LA LIPF CHEZ LE CARDINAL PHILIPPE OUEDRAOGO : « Toute religion venant de Dieu prône la paix »

L’Archevêché de Ouagadougou a reçu des hôtes bien spéciaux dans l’après-midi du lundi 11 juillet 2016. En effet, ce sont les membres de la Ligue islamique pour la paix au Faso (LIPF) qui ont rendu visite au Cardinal Philippe Ouédraogo.

 

Présenter la Ligue islamique pour la paix au Faso (LIPF) au Cardinal Philippe Ouédraogo et reconnaître son mérite dans l’effort de rapprochement des chrétiens et des musulmans, gage de paix et de tolérance ; tel était l’objet de la visite de courtoisie d’une délégation de la LIPF conduite par son président, El Hadj Ousséni Tapsoba, auprès du Cardinal, le 11 juillet dernier. Et le président de la ligue d’indiquer le but de la visite. « Nous sommes venus nous présenter à vous. En tant qu’homme de paix et grand promoteur du vivre-ensemble, nous ne voulions pas que vous appreniez l’existence d’une association aussi grande que la nôtre, qui fait de la promotion de la paix sa raison d’être, à travers les médias », a-t-il expliqué. Ajoutant que sa délégation et lui sont venus lui traduire leur reconnaissance et leurs sincères remerciements pour son engagement pour la paix et son combat pour le rapprochement entre chrétiens et musulmans au Burkina. Pour confirmer leurs dires, les membres de la délégation ont relevé la participation du Cardinal Philippe Ouédraogo aux grandes prières des fêtes de Ramadan et de la Tabaski. Pour témoigner de cet esprit d’ouverture, la responsable des femmes de la LIPF, Hadja Kadi Tiendrébéogo, a laissé entendre que les autres membres de l’association et elle ont accompli, peu avant l’audience, la prière de 16h au sein de l’Archevêché. « Dans certains pays, cela est impensable. On allait nous dire immédiatement que nous ne sommes pas dans une mosquée. Cela est la preuve palpable de votre sens élevé de la tolérance », a-t-elle souligné. Dans cette dynamique, Hadja Kadi Tiendrébéogo a suggéré que soit créée, au sein de l’Eglise catholique, de même qu’au sein de l’Eglise évangélique, une Ligue chrétienne pour la paix.

Le Cardinal Philippe Ouédraogo s’est dit surpris de l’ampleur de la mobilisation des membres de l’association en confiant ceci : « Je suis très ému. Je ne m’attendais pas à un si grand monde ». Il a, en outre, remercié la LIPF pour s’être ouverte à sa personne et à l’Eglise catholique. Pour lui, la promotion du vivre-ensemble entre chrétiens et musulmans va de soi. « Nos religions ont la même origine. Il n’y a pas de raison que nous ne puissions pas, nous, enfants du Burkina, vivre ensemble », a confié le représentant du Pape au Burkina. Le Cardinal a laissé entendre que notre pays a une histoire particulière, en faisant savoir qu’il y a peu de familles dans lesquelles les deux religions ne sont pas représentées. Dans sa propre famille, a-t-il souligné, trois de ses frères sont des musulmans. « Comment alors ne pas promouvoir le vivre- ensemble ? », s’est-il interrogé. Parlant de religion, le cardinal Philippe Ouédraogo a regretté que des groupes tels que Boko Haram ou Daesh puissent se revendiquer de l’Islam. Et d’ajouter que « Tout homme doté de raison, sait que cela n’est pas vrai. L’Islam, comme toute religion venant de Dieu, prône la paix ». Il a encouragé la LIPF à poursuivre sur cette lancée. « La paix est une quête permanente. Elle est un don de Dieu, mais elle est aussi le fruit de l’effort des hommes », a-t-il enseigné. Il appartient donc à chaque religieux de prier Dieu afin que ce que le Burkina a traversé ces dernières années, ne se reproduise plus. Le Cardinal a remis à ses visiteurs  un lot de brochures contenant une prière pour la paix au Faso.

Il faut rappeler que la LIPF existe depuis décembre 2015 et est composée de représentants de toutes les grandes associations islamiques. Elle a pour objectif de promouvoir la paix au sein des musulmans et de tous les Burkinabè sans considération aucune. Depuis sa création, elle a rendu visite à des personnalités, fait des dons à des personnes vulnérables, publié des déclarations dans le sens de la paix et de la cohésion sociale.

 

Antoine BATTIONO