HomeA la uneRENE BAGORO A PROPOS DE LA DESTITUTION DU COMMISSAIRE DU GOUVERNEMENT: « Seul le Chef de l’Etat peut dire pourquoi il a remplacé Norbert Koudougou»

RENE BAGORO A PROPOS DE LA DESTITUTION DU COMMISSAIRE DU GOUVERNEMENT: « Seul le Chef de l’Etat peut dire pourquoi il a remplacé Norbert Koudougou»


L’incivisme, la destitution de Norbert Koudougou  de ses fonctions de Commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire de Ouagadougou, l’état des lieux du réseau routier  et les actions en vue, les problèmes de pénurie d’eau et le reversement des agents de la Fonction publique. Ce sont, entre autres, les questions qui ont été abordées le 12 mai 2016 à Ouagadougou lors du traditionnel point de presse du gouvernement. Etaient face aux journalistes, le ministre de la Communication et des relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, le ministre des Infrastructures, Eric Bougouma, le ministre en charge de l’Eau et de l’assainissement, Ambroise Niouga Ouédraogo, et celui  de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Clément Sawadogo.

 

Pourquoi le Commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire de Ouagadougou, Norbert Koudougou,  a-t-il été  relevé de ses fonctions ?  Cette question, bon nombre de citoyens se la posent. Selon le ministre de la Justice, des droits humains et de la promotion civique, Garde des sceaux,  René Bagoro, seul le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, pourrait apporter une réponse appropriée à cette question.  « Le Commissaire du Gouvernement est comme le procureur du Faso. Pour le moment, il répond du ministère de la Défense. Il est en quelque sorte le représentant du ministre de la Défense auprès du Tribunal militaire. Il n’est pas juge. De ce point de vue, le chef de l’Etat qui est ministre de la Défense a estimé qu’au regard de la  situation, il avait besoin de  le remplacer par un autre Commissaire du gouvernement avec qui, il peut facilement travailler (…). C’est une situation normale (…). Dans les pays où les procureurs sont toujours nommés par le ministre de la Justice, à tout moment, celui-ci  peut mettre fin à leurs fonctions. De ce point de vue, seul le Chef de l’Etat peut  dire pourquoi il a remplacé Norbert Koudougou », a-t-il laissé entendre. C’était au cours du traditionnel point de presse du gouvernement tenu le 12 mai dernier. A cette rencontre avec les Hommes de médias, le ministre René Bagoro est revenu également sur le cas de Sébastien Rapademnaba,  juge civil  déchargé de ses fonctions au Tribunal militaire en même temps que le Commissaire du gouvernement.  «C’est le Commissaire du gouvernement qui a été remplacé. Le juge civil a été tout simplement rappelé et quelqu’un d’autre n’a pas été nommé à sa place. Il avait été nommé juge délégué au Tribunal militaire », a expliqué le ministre René Bagoro, avant de souligner que la loi prévoit qu’on nomme un magistrat de la Cour d’appel pour le compte du Tribunal militaire. « On a  lu dans la presse qu’il a été nommé pour un an. Ce faisant, il doit terminer son mandat et on ne peut pas le remplacer. Première chose, aucun juge n’est nommé pour terminer un dossier parce qu’on ne sait jamais quand est-ce qu’un dossier peut finir. Deuxième chose, le juge civil n’est pas nommé pour un an. Ceux qui sont nommés pour un an, ce sont ceux qui vont par la voie ordinaire. Or, il se trouve que le Code du tribunal militaire prévoit que, pour appuyer le tribunal militaire, il est possible de nommer un juge délégué. Alors, le juge civil qui émane du Tribunal militaire avait été nommé juge délégué pour  les appuyer (…). On a tout simplement mis fin à ses  fonctions pour qu’il retourne à la Cour d’appel parce que le tribunal militaire estime à  l’heure actuelle qu’il peut conduire les dossiers seul à terme. Donc, il  n’a pas été remplacé», a-t-il précisé. Evoquant la question de l’incivisme grandissant, le ministre de la Communication et des relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, lui, a exhorté les médias à jouer pleinement leur partition en sensibilisant les populations sur les valeurs du patriotisme.

 

Pas de pénalités de retard de paiement des factures d’eau pour avril et  mai

 

Pour ce qui est des pénuries d’eau qui perdurent au Burkina, surtout dans la capitale, Ouagadougou, le ministre en charge de l’Eau et de l’assainissement, Ambroise Niouga Ouédraogo, a expliqué qu’un programme d’urgence d’eau potable a été lancé sur l’ensemble du territoire national. Pour le cas de la ville de Ouagadougou, il a rappelé que des mesures d’urgence ont été prises afin de diminuer le calvaire des populations. Au nombre de ces mesures figurent la distribution alternée d’eau par l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) dans les quartiers et le ravitaillement des populations en eau potable via les camions citernes. Par ailleurs, il a  annoncé la suspension des pénalités de retard de paiement des factures d’eau pour les mois d’avril et de mai.

Le ministre des Infrastructures, Eric Bougouma, lui,  a fait l’état des lieux  du réseau routier et les actions en vue pour désenclaver les zones difficilement accessibles au Burkina.  Et concernant ce qui est prévu pour le projet de construction du tronçon Kantchari-Diapaga-Frontière du Bénin, il a été, on ne peut plus clair. « Nous avons lancé un appel d’offres en vue de la pré-qualification  de l’entreprise pour Kantchari-Diapaga-Frontière du Bénin dont le financement est entièrement acquis et  le délai de dépôt des offres est fixé au 20 mai prochain. A l’issue de cette pré-qualification de l’entreprise, l’appel d’offres pour la sélection de l’entreprise qui va réaliser les travaux sera lancé. Au plus tard en début 2017, l’entreprise qui va réaliser les travaux sera connue si ces travaux n’ont pas encore démarré », a-t-il expliqué. Faisant le point de l’évolution du Programme de recrutement de 9 300 jeunes au titre des travaux de Haute intensité de main d’œuvre (HIMO), il a expliqué que près de 100 mille dossiers ont été jusque-là enregistrés. Le hic, a regretté le ministre Eric Bougouma,  est que certains partis politiques en ont fait une récupération politique au cours de la campagne électorale municipale. « Nous avons remarqué que certains partis politiques tentaient de récupérer ce programme en disant que c’est eux qui vont trouver du boulot aux jeunes », a-t-il dit, avant d’ajouter que c’est ce qui a entraîné la suspension dudit programme.

Pour sa part, le ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Clément Sawadogo, s’est appesanti sur les deux décrets pris en Conseil des ministres du 11 mai dernier pour  l’opérationnalisation progressive de la loi 081 relative au statut des agents de la Fonction publique et le classement indiciaire des fonctionnaires de l’Etat. Expliquant les avantages de ces décrets, il a fait remarquer qu’il n’y aura plus de contractuels dans le répertoire des agents de la Fonction publique. Mieux, a-t-il expliqué, on constatera un nouvel échelonnement indiciaire au niveau des différentes classes de catégories et chaque fonctionnaire constatera aussi une hausse de sa rémunération mensuelle.

 

Mamouda TANKOANO

 

 


Comments
  • Voyez-vous, nous continuions de penser que si on veut vraiment instaurer la Bonne gouvernance, la justice sérieuse, dans l’administration publique, et avoir la confiance des investisseurs nationaux et étrangers pour relancer l’économie au Burkina Faso, il faut que les nouvelles autorités prennent la courageusement la résolution sans calcul de moraliser la vie publique et mettre en branle la crédibilité d’une justice véritable afin d’accélérer des jugements « propres » des crimes de sang et les crimes économiques commis durant ces 28 dernières années :
    -Accélérer et juger les dossiers Thomas Sankara et Norbert Zongo sans entrave aucune en laissant la justice dire ce qui est juste et concret soumis au tribunal.
    -Mettre en œuvre un Tribunal des affaires économiques qui aura pour charge de connaitre et juger les dossiers de crimes économiques et financiers commis durant les 27 ans du régime déchu. A cet effet les dossiers de l’Inspection général d’Etat, l’Inspection générale des finances publiques, Haute autorité de lutte contre la corruption, l’ASCE/LC, la Cour des comptes etc. moisissent toujours dans les terroirs de la république et ne sont pas de nature rassurer les burkinabé sur la volonté réelle du pouvoir de sortir le Burkina Faso dans ces bourbiers politico-judiciaire !
    – Connaitre et Juger les crimes économiques et les manquements s’il y’a lieu sous la Transition,
    – Mettre en œuvre la loi sur le délit d’apparence et ses annexes et crédibiliser la gouvernance du pays, etc.
    C’est de cette seule façon qu’on pourrait restaurer l’autorité de l’Etat dans l’équité, la transparence et en respectant les procédures administratives et judiciaires qui sied. En nettoyant dans la légalité républicaine les écuries d’Augias, d’où quelles viennent conditions sine qua non d’une véritable renaissance et d’un développement économique et social du pays. Autrement, toutes les déclarations d’intentions, n’aboutirons qu’à une perpétuation de la mauvaise gouvernance et l’injustice, et nous enfonceront d’avantage dans une sorte de cul-de- sacs dont le pays risque de ne pas s’en sortir ! Quelqu’un disait que « L’homme d’Etat pense aux générations futures ». Par contre « Le politicien lui ne pense qu’à la prochaine élection ». Le Président du Faso, Gestionnaire d’expériences, doit savoir qu’il n’a pas droit à l’erreur, et que c’est surtout sur lui les Burkinabé regardent et tiendront pour seul responsable en cas échecs, et moins en cas de leur réussite. Oui à une démocratie et un développement économique et social partagé ! Non à la pensée unique et à la république des pontifes d’une autre époque !
    Courage à tous et Salut !

    14 mai 2016

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