LUTTE CONTRE LA CORRUPTION : Le REN-LAC déplore le non-respect des engagements pris par le Premier ministre
La 14e assemblée générale ordinaire du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) s’est tenue le jeudi 24 avril 2014 à Ouagadougou. Il a été question de l’évaluation de la première année de mise en œuvre du plan stratégique 2013-2016 et, à l’occasion, il a été procédé à la remise du prix de la lutte anti-corruption 2013.
Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) n’a pas failli à la tradition, à savoir celle de tenir son assemblée générale ordinaire annuelle. En effet, celle de 2014 a eu lieu le 24 avril dernier à Ouagadougou. Pour le secrétaire exécutif du REN-LAC, Dr Claude Wetta, cette session avait une saveur particulière puisqu’elle marquait l’évaluation de la première année de mise en œuvre du plan stratégique 2013-2016. Dans l’ensemble, les objectifs ont été atteints au regard des rapports d’activités et financier présentés aux membres statutaires. En relevant que l’espoir existe de faire reculer la corruption sur le continent même si la réalité semble plus complexe, Dr Claude Wetta a pris l’exemple de la Médiatrice d’Afrique du Sud, Thuli Madonsela, qui, dans son rapport, a sommé le président Jacob Zuma de rembourser les frais de réfection de sa résidence privée. Le deuxième exemple vient du Nigeria où l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Lamido Sanusi, a préféré perdre son poste en rapportant au Sénat la gestion douteuse de la compagnie qui fait perdre au Nigeria 20 milliards de dollars des recettes pétrolières.
Le secrétaire exécutif du REN-LAC, Dr Claude Wetta, n’a pas manqué d’évoquer les huit engagements du Premier ministre dont le traitement diligent des cas de malversations, pris lors de sa visite en septembre 2012 à l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat. Malheureusement, pour le REN-LAC, aucun auteur de crimes économiques n’a été traîné devant les tribunaux. Et d’interpeller les citoyens à accentuer la pression sur le gouvernement afin que la loi spécifique anti-corruption puisse être adoptée en cette année 2014. Cela doit être une priorité, estime le REN-LAC qui déplore en même temps le fait que le gouvernement se mobilise par contre pour l’organisation d’un référendum inopportun et coûteux, relève Dr Claude Wetta.
Il faut relever qu’à l’occasion de cette assemblée générale, le prix de la lutte anti-corruption 2013 a été remis. Ainsi, le premier prix, d’une valeur de un million de F CFA plus une attestation, est revenu à Hervé d’Africk du journal Courrier confidentiel. Ladji Bama du journal Le Reporter a reçu le deuxième prix composé de 700 000 F CFA et une attestation. Touwendinda Zongo, du journal Mutations a remporté le troisième prix composé de 500 000 F CFA et une attestation. Il faut noter qu’un prix à titre posthume a été remis à Moussa Zongo de Mutations, décédé en 2013, pour l’ensemble de son œuvre (il a été quatre fois lauréat de ce prix) qui est d’une valeur de un million de F CFA et une attestation.
Antoine BATTIONO
Légende :
1 – Le secrétaire exécutif du REN-LAC, Dr Claude Wetta, a relevé que le gouvernail a été bien tenu (Ph. A. Ouédraogo)
2 – Ladji Bama du journal Le Reporter (à gauche) recevant son prix des mains de Moctar Zonou, ancien secrétaire exécutif du REN-LAC