LE CDP CHEZ LA NAFA : Vers la mise en place d’un front

Le vendredi 05 juin 2015, une délégation du Bureau exécutif du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), conduite par Eddie Komboïgo, a rendu visite à la Nouvelle alliance du Faso (NAFA) à son siège à Ouagadougou. Objectif de la rencontre : échanger pour mieux se connaître et envisager une réponse concertée aux questions politiques du moment.

La Nouvelle alliance du Faso a pris l’initiative de la rencontre. Le Congrès pour la démocratie et le progrès y a donné une suite favorable. Voilà le scénario qui a conduit à la tenue de cette rencontre entre la NAFA et le CDP, dans le cadre, dit-on, du « dialogue et de concertation interpartis ». En principe, les retrouvailles devraient avoir lieu au siège du CDP. Cependant, lors des évènements des 30 et 31 octobre 2014, ledit siège est hors d’usage, pour le moment en tout cas. Voilà pourquoi Eddie et ses camarades se sont déportés dans les locaux de la NAFA. « Dieu a voulu que les choses se passent ainsi ». a précisé le nouveau président du CDP.

Dans son mot introductif de bienvenue, le président de la NAFA, Rasmané Ouédraogo, a félicité la nouvelle équipe de l’ancien parti au pouvoir pour son élection. Il a décliné ensuite les préoccupations que la NAFA voudrait partager avec le CDP, en vue de trouver une réponse commune. Il s’agit, entre autres, du report éventuel de l’élection présidentielle du 11 octobre (une hypothèse évoquée par certains acteurs de la vie nationale, ndlr), du passage de la 4^e à la 5^e République, du vote des Burkinabè de l’étranger, de la dissolution des conseils municipaux et du nouveau code électoral.

Eddie Komboïgo a pris la parole à la suite du président de la NAFA. Selon lui, les deux partis partagent les mêmes valeurs africaines que sont la tolérance, la non violence, le dialogue,…Il a souligné que les militants de son parti ont « vécu des moments très difficiles ». « Les choses sont en train de rentrer dans l’ordre », mais pas dans le rythme et la manière souhaités, a-t-il indiqué. Pour Eddie, le CDP et la NAFA partagent également les mêmes soucis et préoccupations. Et ce d’autant plus que le régime de la transition a dévié de ses objectifs en votant une loi (le nouveau code électoral, ndlr) qui exclut une partie du peuple burkinabè, contrairement au principe « d’inclusion » affiché dans la Charte. Le président du CDP a estimé que le code électoral en vigueur n’exclut pas seulement des individus, mais aussi une partie des Burkinabè. Or, dit-il, la paix au Burkina Faso passe par la manière d’organiser les futures élections.

Pour trouver des solutions à leurs « soucis et préoccupations » partagés, le CDP et la NAFA comptent « développer des alliances ». Après ces mots de Eddie Komboïgo, la rencontre entre les deux délégations s’est poursuivie à huis-clos. A leur sortie, les présidents ont annoncé la mise en place prochaine d’une commission ad hoc chargée de réfléchir sur des modalités de partenariat entre les deux partis. Un protocole d’accord devrait voir le jour. En un mot comme en mille, la NAFA et le CDP sont dans la dynamique de la création d’un front, dans le contexte politique actuel où ils se considèrent lésés. Eddie et Rasmané sont en quête de « partenaires potentiels ».

Michel NANA