HomeA la uneINSTALLATION DES KOGLWEOGO A L’OUEST : Simon Compaoré met en garde Boukary Kaboré dit le « Lion »  

INSTALLATION DES KOGLWEOGO A L’OUEST : Simon Compaoré met en garde Boukary Kaboré dit le « Lion »  


 

Pour une logique de redevabilité qui veut qu’il rende compte des actions menées, le ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure a animé une conférence de presse le mercredi 4 janvier 2017, à Ouagadougou. C’est le premier responsable du département, Simon Compaoré, qui a conduit les échanges, assisté de ses collaborateurs pour faire le bilan des activités  de l’année 2016 dudit ministère.

Bien avant d’entamer ses propos face à la presse pour ses échanges avec les Hommes de médias le 4 janvier dernier, en vue de faire le point des actions menées par son département au cours de l’année 2016, le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, a tenu à préciser que les questions de terrorisme et d’attaques djihadistes ne seront pas au programme des échanges. Ce sont des sujets, dit-il, qui feront l’objet d’une autre conférence de presse prévue dans les jours à venir. C’est ainsi qu’il dira qu’avec l’avènement du nouveau régime, un programme d’activités tenant lieu de feuille de route a été élaboré en prenant en compte les référentiels stratégiques du secteur, le programme présidentiel, la lettre de mission et les attributions du département qu’il dirige. Et par rapport à la lettre qui lui a été adressée par le Premier ministre, on retiendra, entre autres, de son ministère, au cours de l’année 2016 et dans le domaine de la sécurité intérieure et de la protection civile, la lutte contre l’utilisation des pétards pendant les fêtes et qui a permis, relève Simon Compaoré, de réduire au maximum les coups de pétards. Sur cette question sécuritaire, il souligne qu’il y a eu le démantèlement de 64 réseaux de délinquants, l’interpellation de 951 individus dont 177 ont été déférés devant les différents parquets. En plus, 286 armes à feu ont été saisies. Les biens saisis et restitués à leurs propriétaires légitimes, sont composés de 65 véhicules à 4 roues, 3 128 engins à 2 roues, 522 téléphones portables et 8 082 740 F CFA. Un autre aspect est la saisie, par la Police nationale, de 600,621 kg de cocaïne et 314 343 comprimés d’amphétamines. Et 10 opérations de lutte contre le trafic des drogues et médicaments ont été organisées avec la saisie, par la gendarmerie nationale, de 299,715 kg de chanvre indien, 333,3 kg de cannabis, 76,87 kg de produits prohibés.

Une question abordée par les Hommes de médias a été celle de la position du gouvernement sur la rivalité entre Koglwéogo et Dozos. A ce sujet, le ministre Simon Compaoré a indiqué que la position du gouvernement est claire. Ainsi, souligne-t-il, dans la police de proximité, on parle de structure de sécurité et non de Koglwéogo qui ne sont pas les seules associations qui évoluent dans le domaine de la sécurité. Mais les plus connues, fait-il savoir, sont les Koglwéogo et les Dozos. Dans la nouvelle vision de la police de proximité, il s’agira de travailler avec les structures existantes tout en les encadrant et en les appuyant à travers un partage d’expériences. Face à un cas récent d’interpellation de citoyens au cours duquel il y a eu mort d’homme, le premier responsable du département de la Sécurité indique que si cela est avéré et que c’est un Koglwéogo ou tout autre citoyen qui en est à la base, il va être arrêté et traduit devant les juridictions. Et d’indiquer qu’il a donné des instructions à la police et à la gendarmerie pour que « ceux qui veulent troubler l’ordre soient troublés » pour, dit-il, s’exprimer comme feu l’administrateur civil François Lompo. Le cas de l’homme politique et militaire à la retraite, Boukary Kaboré dit le Lion, qui veut mettre en place une organisation de Koglwéogo dans l’Ouest du Burkina où les Dozos n’en veulent pas, a été relevé par les journalistes. Et Simon Compaoré a été catégorique en déclarant que « la loi s’applique à tout le monde, y compris le président du Faso, a fortiori quelqu’un à la retraite, fut-il un Lion, un Lion édenté ». Il déclare avoir donné des instructions de dire à l’intéressé que s’il persiste et signe, il se sentira obligé de faire le nécessaire, tout en agissant dans la légalité et avec une main de fer dans un gant de velours. Pour le ministre Simon Compaoré, le profil militaire de l’intéressé voudrait qu’il ne s’intéressât pas à cette affaire. Il a aussi noté que cette année 2017, les Burkinabè seront satisfaits parce que l’Etat va davantage jouer son rôle. Parlant des achats d’armes, il a fait savoir qu’il y a eu 2 911 autorisations en 2016 contre 3 454 en 2015. En plus, il a relevé qu’il y a eu autorisation de création de 46 sociétés de gardiennage en 2016 contre 22 en 2015. Sur le bilan de la protection civile, il a évoqué 24 964 sorties par la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, dans le cadre des secours d’urgence. Pour ce qui est de l’Office national d’identification (ONI), 745 272 cartes nationales d’identité burkinabè ont été produites et délivrées tout comme 60 123 passeports ordinaires.

Au niveau des actions réalisées dans le domaine de l’Administration du territoire, il y a eu la mise en place d’un guichet unique des associations, qui est fonctionnel depuis août 2016 et a enregistré 790 dossiers de déclaration d’existence, des demandes d’autorisation d’exercer et d’utilité publique avec des recettes de 13 510 000 F CFA. Au sujet du financement des partis politiques, Simon Compaoré a fait savoir que 500 000 000 de F CFA ont été distribués à 6 partis politiques au titre du financement hors campagne des partis et 365 114 028 F  CFA comme subvention de l’Etat aux partis et formations politiques et regroupements d’indépendants pour les municipales de 2016. Pour ce qui est du Hadj 2016, il ressort que ce sont au total 5 500 pèlerins qui l’ont effectué et que l’Etat a participé à hauteur de 1 119 000 000 de F CFA soit 492 000 000 de F CFA pour éponger les dettes du Hadj 2015 et 627 000 000 de F CFA pour les frais aéroportuaires et la restauration partielle. La question de la commémoration du 11-Décembre à Kaya a aussi été évoquée. Et on apprend qu’elle a permis la réalisation de plusieurs infrastructures structurantes d’une valeur de 23 000 000 000 de F CFA au profit des populations de la région. Le ministre Simon Compaoré a également évoqué la question de la mise en place des Exécutifs locaux et on apprend que 5 communes, à savoir Kantchari, Karangasso Vigué, Kouyi, Zabré et Barani et l’arrondissement 4 de Ouagadougou n’ont pas pu élire leurs maires. Et si toutes les démarches pour y parvenir ne se réalisent pas, il avoue que ces communes et arrondissement fonctionneront sous Délégation spéciale en attendant des élections. D’ailleurs, à ce sujet et face à une préoccupation qui propose de revoir le Code électoral, le ministre d’Etat a rassuré que le processus est déjà engagé dans ce sens et, pour lui, il est bon qu’en allant déposer son bulletin dans l’urne, on sache pour quel maire on vote. En attendant de revenir sur la question du terrorisme, le ministre Simon Compaoré a abordé en quelques mots, l’aspect renseignements, suite à une question d’un confrère. A ce sujet, il a indiqué que l’Armée, la Police, la Gendarmerie, la Douane, les Eaux et forêts ont chacune leur service de renseignements. Et que dans ce foisonnement, chaque structure est jalouse de son information et la création de l’Agence nationale des renseignements (ANR) a pour but de casser ce blocage tout en indiquant que le renseignement est en phase de réorganisation à tous les niveaux. Une question tendant à savoir si le fait de scinder son département  ne serait pas son échec, a été posée. Et Simon Compaoré de relever qu’il n’est pas une personne à courir derrière les postes, tout en indiquant que c’est la première fois qu’il est ministre et que ce n’est pas une exception. Pour lui, il faut être là où l’on est en posant des actes, en laissant des traces, avant de rappeler que c’est le président Roch Marc Christian Kaboré qui a taillé l’habit et le pantalon qu’il porte et que c’est à lui de décider à sa guise. Avant d’ajouter qu’avec le président du Faso, leurs sorts sont liés, qu’ils vivent ensemble et vont mourir ensemble.

Antoine BATTIONO


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