HomeLe fait du jourMANIFS CONTRE LE COUP D’ETAT : 17 morts et 108 blessés enregistrés au CHU Yalgado Ouédraogo

MANIFS CONTRE LE COUP D’ETAT : 17 morts et 108 blessés enregistrés au CHU Yalgado Ouédraogo


La situation politique est confuse au Burkina Faso depuis le mercredi 16 septembre dernier. Et depuis ce jour, le Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) enregistre une affluence particulière. Nous y avons fait un tour le dimanche 20 septembre pour faire l’état des lieux.

17 morts et 108 blessés, c’est le bilan fait par le CHU-YO au matin du 20 septembre. « Et ce matin nous avons reçu 3 patients souffrant de coups et blessures », nous renseigne Dr Seydou Coulibaly. Et pendant que nous y étions, un patient a été transporté d’urgence au service traumatologique à moto. Nous l’avons approché et il nous a exposé les circonstances dans lesquelles il a été blessé. « Nous étions à l’entrée de l’hôtel Laïco entrain de chanter l’hymne national et des éléments du RSP sont arrivés cagoulés. Et comme nous avons vu qu’ils étaient cagoulés nous avons commencé à fuir. Et quand on courait, ils ont commencé à tirer des rafales. Moi j’ai essayé de m’échapper, ils m’ont poursuivi. Dans la poursuite j’ai affronté un de leurs éléments en lui donnant quelques coups. Et quand les autres éléments ont vu cela, ils m’ont poursuivi. J’ai pris un mur et j’ai vu sur la route une V8 qui roulait lentement et j’ai fait signe au monsieur d’accélérer pour me sauver. Il n’a pas pu parce qu’on l’a menacé par des rafales. Et c’est là ils m’ont rattrapé et m’ont tabassé avec l’arme aux côtes, au dos et à la tête. Ils m’ont aussi piétiné. En me frappant, ils se disaient entre eux de finir avec moi. Et quand j’ai attendu cela, j’ai coupé ma respiration et suis resté inerte. Ils ont continué à me frapper et à un moment donné ils ont constaté que je ne bougeais pas et ne respirais pas. C’est en ce moment qu’ils sont partis croyant que j’étais mort. » Yacouba Traoré a feint d’être mort pour avoir la vie sauve ce dimanche 20 septembre suite aux émeutes à l’hôtel Laïco. Youssef Ouédraogo, venu au CHU-YO pour des soins, dit avoir été frappé le samedi 19 septembre à Larlé devant la gare Rakiéta. Il a des troubles de vision et des dents cassés. Eric AB Dandjié, n’a pas eu la même chance que Youssef. En effet, « c’est le 17 matin au retour de mon travail que les éléments du RSP ont tiré sur mon bras devant la Brigade des sapeurs pompiers à côté du grand marché. La balle a traversé mon bras. Sur le champ, un monsieur a enlevé son débardeur et a fait un garrot pour que je ne perde pas tout mon sang. Et ensuite, les sapeurs pompiers sont sortis de leur caserne et il y a un qui m’a transporté au dos jusqu’à la clinique la plus proche. Là-bas, on a cousu mon bras et je fus transporté au CHU-YO ». Les agents de santé, volontaires pour la plupart, abattent un travail colossal. Ils sont aidés en cela par des éléments de la croix rouge qui leur prêtent main forte.

Françoise DEMBELE

 


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