MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES : Les travailleurs des péages en grève du 16 au 19 août 2016
La Coordination des comités de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) des péages prévoit une grève de 72 heures à compter du 16 août prochain. L’annonce a été faite au cours d’une conférence animée le 29 juillet 2016 à la Bourse du travail de Ouagadougou.
Après deux sit-in sans suite favorable par rapport à sa plate-forme revendicative, la Coordination des comités de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) des péages veut passer à la vitesse supérieure. Elle a déposé un préavis de grève de 72 heures, soit du 16 au 19 août 2016, sur toute l’étendue du territoire national. En effet, les 15 et 16 mars puis du 31 au 3 juin dernier, la coordination avait observé des sit-in pour la satisfaction de sa plateforme revendicative. Mais rien n’y fit. C’est pourquoi, a dit le secrétaire général de la coordination, Hubert Sawadogo, les travailleurs entendent se battre pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. La plateforme revendicative minimale de la Coordination s’articule autour de trois points. Il s’agit de l’annulation pure et simple et sans condition de la concession du péage, la clarification des dispositifs règlementaires régissant les agents de péage et la correction des dysfonctionnements et injustices y relatifs s’il y a lieu, et enfin, la définition d’un plan de carrière pour les agents de péage. C’est justement cette plateforme revendicative qui oppose la coordination à son ministère de tutelle, celui de l’Economie, des finances et du développement. Pour le secrétaire général de la coordination, Hubert Sawadogo, le souhait de la coordination est que l’Etat les rencontre afin que des négociations soient engagées. « On veut que l’Etat sorte pour répondre à la coordination, afin que nous sachions ce qu’il y a à faire. Nous avons souffert pendant 18 ans à travailler pour remplir les caisses de l’Etat. Ce n’est donc pas normal qu’on nous traite ainsi. En 2015, nous avons fait une recette d’environ 6 074 396 192 F CFA et, pour cette année, la recette prévisionnel est de 6 milliards de F CFA. Ce qui est réalisable, mais il faut que l’Etat, de son côté, résolve nos problèmes, afin qu’on puisse travailler, car on ne peut pas demander à quelqu’un qui a faim de faire preuve de patriotisme », a t-il dit. A entendre certains membres de la coordination, le président du Faso avait invité, par correspondance, le ministre de l’Economie, des finances et du développement, Hadizatou Rosine Coulibaly/ Sori, à les rencontrer afin qu’une solution soit trouvée à la crise. Malheureusement, a déploré Fidèle Ilboudo, malgré cette initiative du président du Faso, ce n’est que le 19 juillet 2016, premier jour de leur grève, que la ministre en charge de l’Economie a rencontré la coordination pour lui signifier qu’elle voulait les écouter. « La ministre n’a fait qu’aggraver les choses en ignorant notre plateforme revendicative. C’est une négligence. Si elle avait respecté les consignes du président, la grève n’aurait pas lieu », a indiqué Fidèle Ilboudo.
Issa SIGUIRE
