LA MISSIVE A MON ONCLE
Cher oncle,
C’est avec une joie immense que je t’écris cette lettre. Pour cause ? Les Eléphants ont arraché les trois points en s’imposant le 24 juin dernier, devant les Bafana Bafana de l’Afrique du Sud, en Egypte où la CAN 2019 bat son plein depuis le 21 juin dernier. Tu me diras peut-être qu’il est trop tôt pour jubiler, mais je crois que pour une entrée en matière, c’est bon à prendre. C’est en tout cas avec plaisir que nous avons suivi cette victoire à l’arraché. Qu’à cela ne tienne, l’heure est au show en attendant le second match du Onze national prévu pour le vendredi 28 juin prochain, contre le Maroc. Tous nos vœux de succès accompagnent nos Eléphants et vivement qu’ils nous ramènent la coupe comme ils l’ont fait en 2015. Cher oncle, la situation sociopolitique nationale inquiète à plus d’un titre les archevêques et évêques catholiques de Côte d’Ivoire. En effet, à l’issue de leur 113e assemblée plénière tenue le 23 juin à Agboville dans le Sud ivoirien, ces derniers ont, au nom de la paix et pour une vraie réconciliation, lancé « un appel pressant » à tous les Ivoiriens à tout mettre en œuvre pour éviter une autre guerre à la Côte d’Ivoire. «Tous, désarmons nos cœurs, nos bouches et nos bras, car il y va de la vie de notre nation. Nous lançons cet appel à tous nos concitoyens et à tous les habitants de ce pays : acteurs politiques, jeunes, hommes et femmes de médias, guides religieux : évitons-nous une autre guerre ! », lit-on dans leur message. Sur la récente sortie de l’ancien président, Henri Konan Bédié, qui a suscité de vives polémiques, les hommes de Dieu ont déploré « les spectacles désolants de ces derniers temps », qui tentent de faire revenir « les vieux démons de la haine et de la division ».
Macky Sall fait citoyen d’honneur d’Abidjan
« A tous les acteurs de la vie sociopolitique, à quelque niveau qu’ils soient, nous lançons ce cri du cœur, qui est aussi celui du peuple : évitez-nous une autre guerre ! », a insisté la conférence épiscopale qui ne souhaite pas que le pays revive un remake du conflit postélectoral de 2010-2011, qui aura fait plus de 3 000 morts. Aussi ont-ils demandé « spécialement au gouvernement, au nom de la paix, de poursuivre et d’achever le processus du désarmement, car les armes circulent encore dans notre pays ». A leur avis, c’est à ne rien comprendre « qu’à chaque conflit intercommunautaire, des armes blanches et des armes de guerre soient régulièrement et professionnellement utilisées, ce qui est de nature à traumatiser nos populations ». En tout état de cause, la conférence a exhorté « les uns et les autres à la culture du pardon, en vue de construire une nation forte et prospère » car « le pardon libère des ressentiments, de la haine et de la vengeance qui mènent à la mort », surtout dans « le contexte de la crise et de la méfiance qui affectent aujourd’hui le pays ». Que le Dieu de Miséricorde touche véritablement les cœurs des uns et des autres pour que nos craintes actuelles ne se concrétisent jamais. Cher oncle, l’actualité a aussi été marquée par la visite de travail de 72 heures du président sénégalais, Macky Sall, en Eburnie. Une visite qui a été sanctionnée par la signature de plusieurs accords bilatéraux entre les deux pays. Les questions du terrorisme et du F CFA n’ont pas été occultées lors des échanges. Avant de s’envoler pour le Sénégal, Macky Sall a été fait citoyen d’honneur de la capitale économique ivoirienne, Abidjan, et a reçu symboliquement les clefs de ladite ville. C’est ici que je m’arrête pour aujourd’hui. Au revoir et à bientôt. Que le Tout-Puissant nous protège et nous garde !
Ton neveu