HomeA la uneHEPATITES B ET C : « Aucun risque à boire dans un même verre qu’un malade », selon Pr Roger Sombié

HEPATITES B ET C : « Aucun risque à boire dans un même verre qu’un malade », selon Pr Roger Sombié


Le 28 juillet de chaque année, les Nations Unies, par le biais de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), commémorent la Journée mondiale de lutte contre les hépatites. Dans l’optique de cette commémoration, l’Association SOS Hépatites a organisé une conférence de presse le mercredi 12 juillet 2017 à Ouagadougou, pour informer le public sur la maladie et donner le programme des activités qui auront lieu dans le cadre de la Journée mondiale.

 

L’hépatite tue plus que le Sida. Une affirmation du Pr Roger Sombié, Hépato-gastro-entérologue, qui fait froid dans le dos. A l’entendre, l’hépatite B et C « est une infection par des virus qui existent depuis l’aube de l’humanité. Ce sont des virus qui ont pour particularité de se loger dans le foie » et  « les infections par les virus B et C sont un véritable drame et cela fait plusieurs années que c’est le premier motif de cancer, de cirrhose de foie au Burkina Faso ». Un constat qui invite à la mobilisation. Car le traitement, selon Pr Sombié « reste encore très coûteux ». C’est pourquoi il a estimé qu’il « est important que le ministère de la Santé s’implique afin de mettre un plan de lutte qui va faciliter l’accès au diagnostic et au traitement pour les malades étant donné qu’au Burkina Faso, l’hépatite prédominant c’est le virus B et c’est en moyenne 10% de la population qui est atteinte. Dans certaines régions, ce taux peut atteindre 17%. Le virus de l’hépatite C est moins fréquent et c’est en moyenne 5% des patients atteints au niveau de la banque de sang. Mais à la différence du virus de l’hépatite B, c’est qu’on peut être positif au premier test dit sérologique (5%)  et l’infection réelle va être présente en pratique chez la moitié des malades ».

 

« Les modes de contamination de l’hépatite B et C sont les mêmes que ceux du sida »

 

Comme c’est une maladie « silencieuse », Pr Roger Sombié invite les uns et les autres à faire le test de dépistage. « Il ne faut pas attendre d’être malade. Autant on connaît son groupe sanguin, autant on est prompt à faire un test de dépistage pour le VIH, autant on doit faire systématiquement son test de dépistage pour l’hépatite B et C pour connaître son statut », a-t-il martelé. Concernant les idées reçues, Pr Sombié a affirmé que « il n’y a pas de relation entre l’alcool et les virus de l’hépatite. Mais si vous consommez l’alcool et que vous êtes infectés par l’Hépatite B ou C, l’alcool contribue à multiplier le virus et augmenter le risque de contamination et de progression de la maladie ». Quant à la contamination par la salive, Pr Sombié a confié qu’il « n’en est rien » tout en ajoutant qu’il n’y a « aucun risque à boire dans un même verre qu’un malade atteint d’hépatite ». Il poursuit « les modes de contamination de l’hépatite B et C sont les mêmes que ceux du Sida ». Concernant le traitement de l’hépatite B, le Professeur a relevé « qu’il est à vie et n’est pas systématique. Il coûte 2829 F CFA, est  disponible à la CAMEG et non à la pharmacie.  Contrairement à celui de l’hépatite C qu’on

arrive à guérir dans la majorité des cas. Mais le traitement reste encore très coûteux. Il dure trois mois et varie entre 165 000 F CFA par mois à 285 000 F CFA, avec 90% de chance de guérir.» Mais, il a fait comprendre que « le meilleur traitement, c’est la prévention,  la vaccination ». Et l’association SOS Hépatites est sur la même lancée. En effet, Justine Yara, présidente de l’association, annonçant le thème de la Journée mondiale qui est « Eliminer les hépatites virales au Burkina d’ici à 2030, opérationnaliser le plan stratégique de lutte », a argué qu’il est question « de plaider pour l’accélération des mécanismes de lutte afin de sauver des vies ». A son entendement, « l’élimination des hépatites n’est plus une utopie, mais une vision qui peut devenir réalité, à condition que  la volonté politique se manifeste pleinement ». Beaucoup d’activités sont prévues dans le cadre de la Journée commémorative. Et le 28 juillet prochain, il est prévu une marche de soutien et de plaidoyer à l’endroit du gouvernement et des autorités sanitaires, pour l’accélération de l’opérationnalisation du plan stratégique de lutte.

 

Françoise DEMBELE

 

 

 

La carte de l’hépatite B et C

 

 

1- Les hépatites B et C, maladies du foie, sont dues à des virus.

2- Les hépatites B et C peuvent conduire soit à une guérison naturelle, sans traitement, soit très rarement à la mort suite à une attaque subite et violente du foie.

3- Les hépatites B et C ne donnent souvent aucun symptôme mais pendant ce temps-là, les virus attaquent le foie pendant 10 voire 20 ou 30 ans avec de lourdes conséquences souvent mortelles, comme une cirrhose ou un cancer de foie.

4- Le virus de l’hépatite B est 100 fois plus contagieux que le VIH, et peut rester actif hors de l’organisme pendant  7 jours.

5- Maladies silencieuses, le dépistage en une simple prise de sang, est le seul moyen de savoir si on a l’un des virus.

6- En Afrique, le mode de contamination le plus important est la transmission mère-enfant et pendant la toute petite enfance.

7- La transmission de ces maladies est possible par échanges d’objets souillés par le sang (brosse à dents, rasoirs, pince à épiler…) se faire tatouer, se percer le nez, le nombril…….

8- Le préservatif est un des moyens efficaces de se protéger, car le sperme et les secrétions vaginales peuvent être source de contamination.

9- Il existe un vaccin très efficace contre l’hépatite B, mais pas de vaccin de l’hépatite C.

10- La salive ne transmet pas les hépatites B et C, sauf si elle est mélangée au sang.

11- Il n’y a pas de transmission des hépatites B et C par les gestes de la vie courante comme manger, boire avec une personne vivant avec l’hépatite, l’embrasser et serrer sa main…..

12- De plus en plus, des médicaments efficaces existent pour guérir l’hépatite C et stabiliser l’hépatite B.

 

 

 


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