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LUTTE CONTRE LE TERRORISME AU BURKINA


Entre le 27 décembre 2021 et le 2 janvier 2022, les Forces armées ont mené des opérations de sécurisation du territoire national dont les résultats permettent aux Burkinabè d’entrevoir des lueurs d’espoir, quant à l’issue de la lutte que mène le pays contre le terrorisme. En effet, pendant une semaine, nos soldats ont cassé véritablement du terroriste dans la zone de Diguel dans le Soum, région du Sahel, dans la localité de Yatakou, province du Seno, à Gomboro dans le Sourou et l’on en oublie. Le bilan fait état de plus de cent terroristes neutralisés. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont de nature à apporter du baume au cœur des Burkinabè qui, ces  dernières semaines, ont été douloureusement  affectés par les hécatombes récurrentes de nos soldats et de nos Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Les Burkinabè étaient donc en droit d’attendre que leur armée apportât la preuve qu’elle est capable de tenir la dragée haute aux terroristes. Mieux, qu’elle est capable de les poursuivre jusque dans leurs chiottes pour parler comme Poutine, le président russe, à propos de la guerre implacable qu’il livre aux rebelles tchétchènes. Si aujourd’hui, les Occidentaux ont  des difficultés à déstabiliser le régime de l’homme fort de Moscou, c’est parce que, quelque part, le peuple russe sait que son président n’a aucun état d’âme à l’endroit des terroristes qui, par moments, tentent de perturber la Russie. Vivement donc que Roch Marc Christian Kaboré s’inspire de  la méthode du Tsar russe : harceler les terroristes, ne leur laisser aucune possibilité de répit, terroriser les terroristes pour reprendre l’expression de l’autre, jusqu’à ce que la seule évocation du nom Burkina les fasse trembler.

 

Le gouvernement burkinabè doit impérativement faire dans l’anticipation

 

Pour l’amour de son peuple qui, aujourd’hui, est meurtri dans son âme au quotidien du fait des attaques terroristes, Roch Marc Kaboré qui, au demeurant, a prêté serment de le défendre à deux reprises, doit engager son armée à aller à l’offensive permanente contre les terroristes. A défaut de cela, le pays risque de périr. Déjà on n’en est pas loin. Car, dans certaines localités du pays, les terroristes ont l’outrecuidance de percevoir la Zakat (Impôt) ; dans d’autres, ils assurent la police des mœurs. Dans d’autres encore, ce sont eux  qui  contrôlent les va-et-vient des populations. Tout cela se passe très souvent au su des autorités. Le doute n’est plus permis. Seules des actions offensives musclées et permanentes peuvent les déloger de ces localités. Toutes autres approches ne seraient que cosmétiques et peine perdue. Car, on ne peut pas soigner une gangrène rien qu’avec de la  bétadine. En tout cas, on ne peut pas vaincre le terrorisme en se cachant dans des casernes fortifiées ou encore en adoptant la défensive et la réaction comme stratégie. Et à l’endroit de ceux qui préconisent le dialogue comme solution au terrorisme, on peut avoir envie de leur dire ceci : pour négocier avec succès avec un ennemi, il faut d’abord faire en sorte que le rapport de forces soit en sa défaveur. Or, aujourd’hui, dans bien des localités du pays, cela est loin d’être le cas. Dialoguer dans ces conditions, risquerait de s’apparenter à une capitulation, une humiliation. La France de Vichy l’a appris à ses dépens. Une autre vérité dont nos dirigeants doivent prendre conscience, est la suivante : gouverner, c’est prévoir. De ce point de vue, le gouvernement burkinabè doit impérativement faire dans l’anticipation de sorte à ne pas se laisser surprendre par une éventuelle option des Maliens de contractualiser avec le groupe russe Wagner pour les aider à combattre les terroristes. Cela, à coup sûr, aura pour conséquence la fuite des terroristes vers le Burkina où on est plus accommodant, peut-on dire, à leur égard. Les stratèges militaires  burkinabè ont-ils cogité sur cette éventualité ? Si ce n’est pas encore fait, c’est une faute. Une autre vérité qui pourrait rougir les yeux sans toutefois les casser, est la suivante : les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) sont des forces supplétives de l’armée. De ce point de vue, l’on doit éviter les situations où ce sont eux qui sont à l’avant-garde dans la lutte contre le terrorisme. Cela dit, un pays de corruption comme c’est le  cas du Burkina de Roch, un pays dont certains dirigeants ne sont préoccupés que par l’accumulation frauduleuse et immodérée de richesses, alors que le Burkina est rongé par les terroristes et son corollaire de personnes déplacées et d’écoles fermées à la pelle, un tel pays est vulnérable au terrorisme. Si c’était un dirigeant comme Thomas Sankara qui avait appelé ses compatriotes à  aller à l’assaut des terroristes, beaucoup l’auraient suivi, car convaincus que l’homme était prêt à tout pour sauver son pays. Et pour lui, l’intégrité n’était pas seulement une valeur qu’il professait, il la vivait. Depuis son assassinat, les régimes qui se sont succédé à la tête du pays, ont travaillé méthodiquement à déconstruire les valeurs qu’il portait. Le Burkina est malade de cela aujourd’hui. C’est cette  pathologie qui fait, entre autres, que le pays est rendu vulnérable face aux terroristes. Pour finir, l’on peut faire la suggestion suivante aux communicants de l’armée : en lieu et place du mot « neutraliser » qu’ils emploient quand ils font passer de vie à trépas les terroristes, ils peuvent employer son synonyme le plus expressif pour les Burkinabè, c’est-à-dire « tuer ». Car,  en temps  de guerre, le choix des termes pourrait aussi participer de la bonne stratégie.

 

Pousdem PICKOU           


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