HERVE OUATTARA A PROPOS DE LA SITUATION NATIONALE: « Nous ne sommes pas prêts à accepter une diabolisation de la Transition »

Le mouvement Citoyen africain pour la renaissance (CAR)  a  animé une conférence de presse,  le 16 janvier 2016 à Ouagadougou.  La situation sociopolitique nationale était au cœur des débats.  C’était à l’occasion des activités commémoratives de son deuxième  anniversaire.

 

Donner sa lecture de la situation nationale  et interpeller le gouvernement sur un certain nombre de faits, voilà l’objet de la conférence de presse animée par le mouvement Citoyen africain pour la renaissance (CAR), le 16 avril dernier, à son siège sis au quartier Tanghin de la ville de Ouagadougou.  Le mouvement a, au cours de la conférence de presse, fait remarquer certains actes posés par le nouveau régime avant de donner son point de vue sur la situation nationale. Il entend d’ailleurs se battre pour préserver les acquis de la Transition.  « Nous sommes inquiets de la tournure que les choses sont en train de prendre.  Nous sommes inquiets  du fait que les gels  des avoirs des anciens  dignitaires  ont été levés  sans explication. Nous entendons dire que les mandats d’arrêt sont expirés  et qu’il n’y a pas de renouvellement et qu’on laisse tout tomber.  On constate  aussi la libération tous azimuts de certains dignitaires  de l’ancien régime. Nous sommes inquiets parce que nous sommes en train de nous rendre compte que  notre Transition est en train de prendre un coup.  Les  acquis de cette Transition sont en train d’être bafoués.  Finalement, c’est pour nous rappeler que notre insurrection populaire a été une erreur, un accident de l’histoire.  Raison pour laquelle nous avons tenu à sortir pour dire  que nous  ne sommes pas prêts  à marchander les acquis de la Transition. Nous ne  sommes pas prêts à accepter une diabolisation de la Transition », a déclaré Hervé Ouattara, président du CAR.   Avant cela, le CAR, par la voix de son président, principal animateur de la conférence, a condamné certains actes posés par le gouvernement. Il s’agit, a-t-il dit,  de  la mauvaise communication du gouvernement sur  les soupçons de blanchiment d’argent, qui du reste, concernent  la période de 2009 à 2016 et non la seule période de 2015 et l’affaire des parcelles  de Ouaga 2000. Pour remédier à cette situation, le CAR demande au gouvernement toute la lumière sur  l’affaire dite  de « deal » de parcelles de Ouaga 2000 de certains leaders de la Transition et des leaders d’OSC impliqués, et un audit de la  gestion des parcelles  des 12 arrondissements  de la ville de Ouagadougou depuis 2009. A la Justice, le CAR exige  toute la lumière sur les soupçons de blanchiment d’argent et que les personnes impliquées soient jugées et condamnées à la hauteur de leur forfait. Le CAR  exige également à la Justice la réouverture immédiate et sans condition des dossiers Thomas Sankara, Norbert Zongo ainsi que ceux de tous les autres crimes de sang et crimes économiques encore non élucidés. Quant au peuple burkinabè, le CAR lui  demande de ne pas se laisser aller dans la diversion et les manœuvres et autres cabales contre la Transition. Pour lui,  la Transition n’a pas été que négative, même  si des personnes se sont illustrées de mauvaise manière.   C’est pourquoi, Hervé Ouattara a  rappelé au président du  Faso, les engagements  pris lors des campagnes électorales d’être la solution et la réponse aux sollicitudes des Burkinabè. « Mais force est de constater un balbutiement et tâtonnement dans la gestion de la chose publique », a déploré Hervé Ouattara. Le CAR a exprimé son inquiétude sur  la montée des groupes d’auto-défense  communément appelés Koglwéogo et l’arrivée  du GIGN au Burkina, qui pourrait être source de menace pour sa stabilité. En ce qui concerne les groupes d’auto-défense, le CAR suggère qu’ils  soient encadrés et outillés  afin d’éviter leur immixtion dans les rôles qui ne sont pas les leurs. En ce qui concerne   les cent jours du président Roch Marc Christian Kaboré au pouvoir, le CAR pense que des actions ont été  posées, mais que beaucoup reste à faire car les Burkinabè attendent du concret.

 

Issa SIGUIRE