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MEETING POLITIQUE DE KDO


Le samedi 15 juin dernier, il n’était pas aisé, dans la matinée, de se rendre dans la ville de Ziniaré, à 25 km de Ouagadougou. Du moins, entre 8h et 9h, beaucoup d’usagers de l’axe Ouagadougou-Ziniaré ont été pris au piège par un long cortège de véhicules qui ralliaient la capitale de la province de l’Oubritenga pour un meeting y organisé par les partisans de Kadré Désiré Ouédraogo (KDO), candidat à l’élection présidentielle de 2020 au Burkina Faso.

L’on a dû faire avec ! En effet, se rendant à Ziniaré pour la couverture médiatique du meeting organisé par les partisans de l’ex-Premier ministre et candidat à la prochaine élection présidentielle de 2020, Kadré Désiré Ouédraogo, notre équipe de reportage a été, elle aussi, prise au piège du long cortège de véhicules. Contraints, d’une certaine manière, que nous étions également, de recevoir, tout au long du tronçon, les salutations et les encouragements de passants et de plusieurs citoyens visiblement acquis à la cause de KDO. Après avoir fait preuve de beaucoup de patience, nous voilà à la Place de la gare de Ziniaré, lieu du meeting. Là également, il fallait être patient. Car, prévue pour débuter à 9h, la rencontre a commencé à 11h moins. A 10h 42 mn plus exactement, heure que KDO et son staff ont choisi pour faire leur entrée, filmés par un drone et sous des acclamations, à la Place de la gare où les attendait une foule très enthousiaste. Cette foule, comme il fallait s’y attendre, avait « multiple visage » comme l’a souligné un des soutiens de KDO. En fait, des éléments caractérisaient cette foule. Primo, l’on avait l’impression d’être dans un meeting du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). On y retrouvait plusieurs cadres de l’ex-parti au pouvoir : Boureima Badini (ancien ministre de la Justice), Nestorine Sangaré (ancien ministre de la Promotion de la femme), Salia Sanou (ancien maire de Bobo-Dioulasso), Zambendé Théodore Sawadogo (ancien président de la Fédération burkinabè de football), Léonce Koné (ancien ministre du Commerce), l’ancien député Salam Dermé, l’ancien maire de l’arrondissement 5 de Ouagadougou, Issouf Sakandé, et Alpha Yago, le « monsieur jeunesse » du CDP. Seulement, il faut se rendre à l’évidence, le meeting a été organisé par les jeunes de la province de l’Oubritenga, acquis à la cause de KDO et soutenus par « des personnes-ressources ». C’est là le discours qui a été servi à l’assistance de laquelle nous faisions partie, bien entendu.  Secundo, la foule a donné l’impression d’avoir répondu à un appel de Blaise Compaoré, l’ex-président du Faso exilé en Côte d’Ivoire et ce, depuis sa chute en fin octobre 2014. Il faut le reconnaître, l’ombre de Blaise Compaoré, originaire de Ziniaré, a plané sur le meeting de KDO. Il suffisait de prêter attention aux faits et aux gestes. D’abord à l’habillement à l’effigie de l’ex-président, aux discours des différents intervenants à la cérémonie et à la rumeur concernant la présence de Antoinette Compaoré, sœur de Blaise Compaoré à ce meeting. Le speaker qui a cité à maintes reprises le nom de cette sœur de Blaise Compaoré a surtout donné l’impression qu’elle était là. Et si elle était effectivement présente au meeting, cela suffirait à tirer une conclusion sur un soutien éventuel de la famille Compaoré à la candidature de KDO. Mais, un des organisateurs nous indiquera que dame Antoinette n’était pas dans la foule. « Inutile, nous dira-t-on, d’aller vite en besogne ». Plusieurs régions du pays, à écouter les organisateurs, ont été représentées à ce meeting aux allures de campagne électorale.

Pour un retour de Blaise Compaoré au bercail, l’Oubritenga mise sur KDO

Les différentes interventions ont laissé penser que la population de l’Oubritenga attend beaucoup de Kadré Désiré Ouédraogo. Le vieux Tinbila, au nom des chefs de terre, voudrait que Ziniaré retrouve sa réputation d’antan. Lui et ses pairs sont prêts à mobiliser pour l’homme qui va œuvrer à ce que Ziniaré retrouve des couleurs. Et cet homme, à l’écouter, c’est bien KDO. Le discours a été le même au niveau des coutumiers et de anciens : « Si Kadré arrive au pouvoir, nous sommes sûrs que Blaise Compaoré sera là » ; « dites à Blaise de regarder l’image des chefs coutumiers de la province mobilisés en ce jour. Il faut qu’il revienne » ; « il faut ramener Blaise Compaoré à la maison ». Cette demande a semblé n’être pas tombée dans l’oreille d’un sourd puisque KDO a exprimé sa « gratitude au président Blaise Compaoré pour la confiance » à son égard. En effet, a-t-il rappelé, Blaise Compaoré a fait de lui son Premier ministre, le 6 février 1994. Tout en prônant la réconciliation et le pardon, KDO a indiqué vouloir travailler avec tout le monde dont ceux qui sont actuellement en exil. « Serez-vous les partisans de la haine et de la discrimination ou serez-vous des partisans du rassemblement et de la fraternité ? Voulez-vous un Burkina de violence et de confrontation ou un Burkina de paix et de réconciliation ? Voulez-vous un Burkina de capitulation et de découragement ou un Burkina de courage et de dignité ? Voulez-vous vous appeler pays des Hommes intègres ou voulez-vous sombrer dans la fausseté, la corruption ? » ! A demandé KDO à la foule. Et de dire en définitive : « le Burkina Faso a besoin d’une rupture avec les anciennes méthodes. Le Burkina Faso a besoin d’une autre gouvernance plus vertueuse, plus soucieuse de la gestion du bien public, plus respectueuse des droits humains, plus soucieuse des personnes, des biens et de la garantie de l’intégrité territoriale de notre pays. Nous avons besoin de liberté, de rigueur, de justice et de solidarité entre nous. Même si nous avons des idées différentes, nous avons tous un même objectif, celui de bâtir un Burkina Faso prospère et de paix ». « L’heure est grave pour notre pays et nous devons choisir notre route », a-t-il fait constater. A ses partisans, KDO a formulé une demande expresse : « Il nous faut nous mettre en ordre de bataille avec l’organisation et les outils qu’il faut pour fédérer les initiatives et toutes les bonnes volontés qui ont décidé de se mettre debout pour arrêter la dérive qui menace notre pays. J’en appelle encore une fois à la mobilisation générale». Le concernant, personnellement, il semble avoir fait un choix définitif : « lorsque vous voyez cette marée humaine, cette détermination et lorsque vous entendez les motivations qui les ont amenés à lancer cet appel, en tant que fils du Burkina Faso, je suis à l’entière disposition de mon pays et je ferai tout ce qui est de mon pouvoir pour apporter ma contribution au progrès et à la stabilité du Burkina Faso. Nous sommes prêts à tous les sacrifices pour le bonheur et la dignité du pays ».

Michel NANA


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