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MEDIAS BURKINABE


L’allègement des charges fiscales en débat

Depuis l’amorce du processus démocratique au Burkina Faso et la libéralisation de l’espace médiatique national, on  assiste à la création de nombreux organes de presse, toutes théologies confondues, qui animent la vie publique nationale. Mais les médias burkinabè, de nos jours, sont confrontés à un ensemble de difficultés liées essentiellement à la faiblesse de leurs ressources budgétaires et à la précarité sociale de leurs personnels. Dans le souci de pallier ces difficultés, le Conseil Supérieur de la Communication (CSC), en collaboration avec la Direction générale des Impôts (DGI), a entrepris de mener un atelier national en vue d’aboutir à une approche cohérente des mécanismes de la fiscalité des médias au Burkina. Ledit atelier s’est ouvert le 31 janvier 2019 à Ouagadougou, en présence des représentants des différents médias nationaux, des membres du gouvernement et du président du Conseil supérieur de la communication ainsi que du Directeur général des Impôts.

 

Parvenir à une approche consensuelle, à des mesures à suggérer aux autorités pour l’adoption d’une fiscalité adaptée à la situation des entreprises de presse dans notre pays, c’est l’objectif recherché à travers l’initiation de cet atelier national sur la fiscalité applicable aux médias et la mise en œuvre de la facture normalisée. Selon Me Mathias Tankoano, président du CSC,  dans un contexte où la démocratie devient à l’échelle planétaire un référentiel de la gouvernance politique, les médias jouent un rôle prépondérant dans l’animation de la vie publique nationale et internationale. Leviers essentiels de la liberté d’opinion, outils de traduction concrète de droit d’accès à l’information, d’éducation et de formation, les médias modulent des opinions publiques, contribuent également à l’ancrage de la démocratie, de la bonne gouvernance et à l’éveil de conscience pour l’émergence d’une citoyenneté active. « Les médias burkinabè sont cependant confrontés à un ensemble de difficultés liées essentiellement à la faiblesse de leurs ressources budgétaires, à des problèmes de professionnalisme, de précarité sociale de leurs personnels. C’est pour pallier ces insuffisances que dans le cadre de la garantie constitutionnelle du droit d’accès à l’information, de la liberté de presse et d’opinion, l’Etat a pris un certain nombre d’initiatives pour pérenniser les activités de presse à travers une subvention annuelle à la presse privée, la création d’un fonds d’appui à la presse privée », a-t-il fait savoir. Puis de poursuivre en ces termes : « du point de vue de la fiscalité, les médias burkinabè subissent des charges qui entravent en partie leur viabilité économique. Ces charges sont liées au régime général de la fiscalité des entreprises commerciales mais aussi aux redevances payées à l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes)  et au BBDA (Bureau burkinabè du droit d’auteur). De nos jours, peu d’entreprises parviennent à supporter ces taxes fiscales. Au regard du rôle important que jouent les médias privés, de leurs spécificités et à l’initiative conjointe de la DGI et du CSC, il est organisé en ce jour cet atelier porté sur la problématique de la fiscalité des médias au Burkina Faso », a-t-il dit. Toujours selon Mathias Tankoano, « dans l’organisation de cet atelier, il a été  adopté une démarche inclusive, d’où la présence des représentants de tous les acteurs impliqués dans l’approche fiscalité adaptée aux médias au Burkina et c’est conscient de l’importance des médias que la DGI a bien voulu  accompagner  cette initiative ».

Pour Adama Badolo, représentant de la Direction Générale des Impôts par ailleurs Directeur Général de cette institution, la tenue de ce séminaire national dédié à une réflexion d’ensemble sur la problématique de la fiscalité des entreprises de presse au Burkina Faso, est à saluer. « Avec le président du Conseil supérieur de la communication, a-t-il laissé entendre, dès notre première rencontre, au nombre des préoccupations évoquées et qui s’inscrivaient dans son programme d’urgence, c’était la viabilité des entreprises de presse, notamment en rapport avec la fiscalité qui pèse sur elles ».  Il a indiqué qu’il a été sollicité  pour l’organisation d’un cadre inclusif pour l’approche d’ensemble des mécanismes d’allègement de la fiscalité qui pèse sur les entreprises de presse au Burkina. Et ils ne pouvaient rester insensibles à cette initiative qui constitue une préoccupation commune dont ils mesurent toute l’importance dans l’animation de la vie publique, l’information et l’éducation des citoyens, bref dans toutes les dimensions du processus de développement national. « Vous en aviez vu le plus grand souci et nous ne pouvions que vous accompagner. Bien entendu, en la matière, il y a ce qui peut être entrepris au plan national et ce dont notre pays est incapable au regard des règles supranationales, notamment celles contenues dans les traités de la CEDEAO et de l’UEMOA », a-t-il fait savoir.  Toutefois,  il a la certitude que toutes les dimensions de la fiscalité des médias  seront appréhendées en profondeur au cours des travaux. Il a rassuré que les conclusions et recommandations feront l’objet d’une attention particulière et seront, par des voies appropriées, transmises aux plus hautes autorités de notre pays pour des réponses à y apporter.

Frédéric TIANHOUN (Collaborateur)

 


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