HomeA la uneHAMADI KONFE, SG DE LA SOUS-SECTION SYNTSHA DU CHU-YO : « Il y a des services où le savon, pour se laver les mains, manque »

HAMADI KONFE, SG DE LA SOUS-SECTION SYNTSHA DU CHU-YO : « Il y a des services où le savon, pour se laver les mains, manque »


Les  membres de la sous-section du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), étaient face à la presse dans la matinée du 3 juin 2017 à Ouagadougou. Il s’est agi d’interpeller les autorités sur l’état critique des services du CHU-YO.

Le Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) est « très malade».  Selon les  membres de la sous-section du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) du CHU-YO, tous les services sont en dysfonctionnement ou fonctionnent au ralenti.  « Au CHU-YO, les services manquent de tout, y compris parfois du minimum (…). Les pannes fréquentes d’équipements, les ruptures des consommables et de réactifs sont le lot quotidien des services (…). Dans les blocs opératoires, on assiste à des reports de programmes opératoires par manque d’oxygène, de champs ou pour pannes d’équipements en l’occurrence les scialytiques, les bistouris, les aspirateurs. A la maternité, on note la panne sans cesse de l’aspirateur du nouveau-né. En ORL, on observe la panne de scialytique, de chariots d’anesthésie, d’angiographie. A la grande réanimation anesthésie, les climatiseurs sont en panne, de même que les aspirateurs muraux. En cardiologie, les appareils à peace maker sont en panne depuis 2008. En Odonto stomato, le service est réduit au strict minimum pour coupure récurrente d’électricité car, le service n’étant pas relié au groupe de relai. A cela s’ajoutent le manque de matériel de protection pour le personnel, le problème de parking ; la salle des grands brûlés est fermée pour manque de matériels, etc.», a  soutenu le Secrétaire général (SG) de la sous-section du SYNTSHA du CHU-YO, Hamadi Konfé. A l’en croire, cette  situation « chaotique »  ne date pas d’aujourd’hui  et les autorités compétentes ont été interpellées à maintes reprises sur la question.

« Le ministère de la Santé et la direction du CHU-YO répliquent par le mépris et le dilatoire»

En effet, les 9 et 10 mars 2016, a-t-il rappelé, des agents du CHU-YO étaient montés au créneau pour interpeller les autorités sur la satisfaction de leur plateforme revendicative. Des engagements avaient été pris en ce temps. Dix mois après, c’est le statu quo. Et une fois de plus, les agents ont encore observé un sit-in les  9 et 10 février 2017 pour tirer la sonnette d’alarme. « Cela a encore contraint  les autorités à reprendre une fois de plus des négociations sur la même plateforme », a expliqué M. Konfé, qui a laissé entendre que ces négociations ont abouti à la signature d’un protocole d’accord le 8 février dernier. Mais depuis, c’est  le silence radio. « Aucun des engagements pris pour résoudre ces difficultés n’a été jusque-là respecté, sauf la loi 081 qui est partiellement en exécution », a fait savoir Hamadi Konfé. Pourtant, plus les mois passent, plus la situation devient plus critique dans tous les services. « Il y a des services où le savon, pour se laver les mains, manque », a-t-il indiqué. Las d’attendre les solutions annoncées, la  sous-section SYNTSHA  du CHO-YO dit avoir adressé une lettre d’interpellation au ministre de la Santé le 9 avril 2017. « Suite à cette lettre, nous avons eu une rencontre avec la direction au cours de laquelle, les engagements renouvelés connaissent le même sort que tous les autres jusqu’aujourd’hui. La leçon que nous tirons, est qu’en réponse à la bonne foi du SYNTSHA et des travailleurs du CHU-YO, le ministère de la Santé et la direction du CHU-YO répliquent par le mépris et le dilatoire», a fulminé le SG de la sous-section SYNTSHA. Face à cette situation qu’ils trouvent insupportable, les membres du syndicat disent prendre l’opinion publique à témoin de la démission des autorités vis-à-vis du CHU-YO et du non-respect des engagements pris par celles-ci pendant les négociations. Et pour mieux se faire entendre, ils menacent de durcir le ton dans les jours à venir. « C’est quand c’est chaud qu’on nous fait appel pour faire baisser la tension. Mais, dans les jours à venir, nous serons obligés de prendre nos responsabilités (…). Il faut que les gens situent les responsabilités, parce que quand nous  lançons un mouvement de grève, les gens ne voient que les effets de la grève, ils n’en voient pas la cause (…). Si d’ici là, rien n’est fait par rapport aux engagements pris, on va aller en mouvement », a prévenu le SG de la sous-section SYNTSHA, Hamadi Konfé.

Mamouda TANKOANO

 


Comments

Leave A Comment