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INSECURITE DANS LE BAM


 

La situation sécuritaire à Namsiguia dans la province du Bam est de plus en plus préoccupante et intenable. Afin de se faire entendre par les autorités politiques, sécuritaires et prendre à témoin l’opinion publique, les membres de l’Association pour le développement de Namsiguia et villages environnants (ADNVE), ont tenu un point de presse dans la matinée du 10 janvier 2021, à Ouagadougou. Ils ont par ailleurs lancé un cri de cœur afin que les autorités   dotent Namsiguia d’un poste de contrôle.  

 

Un point de presse qui n’est pas de « gaieté de cœur » pour évoquer la situation de Namsiguia pris en étau par des Groupes armés terroristes. Face aux Hommes de médias fortement mobilisés, les représentants de l’Association pour le développement de Namsiguia et villages environnants, semblent impuissants et s’en remettent à l’autorité. Une autorité dont Abdoul Karim Sawadogo, président d’honneur de l’ADNVE, et ses camarades reconnaissent les actions mais lui demandent encore de fournir plus d’efforts pour soulager les habitants de Namsiguia qui « manquent de tout ». Face à cette situation sécuritaire délétère dans cette partie du Burkina, l’appel a été plus clair à l’endroit des autorités. « Il faut sauver maintenant et sans tarder les milliers de populations de Namsiguia pour que leur résistance contre le terrorisme depuis maintenant quatre longues années ne soit pas vaine », a martelé Abdoul Karim Sawadogo, président d’honneur de l’ADNVE, par ailleurs porte-parole à ce point de presse. Nul besoin pour eux, à les écouter, de se faire voir car la situation ne s’y prête pas. Cette sortie, l’association pouvait s’en  passer, mais « depuis début décembre 2021, les attaques sont quasi quotidiennes et se sont parfois soldées par des morts d’hommes, du vol de bétail, des enlèvements, etc. ».

 

        « Pour nous, ce problème est facile à régler si on instaure un poste de contrôle à Namsiguia… »

Le principal animateur du point de presse a renchéri en ces termes: «  A la date du 5 janvier 2022, Namsiguia a enregistré sa 30e attaque. Encerclées par les terroristes qui déroulent sans peine leur stratégie d’étouffement en occupant les points névralgiques comme le barrage de Kourao et les puits de Basnéré, les populations sont affamées et assoiffées. Elles vivent dans une prison à ciel ouvert. Impossible d’aller au chef-lieu, Bourzanga, du fait du blocus des terroristes à Kaifaye situé à 2 km, où ils contrôlent les cars et les camions et enlèvent les ressortissants de Namsiguia ». Et de s’essayer à la proposition de solution : « Pour nous, ce problème est facile à régler. Il suffit d’installer un poste de contrôle à Namsiguia pour y imposer un arrêt obligatoire comme c’est le cas en amont et en aval de la localité ».     

Malgré cette situation où Namsiguia est à « bout de souffle », les animateurs du point de presse du 10 janvier dernier, ont ouvert une fenêtre d’espoir à cause de la Déclaration de politique générale du tout nouveau Premier ministre, Lassina Zerbo, devant les députés, le 7 janvier dernier. « A côté de ce sombre tableau scintille un faisceau d’espoir avec le gouvernement dit de combat (…). Nous osons croire que l’espoir de ces milliers de populations que nous avons porté  aujourd’hui, ne sera pas douché, sinon, elles auront résisté de longues années en vain (…) ».

L’on se rappelle que du lundi 6 au mercredi 8 décembre 2021, les Déplacés internes et leurs hôtes de Namsiguia ont bloqué la RN 22, empêchant ainsi le passage de dizaines de camions chargés de marchandises pour Djibo et de cars de transport en commun. Mais finalement, le blocus a été levé le 9 décembre, permettant ainsi la reprise immédiate du trafic. C’était donc un message de la part de la population qui souffre le martyre.

 

                                                                      Boureima KINDO


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