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INSECURITE DANS LA SOUS-REGION : Le terrorisme a-t-il désormais un visage burkinabè ?


Depuis quelque temps, le Ghana conduit des opérations d’expulsions de Burkinabè, de son territoire. Plusieurs de nos compatriotes ont été ainsi refoulés et conduits manu militari à la frontière. Parmi eux, on compte des femmes, des hommes et surtout des enfants qui se sont retrouvés soudainement sans abri. Pourquoi en est-on arrivé là ? La question reste posée, surtout quand on sait que le Ghana est l’un des pays voisins qui accueille la plupart de nos compatriotes qui fuient le terrorisme. Officiellement, la plupart des Burkinabè expulsés sont ceux qui ont rejoint illégalement le Ghana. Selon une source militaire qui prend part à cette opération, sont ciblés les Burkinabè qui n’ont ni carte de réfugiés ni carte du Ghana et ne parlant aucune langue du pays d’accueil. Et le vice-ministre ghanéen de la Défense d’enfoncer le clou en ces termes : « L’exercice de rapatriement mené par l’armée (…) est une réponse aux opérations militaires en cours au Burkina, au Togo et en Côte d’Ivoire. Plus de 20 000 personnes, principalement des Fulbés, ont été renvoyées au Burkina Faso ». C’est donc clair. Le Ghana préfère mieux prévenir que guérir, surtout dans ce contexte où sévissent les groupes armés qui se jouent des frontières.

C’est cette forme d’anticipation qui a manqué aux autorités burkinabè d’alors quand les groupes armés terroristes avaient commencé à déferler sur le Mali en 2012.

Malheureusement, on a laissé faire si bien que cela nous coûte aujourd’hui la peau des fesses.

 

Il n’est dans l’intérêt de personne que s’installe une brouille diplomatique entre le Burkina et le Ghana

 

A l’époque, aucune disposition n’avait été prise pour filtrer les entrées sur notre territoire et ce, en dépit des nombreuses alertes faisant cas d’infiltrations. On ne peut donc pas reprocher au Ghana de vouloir se protéger en refoulant nos compatriotes. Certes, cela fait mal mais on n’a pas d’autre choix que de l’accepter. Toutefois, je ne puis m’empêcher de demander aux autorités ghanéennes de savoir raison garder. Car, telles que les choses se déroulent, c’est comme si le terrorisme avait pris désormais un visage burkinabè. Si bien que le Ghana est en train de développer la burkinaphobie. En tout cas, je trouve personnellement exagéré que même des Burkinabè établis dans le pays depuis des années, fassent aujourd’hui l’objet de traque au point d’être expulsés. Tant qu’à faire, pourquoi les étrangers d’autres nationalités vivant au Ghana, ne font-ils pas l’objet de persécution ? Pourquoi avoir ciblé exclusivement les Burkinabè alors que l’on sait qu’il y a d’autres étrangers qui vivent en situation irrégulière au Ghana ? Voyez-vous ?  Il faut que les uns et les autres mettent de l’eau dans leur vin pour que les terroristes n’en viennent pas à mettre à mal la légendaire entente qui a toujours prévalu entre pays voisins. Pour ce qui est du Ghana, j’avoue que j’ai bien peur pour la suite des évènements. Je le dis parce que je me rappelle la malheureuse sortie du président Nana Akufo-Addo qui, lors d’un déplacement à Washington, affirmait sans aucune preuve, que les mercenaires du groupe Wagner opéraient au Burkina Faso. La suite, on la connaît. Cela avait jeté un froid glacial sur l’axe Accra-Ouaga. Cette tension n’est pas totalement retombée, que le Ghana en rajoute avec des opérations d’expulsions de Burkinabè dans des conditions calamiteuses. Or, il n’est dans l’intérêt de personne que s’installe une brouille diplomatique entre le Burkina et le Ghana. Mieux, ce serait même une victoire pour les groupes armés terroristes qui pourraient en profiter pour faire mal.

 

« Le Fou » 

 

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