaliste au SG adjoint du syndicat. « Les réponses apportées à nos préoccupations par les autorités ne nous satisfont pas », a-t-il réagi aussitôt. A l’entendre, cette grève qui est une réaction des travailleurs à la suite donnée par les autorités à leurs revendications, vise à obtenir du gouvernement une amélioration conséquente  des conditions de vie et de travail des travailleurs de la Radio et de la Télévision nationales, du quotidien d’Etat Sidwaya ainsi que du Service d’information du gouvernement.  A quoi faut-il s’attendre si le gouvernement ne donne pas satisfaction à vos revendications ? « Les travailleurs se donneront le droit d’engager des luttes multiformes pour exiger la satisfaction de leur plateforme revendicative », a conclu Aboubacar Sanfo. Quand nous quittions la Bourse du travail, une source s’est réjoui en ces termes : « l’audience du président du Faso a été annulée à cause de notre grève ».

 

Lonsani SANOGO

 

 


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