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MALI : Ras Bath, le poil à gratter des autorités de la Transition


Arrêté en mars 2023, il a été jugé et condamné à 18 mois de prison dont 9 fermes. Mais même s’il a largement purgé sa peine, il reste toujours dans les liens de la détention. Poil à gratter des autorités de la Transition, Ras Bath, puisque c’est de lui qu’il s’agit, était poursuivi pour « association de malfaiteur » et « atteinte au crédit de l’Etat ».  Cela faisait suite à sa sortie sur les circonstances de la mort de l’ex-Premier ministre malien, Soumeylou Boubeye Maïga, et cela, à la faveur d’une conférence de presse marquant le retour sur la scène politique, de  l’Alliance pour la solidarité au Mali (ASM). En effet, à cette occasion, le polémiste chroniqueur et animateur de radio-télé, Mohamed Youssouf Bathily alias « Ras Bath », avait déclaré que l’ex-chef du gouvernement « n’était pas mort ; il a été assassiné ». Certes, il n’a pas accusé nommément la junte au pouvoir. Mais cette dernière, comme si elle avait des choses à se reprocher, s’est sentie visée ; elle qui, inutile de le rappeler, se montre très allergique à la critique. Et comme on pouvait s’y attendre, Assimi Goïta et ses frères d’armes sont tombés à bras raccourcis sur Ras Bath ; soutenus qu’ils sont par une Justice aux ordres. En fait, ce qui arrive à Ras Bath est la preuve, pour ceux qui en doutaient encore, que la junte est en train de faire place nette au Mali si bien que toute voix dissidente est systématiquement réprimée. Or, le polémiste et activiste n’a fait que dire haut ce que bien des Maliens, de peur de se faire embastiller, pensent bas.

 

Tous ceux qui ont conspiré contre l’ex-Premier ministre, auront la mort de ce dernier sur leur conscience

 

 En effet, qui ne se souvient pas des circonstances dans lesquelles est décédé l’ex-Premier ministre ?  Malade grabataire et presqu’à l’article de la mort, Soumeylou Boubeye Maïga qui espérait un sauf-conduit pour aller se soigner à l’étranger, ne l’a jamais obtenu jusqu’à ce qu’arrive le pire. Et cela, en dépit des différentes correspondances que sa famille a adressées aux autorités de Bamako qui sont restées insensibles. Dire donc que Boubeye Maïga a été « assassiné » est un truisme qui ne devrait pas choquer outre mesure les autorités maliennes de la transition qui, pour autant qu’elles soient sincères avec elles-mêmes, avaient dû se frotter les mains après la disparition de cette personnalité politique « gênante » qui, on s’en souvient, réclamait à cor et à cri, un retour rapide des civils au pouvoir au moment où les soutiens de la junte appelaient à une « transition sans fin ». Du reste, l’ex-avocat général de la Cour suprême du Mali, de son côté, ne disait pas autre chose, quand il affirmait que Boubeye Maïga était « ciblé » et accusait ouvertement la Justice malienne d’avoir été à « la base d’une tragédie judiciaire » subie par l’ex-patron de l’ASM.  En tout cas, qu’ils se le tiennent pour dit. Tous ceux qui ont conspiré contre l’ex-Premier ministre au point de le voir mourir à petit feu, auront la mort de ce dernier sur leur conscience. Et s’ils échappent à la Justice des hommes parce qu’ils sont forts, ils ne pourront pas en faire autant avec la Justice immanente qui, elle, découle naturellement des actes accomplis et s’exerce sans intervention extérieure. C’est ce que l’on appelle la loi du karma.

 

« Le Pays »

 

 


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