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LES PRIORITES MAJEURES DE ROCH POUR 2022


Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré,  s’est adressé à ses compatriotes, le 31 décembre 2021, dans le cadre du traditionnel discours à la Nation du nouvel an. C’est un président visiblement affecté par les épreuves douloureuses que traverse le pays au plan sécuritaire notamment, qui s’est prêté à l’exercice. Dans son allocution, le premier des Burkinabè a partagé avec ses concitoyens, les priorités majeures du nouveau gouvernement. Elles sont au nombre de quatre (4) et se déclinent comme suit : le nettoyage des zones infestées par les terroristes, le retour des déplacés dans leurs localités d’origine, la question de la réconciliation nationale et la lutte contre l’impunité et la corruption. Par rapport à la première priorité majeure annoncée, c’est-à-dire « le nettoyage des zones infestées par les terroristes », l’on peut dire, d’emblée, qu’elle s’apparente à un «  impératif catégorique » pour reprendre l’expression du philosophe Kant. De ce point de vue, elle s’impose au pays et au président. En effet, le Burkina doit necessairement livrer une bataille significative et victorieuse contre le terrorisme en 2022. A défaut de cela, c’est l’existence même du pays qui risque d’être remise en cause. Déjà, des pans entiers du Burkina échappent au contrôle des autorités. C’est donc à juste titre que le président parle de « nettoyage des zones infestées  par les terroristes ». Pour traiter «  ces zones infestées », le président a parlé de renforcement des capacités tactiques et opérationnelles de l’armée. Dans le même registre, peut-on dire, une attention plus poussée sera accordée aux pupilles de la Nation, «  dans un souci d’efficacité et de solidarité envers les enfants mineurs de nos combattants tombés sur le champ d’honneur », a laissé entendre le président du Faso.

 

On ne voit pas se dessiner clairement des perspectives sur la question de la réconciliation nationale

 

 

Tout cela va exiger d’énormes ressources financières de la part  de l’ensemble de la communauté nationale. Mais cela sera insuffisant pour résoudre de manière perceptible, la nuisance des terroristes sans l’engagement réel, non seulement des forces combattantes, mais aussi de l’ensemble du peuple burkinabè dans l’assainissement des «  zones infestées » par les terroristes. Et c’est bien à ce niveau que l’on peut avoir à redire par rapport à la riposte contre le phénomène. En effet, l’on peut faire le constat qu’aujourd’hui,  beaucoup de Burkinabè pensent que la lutte contre le terrorisme est une affaire qui concerne seulement Roch et son gouvernement. Cette erreur d’appréciation risque de  coûter cher à tout le monde. Car, les terroristes n’ont qu’un seul projet de société : arrimer le Burkina à l’obscurantisme  et à la pensée unique. Pour contrarier l’avènement  de cette sorte d’Afghanistan des tropiques, c’est toute la Nation qui doit se mettre debout comme un seul homme. Le préalable à cela est bien sûr la réalisation de la réconciliation nationale. Celle-ci est l’une des priorités majeures de Roch pour 2022. Et ils sont nombreux les Burkinabè qui pensent que de la résolution de ce problème, dépendra l’efficacité de la lutte contre le terrorisme. Malheureusement,  l’on ne   voit pas se dessiner clairement des perspectives sur la question de la réconciliation nationale. L’autre priorité majeure est le retour des déplacés internes dans leurs localités d’origine. Ce chantier s’annonce comme une utopie sans la résolution en amont du traitement des zones infestées par les terroristes et de la problématique de la réconciliation nationale. La quatrième priorité évoquée par le président est la  lutte contre l’impunité et la corruption. L’on peut prendre le risque de dire que ce dossier est aussi explosif que celui de la lutte contre le terrorisme. Et tant que Roch Kaboré ne va pas se résoudre à le gérer dans le sens de l’intérêt général, il risque de ne pas avoir un front social suffisamment apaisé pour l’aider à obtenir la sérénité qu’il faut  pour apporter la réponse appropriée au terrorisme et à toutes ses conséquences. Cela dit, les priorités annoncées par le président du Faso pour 2022, ne sont  pas nouvelles. Seulement, certaines d’entre elles ont pris des proportions très inquiétantes en 2021. La situation est telle qu’aujourd’hui, il ne s’agit plus de les ânonner par des mots. Il faut impérativement passer maintenant aux actes. Pas de ces actes inopérants et conjoncturels qui ont  très souvent été posés ça et là contre des incursions terroristes, mais des actes bien pensés et structurels, susceptibles de redonner de l’espoir et de l’espérance aux Burkinabè dans leur ensemble.

 

Sidzabda


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