LIBERATION D’HUMANITAIRES AU NIGER
Enlevés dans la commune de Makalondi dans le sud-ouest du Niger, proche de la frontière avec le Burkina, le 24 juin dernier, les d’humanitaires de l’ONG APIS, respirent désormais l’air de la liberté. Mais pour l’instant, on ignore les conditions de leur libération. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un ouf de soulagement aussi bien pour les autorités nigériennes que pour l’ONG APIS, qui ne savaient plus à quel saint se vouer. C’est d’autant plus vrai que le prêtre italien qui avait été enlevé dans la même zone en proie aux attaques terroristes, reste jusque-là entre les mains de ses ravisseurs. C’est dire si ces humanitaires auront eu plus de chance. Et les autorités nigériennes gagneraient à mettre un point d’honneur à sécuriser la commune de Makalondi qui est en passe si ce n’est déjà le cas de devenir une zone à hauts risques pour les humanitaires. Au-delà, ce rapt qui avait été opéré en plein jour, rappelle une fois de plus que le Sahel reste une zone rouge pour l’ensemble des bons samaritains. L’on se demande comment mettre fin à la terreur dans ce No man’s land. Qui arrêtera donc ces cavaliers de l’apocalypse qui se complaisent dans le mal qu’ils font subir à leurs prochains? Avec désinvolture et insolence, ils agissent comme s’ils venaient d’une autre galaxie. Enlever des humanitaires sans défense, qui ne cherchent qu’à secourir les plus vulnérables, et les libérer ensuite contre rançons, est un acte bassement vil. Tout laisse croire que ces suppôts du mal n’honorent ni l’humanité ni Dieu. Les gouvernants du Niger, du Mali, du Burkina et au-delà, de toute la sous-région, sont suffisamment prévenus.
La zone des trois frontières Niger-Mali-Burkina, subit des assauts répétés de plusieurs groupes terroristes
Cette guerre contre cette race de psychopathes, sera longue et harassante. Les seuls antidotes restent sans aucun doute la cohésion des gouvernants face à cette adversité, le renseignement, des équipements adaptés et en dernier ressort, l’implication régionale et internationale très active. Ces humanitaires qui partageaient vivres et autres subsides aux populations pauvres et sinistrées dans la commune de Makalondi, ne méritent pas le traumatisme qu’ils viennent de subir. Il est la preuve s’il en est que ces semeurs de terreur ne s’attaquent pas seulement aux humains, mais aussi aux valeurs qu’ils véhiculent. C’est pourquoi, cette guerre qui nous est imposée à tous, doit être perçue et analysée comme une équation complexe à résoudre dans l’urgence et la détermination. C’est d’autant plus nécessaire que la zone des trois frontières Niger-Mali-Burkina, subit des assauts répétés de plusieurs groupes terroristes dont AQMI, le GSIM, etc. C’est dire s’il faut plus de sécurité dans l’ensemble du Sahel car, même si ce rapt s’est soldé par la libération des humanitaires, il faut se convaincre qu’il ne sera pas le dernier. En tout cas, tant que les frontières du Sahel resteront de véritables passoires, les terroristes continueront à empêcher des bienfaiteurs de voler au secours des plus vulnérables.
DZ