HomeA la uneINSECURITE ET SOUPÇONS DE MALVERSATIONS SOUS LA TRANSITION : La CCVC interpelle les autorités

INSECURITE ET SOUPÇONS DE MALVERSATIONS SOUS LA TRANSITION : La CCVC interpelle les autorités


La Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) a animé, le 12 avril 2016 à Ouagadougou, une conférence de presse afin de débattre, avec les journalistes, sur un certain nombre de questions qui animent la vie sociopolitique nationale.

 

Aggravation de l’insécurité, maintien presqu’en l’état de certains dossiers judiciaires, révélation sur une gestion peu vertueuse de la Transition par certains de ses acteurs et animateurs de premier rang, velléités de remise en cause de certains acquis sociaux, présence de forces militaires étrangères au Burkina Faso. Ce sont là les faits qui ont retenu l’attention de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), ces derniers jours. Pour en parler, la Coalition a convié les Hommes et femmes de médias pour échanger avec eux sur ces questions. C’était au cours d’une conférence de presse tenue le 12 avril dernier à Ouagadougou.

Selon la CCVC,  l’Etat a failli au plan sécuritaire et l’insécurité a ainsi pris des proportions inquiétantes tant en ville qu’en campagne. Elle en veut pour preuve l’attaque terroriste du 15 janvier 2016, l’enlèvement du couple australien dans le Soum, l’attaque du dépôt d’armes de Yimdi, les incendies dans les marchés, la montée du grand banditisme. Une situation qui explique, de l’avis des responsables de la CCVC, la naissance et le développement des groupes d’auto-défense notamment les Koglwéogo. Pour eux, la naissance et l’action des Koglwéogo ne peuvent pas être a priori condamnées. « Ce que nous devons faire, explique Chrysogone Zougmoré, c’est faire en sorte qu’ils apportent leur contribution. Nous ne leur demandons pas de faire n’importe quoi ». Les conférenciers ont estimé que les agissements des Koglwéogo ont évolué dans le bon sens, en témoigne le dernier cas de présumés voleurs qu’ils ont pris et remis à la gendarmerie de Benogo, sans sévices. Les animateurs de la conférence de presse ont par ailleurs félicité et encouragé les populations pour les diverses formes d’organisation dont elles se sont dotées en vue de pallier la faillite de l’Etat au plan sécuritaire et les appelle cependant à agir dans le respect des droits humains.

 

Satisfaire les préoccupations des populations

 

Par ailleurs, la CCVC a exigé la satisfaction des préoccupations des populations en termes de lutte contre l’impunité des crimes économiques et de sang et contre la vie chère. Elle a exigé également que la lumière soit faite sur la gestion de la Transition et que des mesures soient prises contre les coupables de toutes malversations. Sur la question du GIGN, la CCVC entend vérifier les choses afin de savoir s’il s’agit de deux gendarmes qui viennent au Burkina Faso ou de toute une unité. Une question qui, a-t-elle rappelé, a été évoquée lors de la visite du chef de l’Etat à Paris. Elle  exige aussi le départ des forces  étrangères du Burkina Faso. Pour elle, il est un fait que, de nos jours, le Burkina Faso constitue pour la France, une plateforme stratégique pour ses opérations militaires dans la sous-région ouest-africaine avec l’installation d’éléments du commandement des opérations spéciales (COS) composés de centaines de militaires. Et de réitérer son intention de se battre aux côtés du peuple à travers des actions de veille et d’interpellation que commanderait la situation.

Répondant à une question sur les mines, avec notamment les revendications des populations et la nouvelle mine qui va s’ouvrir, Bassolma Bazié a souligné que la question du foncier au Burkina Faso tout comme celle de l’éducation, est une bombe à retardement. Concernant l’ultimatum lancé par le collectif syndical au gouvernement quant à la satisfaction de leurs revendications, Bassolma Bazié a laissé entendre que le président du Faso, lors de sa conférence de presse, leur a servi une « gourde aux bordures teintées de miel mais au fond très amer» et cela, ils ne peuvent pas le tolérer. Pour ce qui est des dossiers judiciaires, les conférenciers ont estimé que lumière n’a été faite ni sur le dossier des martyrs de l’insurrection, ni sur celui des victimes du coup d’Etat du 16 septembre 2015, ni sur les dossiers antérieurs de crimes de sang et de crimes économiques. Et de poursuivre : « bien au contraire, on assiste à des libérations tous azimuts de détenus sans la moindre explication. » Et les syndicalistes d’estimer qu’ils ne sont pas contre la libération de détenus, mais qu’on leur dise sur quelles bases ils sont libérés. L’affaire d’acquisition de parcelles par l’ex-Premier ministre Yacouba Isaac Zida, certains membres du gouvernement et certains leaders d’OSC l’ayant soutenu, les révélations sur les millions de F CFA que les membres du gouvernement de la Transition se seraient octroyés à la fin de leur mandat et les opérations présumées de blanchiment d’argent, ne sont pas passées inaperçues à cette rencontre. Et, selon la CCVC, il est impératif que la lumière soit faite sur l’ensemble de ces affaires « louches » et que tous les coupables répondent de leurs forfaits

 

Christine SAWADOGO

 

 

 

 


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