HomeA la uneIULIAN GHERGUT, DR ELLIOT : Des otages oubliés ?

IULIAN GHERGUT, DR ELLIOT : Des otages oubliés ?


 

Les proches de l’otage roumain, Iulian Ghergut, enlevé en 2015 sur la mine de manganèse de Tambao, ont certainement été quelque peu rassurés. Sous réserve que la vidéo publiée en cette fin octobre 2016 soit authentique, c’est un bon signe. Un signe de vie de l’otage. Et donc une raison d’espérer le revoir en liberté. Comme Iulian Ghergut, on ne peut s’empêcher de penser à un autre otage, enlevé par des terroristes dans le Sahel burkinabè.  Il s’agit du Dr Elliot, ce médecin d’origine australienne basé au Burkina Faso et enlevé avec son épouse  qui, elle, a été relâchée entre-temps, en début 2016 à Djibo. Les deux hommes ont en commun d’être encore entre les mains de leurs ravisseurs dont les intentions réelles n’ont pas encore été rendues publiques. De plus, on en parle peu, voire très peu. Seraient-ils des otages oubliés ? La question vaut son pesant d’or au regard du fait que leur situation est rarement évoquée. En effet, il y a très peu de communication faite par les autorités autour de la question. Et mises à part quelques manifestations à Djibo en soutien au couple, puis au Dr Elliot, pas grand’chose n’a été entrepris dans le sens de mettre la pression sur les autorités. Ce, dans l’optique de les pousser à travailler avec plus d’ardeur à la libération de ces otages aux mains des terroristes de la bande sahélo-saharienne.

Certainement que des initiatives secrètes sont déployées

Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, avait, certes, laissé entendre que des contacts étaient noués avec les ravisseurs du Dr Elliot. Mais jusque-là, il est encore détenu. En ce qui concerne Iulian Ghergut, l’otage roumain, il n’y a pas eu grand’chose comme motif d’espoir avant la diffusion de cette vidéo. La situation sociopolitique difficile que traverse le Burkina, peut également laisser penser que ces otages sont quelque peu abandonnés à leur sort. En effet, les attaques terroristes à répétition contre des civils, mais surtout des postes des forces de défense et de sécurité, ne permettent pas aux autorités de souffler un tant soit peu. Tant et si bien qu’on imagine qu’elles sont plus préoccupées à juguler ces attaques ou à les prévenir. C’est une réalité non négligeable, qui pourrait être de nature à ralentir les efforts de tractations possibles avec les ravisseurs. Certainement que des initiatives secrètes sont déployées par les autorités burkinabè, de concert avec leurs homologues des pays voisins, pour arracher ces infortunés des serres de ces rapaces encagoulés qui sévissent dans la bande sahélo-saharienne depuis quelque temps. Mais, ces initiatives connaissent des difficultés probablement. En ce qui le concerne, on peut penser que cette vidéo de l’otage roumain qui demande à son gouvernement et à sa famille de tout faire pour le libérer, contient un double message. Celui de l’otage vivant et appelant à l’aide, mais aussi celui de l’appel du pied de ses ravisseurs, certainement désireux d’ouvrir des négociations. Il faudra donc saisir la perche tendue. Les autorités burkinabè ont donc là l’occasion d’intensifier leurs efforts pour sortir l’otage de cette très mauvaise passe. Même si l’intéressé ne l’a pas demandé de façon expresse dans cette vidéo, la nécessité d’une participation du Burkina aux efforts en vue de sa libération, se passe de commentaire.

Il importe que les autorités intensifient davantage leurs efforts

Tout comme pour le Dr Elliot, il est évident qu’on ne saurait faire l’économie d’une implication active du pays des Hommes intègres dans les pourparlers avec les ravisseurs. Ce, en raison non seulement du caractère humanitaire de la question, mais aussi du fait que c’est sur le territoire burkinabè que le rapt a été commis, écornant à l’occasion l’image du pays. Il importe donc que les autorités burkinabè intensifient davantage leurs efforts pour une issue heureuse et rapide de ces prises d’otages. Pour ce faire, elles auront besoin d’une coopération plus étroite avec leurs partenaires, c’est-à-dire les dirigeants des pays voisins ainsi que les puissances militaires, comme la France et les Etats-Unis d’Amérique, présentes dans la zone. Pour ce qui concerne la mine de manganèse de Tambao, l’employeur de Iulian Ghergut doit également s’impliquer à fond. Seulement, la situation de cette mine est, on le sait, difficile depuis un certain temps. Ainsi, il n’est pas évident qu’elle puisse apporter une contribution optimale dans le cadre des efforts pour obtenir la libération de l’otage. En tout cas, tant que les otages seront entre les mains de ces individus sans foi ni loi que sont les combattants des groupes terroristes qui écument la zone, les craintes sont nombreuses et fondées. Il faudra tout faire pour les sortir de là. Avec plus de détermination, d’ingéniosité et de tact.

« Le Pays »


Comments
  • J’ai bien connu le Docteur Arthur Kemeth ELLIOT lorsque j’assumais la Direction du Centre de réhabilitation fonctionnelle de Kaya… Il a, depuis le début de son engagement au Burkina Faso, amplement démontré qu’il est un ami de ce pays et de son peuple… Je le considère personnellement comme un ami et ai, maintes fois, par voies médiatiques diverses, lancé des appels aux Autorités politiques burkinabé afin qu’elles activent tous les moyens susceptibles d’obtenir une prompte libération… Nous n’avons, jusqu’à ce jour entendu aucune déclaration positive officielle des dites Autorité… Que devons-nous penser ? Les étrangers qui s’expatrient pour contribuer au développement du Burkina Faso et au bien-être physique et moral des Burkinabé sont-ils si méprisables au point qu’on les laisse entre les mains meurtrières des djihadistes ?

    Messieurs les Président, Premier Ministre, Ministre des Affaires Étrangère du Burkina Faso ; je vous supplie d’agir au plus vite… Imaginez comment présentement, le Docteur Arthur Kenneth ELLIOT, âgé de 85 ans, doit vivre sa détention entre des mains et un lieu hostiles… Secourez sans tarder le Docteur Arthur Kenneth ELLIOT !!!

    5 novembre 2016

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