IBK A SEGOU : A quand le tour de Kidal ?
C’est une première depuis son accession au pouvoir en 2012. Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), est en visite officielle au Nord de Bamako, plus précisément dans la région de Ségou où sévit rigoureusement le Front de libération du Macina du tristement célèbre Amadou Koufa. Au programme de ce périple entamé en début de semaine, on note le lancement des travaux de construction d’infrastructures et des rencontres avec des populations, avec en toile de fond, les problèmes d’insécurité ; surtout que, ces derniers temps, les islamistes font feu de tout bois pour occuper une partie de ladite région. Cela dit, le président IBK devra travailler à rassurer ses compatriotes qui, las d’actes terroristes, ne savent plus désormais à quel djihadiste se vouer. L’annonce du renforcement du dispositif militaire mis en place le long de la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, participe de ce souci.
Il faudra bien qu’un jour IBK aille à la rencontre des populations de Kidal
C’est pourquoi IBK a appelé les jeunes de la région à se démarquer des marchands d’illusions qui véhiculent des idées contraires aux valeurs de l’islam, en tant que religion de paix et de tolérance. Et pour joindre l’utile à l’agréable, IBK a procédé, pendant son séjour, au lancement de travaux de construction de routes et d’un échangeur ; le tout estimé à près de huit milliards de F CFA. Voilà qui est bien beau, car, comme le dit l’adage, «la route du développement passe par le développement de la route ». Peut-être, sait-on jamais. Le président IBK, après Ségou, pourrait faire un détour à Kidal considérée comme la capitale des indépendantistes de l’Azawad qui, naguère, s’étaient dit disposés à entrer dans la République, même si parfois leurs actes trahissent leurs pensées. En effet, on se rappelle qu’en mai 2014, la visite de l’ex-Premier ministre Moussa Mara, avait dégénéré en un affrontement sanglant entre l’armée malienne et les éléments du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), avec au moins une dizaine de morts sur le carreau. Pas plus tard qu’en octobre dernier, le parrainage par le ministre malien de l’Education nationale de la rentrée scolaire à Kidal, ne semblait pas être du goût du MNLA qui, dans un premier temps, avait tout fait pour reporter sine die l’évènement avant de reconsidérer sa position. Faut-il, dans ces conditions, croire qu’une visite du numéro un des Maliens à Kidal sera sans couac ? Difficile d’y répondre. Car, avec les « hommes bleus » du Nord-Mali, tout est possible ; eux qui sont capables de voir rouge, là où tout le monde voit blanc. Mais tôt ou tard, il faudra bien qu’un jour IBK aille à la rencontre des populations de Kidal, pour ne pas leur donner l’impression qu’elles sont des laissées-pour-compte. A quand donc la visite de IBK à Kidal ?
B.O.