LUTTE CONTRE L’IMPUNITE DANS LES DOSSIERS DE CRIMES DE SANG: Chrysogone Zougmoré dénonce une démission de la Transition
La Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) a lancé une campagne nationale d’interpellation de la classe politique. Débutée le 15 septembre dernier, elle est prévue pour se terminer le 3 octobre 2015. L’information a été donnée lors du point de presse de la CCVC, tenu le 15 septembre 2015. C’était au Centre d’éducation ouvrière, à Ouagadougou.
« Contre l’impunité et la vie chère, pour les droits économiques et sociaux, pour les libertés et l’indépendance nationale ! ». C’est le thème de la campagne nationale de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC). Lancée le 15 septembre dernier, cette campagne vise à interpeller le gouvernement de la Transition sur son bilan politique et social, et à sensibiliser les prétendants à la magistrature suprême sur les attentes des populations en matière de lutte contre l’impunité , de droits socio-économiques et de libertés. Il s’agira au cours de cette campagne, selon les premiers responsables de la CCVC, d’organiser des activités de sensibilisation et d’interpellation, telles des conférences de presse, des conférences publiques, des assemblées générales, des émissions audiovisuelles, etc. Les candidats à la présidentielle et aux législatives à venir, recevront, pour leur part, une adresse de la CCVC dans les prochains jours. C’est par une journée nationale citoyenne d’interpellation que la campagne prendra fin, le 3 octobre prochain.
La Transition en deçà des attentes des Burkinabè
Une campagne qui se justifie, selon la CCVC, par le fait que la Transition n’a pas étanché la soif des Burkinabè, notamment en matière de Justice. « Avec les 12 mois qui lui étaient accordés, les populations étaient en droit d’attendre de la Transition un vrai nettoyage de la vie publique en portant un coup à l’impunité des crimes économiques et de sang, et une amélioration de leurs conditions d’existence », a expliqué le vice-président de la CCVC, Chrysogone Zougmoré. Et de déplorer que la Transition soit restée vague et hésitante sur lesdites questions. A titre illustratif, Chrysogone Zougmoré a rappelé que pour les crimes de sang, des dossiers tels ceux de Thomas Sankara et de Norbert Zongo demeurent pendants, à quelques semaines de la fin de la Transition. On nous dira que les dossiers sont ouverts, mais « le tout n’est pas d’ouvrir un dossier, encore faut-il le mettre en mouvement », a précisé Chrysogone Zougmoré.
Parlant du dossier relatif aux martyrs de l’insurrection populaire de fin octobre 2014, le vice-président de la CCVC a rappelé que la création d’une commission a été annoncée, il y a de cela quelques semaines. Un recul total selon Chrysogone Zougmoré, car 9 dossiers sur la question avaient été annoncés en mai dernier.
« Vous conviendrez avec moi qu’il y a une démission totale
pour ce qui concerne la lutte contre l’impunité dans les dossiers de crimes de sang ». De même, dans les dossiers de crimes économiques et sur les aspects sociaux, selon la CCVC, le bilan du gouvernement de la Transition n’est pas reluisant, en témoignent le traitement du dossier Guiro et la baisse du prix des hydrocarbures de 50 F CFA. Pour ce qui est du domaine des libertés publiques, celles-ci ont été plus mises à mal sous la Transition pour la CCVC. En effet, « la tentative du gouvernement de noyer la date emblématique du 13 décembre, date anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo, une date que même le régime de Blaise Compaoré n’a un seul instant, pas songé à noyer » ; les mouvements de grève des OSC mises en place par le gouvernement de « rurocratie » en sont des exemples, a confié Chrysogone Zougmoré. Pour conclure, il a invité les militants et sympathisants de la CCVC à se mobiliser pour la réussite de la campagne nationale d’interpellation de la classe politique.
Thierry Sami SOU