HomeA la uneMOUSSA ZERBO, ANCIEN DEPUTE, A PROPOS DU RALLIEMENT DE L’UPC A LA MAJORITE

MOUSSA ZERBO, ANCIEN DEPUTE, A PROPOS DU RALLIEMENT DE L’UPC A LA MAJORITE


Après cinq ans passés à l’Assemblée nationale, l’homme n’a pas voulu rebeloter. Du moins, selon ses propres dires, il a préféré passer à autre chose. En attendant son mandatement par la Fonction publique, en tout qu’agent de l’Etat, il se bat pour asseoir son entreprise Zeko Communication. Nous parlons de Moussa Zerbo, ancien député et porte-parole de l’Union pour le progrès et le changement (UPC). L’invité de « Mardi Politique » de ce jour aborde, entre autres, des sujets en lien avec son expérience de député, la réconciliation nationale et son combat pour la préservation de la forêt de Kua.

 

« Le Pays » : Que devient Moussa Zerbo, ex-député à l’Assemblée nationale ?

 

Moussa Zerbo : Depuis que je suis parti de l’Assemblée nationale, côté politique, je continue ma mission de porte-parole principal de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), de membre des grandes instances du parti, notamment le Bureau politique national (BPN), le Secrétariat exécutif national (SEN) et le Bureau exécutif central (BEC) qui est l’instance la plus élevée du parti. Au niveau de ma province, le Houet, je suis le Secrétaire général de la sous-section de l’Arrondissement 2 de la commune de Bobo-Dioulasso. Côté professionnel, je suis promoteur de l’entreprise Zeko Communication, en attendant.  Je fais également des consultations et actuellement, je fais la navette entre Ouagadougou et Bobo-Dioulasso où vit d’ailleurs ma famille. Je rappelle que je suis d’abord agent de l’Etat et comme j’étais en détachement à l’Assemblée nationale, je ne dépendais plus de mon ministère (MENAPLN, ndlr). Après ma réintégration et mon mandatement, naturellement, je rejoindrai mon ministère d’origine.  

 

Vous parlez de mandatement. De quoi est-il exactement question ?

 

Je veux dire que jusqu’à présent, je n’émarge pas au  budget de la Fonction publique.

 

Vos consultations vous nourrissent-elles suffisamment ?

 

J’arrive à tirer mon épingle du jeu.

 

Quelles leçons pouvez-vous tirer de votre expérience de cinq ans à l’Assemblée nationale ?

 

J’en ai tiré beaucoup d’expériences en termes d’élaboration des lois, car je ne savais pas comment on élaborait une loi. En ce qui concerne le volet représentativité des populations, j’ai pu aller au contact de ces dernières, recenser leurs préoccupations et les porter à qui de droit. Aussi le contrôle de l’action gouvernementale fait partie des choses qui m’ont marqué. J’ai travaillé avec des députés de tous les bords et cela m’a permis de comprendre que ce qu’on voit sur le terrain politique, n’est pas forcément la réalité à l’hémicycle. Les commissions sont constituées de membres venant de plusieurs partis politiques. J’ai été élu successivement aux postes de secrétaire parlementaire, président de commission générale (Commission du Développement rural, de l’économie et des changements climatiques CDRECC), président de Groupe parlementaire.  Au sein de la commission, j’ai travaillé avec un vice-président qui était de la majorité. On n’a jamais eu de problème lié à nos idéologies ni à notre appartenance politique. C’est là un enseignement fort que j’ai pu tirer. On a toujours travaillé en toute collégialité. Je suis sorti humainement grandi de l’Assemblée nationale en ce sens que j’ai été appelé à travailler avec tout le monde, des personnes de bords différents sans   couacs entre nous.  Je voudrais faire une mention spéciale au président de l’Assemblée nationale, Son Excellence Alassane Bala Sakandé, qui a su fédérer toutes les énergies pour le bon déroulement de toutes les activités.

 

Peut-on dire que vous êtes nostalgique de l’Assemblée nationale ?

 

J’ai de bons souvenirs mais je ne suis pas nostalgique. Un poste politique, qu’il soit électif ou nominatif, est ponctuel. Il faut garder cela à l’esprit. A partir de ce moment, tout homme ou femme politique doit donner le meilleur de lui-même et se dire qu’il y a une vie après les postes. C’était ma disposition d’esprit quand je rentrais à l’Assemblée nationale. Je me suis dit qu’on m’a fait confiance pour une durée de cinq ans et durant ces cinq ans, il faut qu’on retienne de moi ce que l’on devrait être en mesure d’attendre de moi.

 

Vous n’avez donc pas voulu être carriériste à l’Assemblée nationale ?

 

Pas du tout ! Je suis une personne qui ne s’accroche pas aux postes. Certains ont dû penser que mon absence à l’Assemblée nationale, allait jouer sur ma ferveur politique mais ils se trompent. J’ai décidé tout simplement de ne pas compétir pour avoir un poste quelconque parce que je me dis qu’il n’y a pas que ça dans la vie. Il ne faut pas être accroché à des postes. Dieu a fait que nous avons une certaine intelligence. Nous avons beaucoup d’autres compétences que nous avons en nous et ayant ces compétences-là, nous pouvons les valoriser à tous les niveaux. Au passage, je vous dis que je me suis formé en communication d’entreprise où j’ai un BTS d’Etat et une licence. J’ai un master en gestion administrative des ressources humaines. Je suis aujourd’hui certifié expert en diplomatie et relations internationales. Avec toutes ces casquettes-là, je ne vois pas en quoi je dois aller m’accrocher à un poste. Etre député, c’est bien mais il n’y a pas que ça dans la vie.

 

Vous pouvez être ministre ou DG quelque part aussi !

 

Il reviendra aux plus hautes autorités d’en décider.

 

Quelles sont vos perspectives en termes de carrière politique ?

 

Les perspectives politiques ne manquent pas et s’inscrivent dans la vision et les options de mon parti politique. Je n’en dirai pas plus.

 

Vous avez été l’un des militants de l’UPC, les plus virulents envers le régime du MPP. Qu’est-ce que cela vous fait, aujourd’hui, d’être membre de la majorité présidentielle conduite par le même MPP ?

 

Je reconnais que j’ai été certes très dur, mais je n’ai ni manqué de respect à personne ni voué une haine ou une inimitié personnelle contre quelqu’un. Du reste, j’ai travaillé avec les gens du MPP. Dans le Houet, j’ai toujours collaboré avec ces derniers. Dans le cadre de la lutte que nous avons eue à mener contre le Sénat et contre la modification de l’article 37, on a travaillé avec le MPP. J’étais le coordonnateur régional du CFOP en son temps. C’est moi qui ai reçu le MPP sous une pluie battante. Il faut savoir que ce qui séparait le MPP et nous, c’était un débat d’idées. On n’était pas d’accord mais ce n’était pas de l’animosité. Nos positions étaient claires. C’est cela aussi la politique. A un moment, on était dans une posture d’opposant et on ne faisait pas que des critiques acerbes. Nous avons toujours l’idée de contester et de proposer. Moi, Zerbo, j’ai toujours considéré qu’il ne faut pas critiquer pour critiquer. Vous critiquez tels aspects du pouvoir en place mais, selon vous, qu’est-ce qu’on aurait dû faire pour améliorer ? Je pense que le mardi politique du CFOP en son temps, trouvait son explication en cela. Le CFOP ne se réunissait pas seulement pour critiquer pour critiquer. Il critiquait et il proposait. Dans cette dynamique, me retrouver aujourd’hui avec le MPP, ne me rend pas mal à l’aise, étant donné que je n’avais pas de problème avec quelqu’un. C’étaient les idées et la politique, qui nous opposaient. En tant qu’opposant, j’ai joué pleinement mon rôle qui était aussi de les empêcher de dormir ou de tourner en rond.    

 

La population à la base ne comprend pas toujours cette posture politique. On a vu, par exemple, des critiques acerbes contre l’UPC quand elle a annoncé son ralliement à la majorité !

 

Ce que vous dites est d’autant plus juste que certains n’ont pas compris pourquoi le CFOP sortant, va avec la majorité. Je pense qu’il faut être réaliste. En 2015, l’UPC est arrivée en deuxième position. La loi dit que lorsque vous êtes la deuxième force politique du pays, vous êtes Chef de file de l’opposition. Est-ce que l’UPC a dérogé à cela ? Non ! A ces élections de 2020, nous arrivons en troisième position. Que dit la loi à ce niveau ? On n’a pas le pouvoir, on n’est pas de l’opposition. Où sommes-nous ? Là, on est libre d’aller où nous voulons ; là où nous estimons que nous pouvons être utiles. C’est en cela que nous avons fait un choix éclairé en allant à la majorité pour apporter notre contribution à la construction de notre pays. Vous savez, nous avons fait 10 ans dans l’opposition ; comprenez aussi qu’il était grand temps que d’autres personnes viennent aussi faire leur expérience en tant qu’opposants.

 

Peut-on envisager une réconciliation entre l’UPC et ses militants frondeurs, embarqués que vous êtes tous dans le bateau de la majorité ?

 

Toute personne désirant revenir dans la maison-mère, sera la bienvenue ; en témoigne le retour de mon grand frère l’honorable Ladji Coulibaly. La porte reste grandement ouverte.

 

Etes-vous disposé à accepter un poste de nomination au sein des institutions de la République ?

 

Moi, je suis d’abord loyal à mon président Zéphirin Diabré, ministre d’Etat en charge de la réconciliation et de la cohésion nationale. J’y tiens et je le souligne avec force. Mon président est aussi loyal au président du Faso, Son Excellence Roch Marc Christian Kaboré. Je suis disponible pour servir mon pays comme toujours. Je vous l’ai déjà dit. Partout où le devoir nous appelle, nous devons aller et répondre. Moi, aujourd’hui, il ne me revient pas de dire quoi que ce soit. Si mon pays estime que je peux le servir en étant à tel poste, je ne vois pas où est le problème.

 

Peut-on dire que, contrairement à certains, Moussa Zerbo ne va pas taper nuitamment à des portes pour avoir un poste de nomination ?

 

Ce n’est pas mon genre. Cela ne me fait ni chaud ni froid d’avoir ou pas un poste de nomination parce que j’estime que chacun entre en jeu selon le temps et l’opportunité. Un chef d’équipe connaît ses hommes et sait à quel moment placer telle ou telle personne. Il ne faut pas voir les choses de façon caricaturale ; je dois être ici parce que c’est moi. Quand vous réfléchissez ainsi, vous faussez tout et c’est dommage. C’est cet esprit qui explique le nomadisme politique, la prostitution politique, la recherche du gain facile…C’est ce qui a dénaturé justement la politique elle-même et même au-delà.

 

Que pensez-vous du processus de réconciliation nationale en cours, dont votre président Zéphirin Diabré est le principal conducteur en tant que ministre ?

 

La réconciliation nationale est une nécessité et le moment est bien indiqué. Je pense que l’option du président du Faso de suivre le tryptique « vérité-justice-réconciliation », est à saluer.  Comme certains craignaient des arrangements entre politiciens pour se gracier, je pense que l’on comprend maintenant que le processus n’est pas une prime à l’impunité. Aussi bien le président du Faso que le ministre d’Etat ont été très clairs là-dessus. J’observe que les différentes couches sociales (politique, syndicale, religieuse) sont toutes d’accord pour accompagner le processus. Vous vous souviendrez que la réconciliation nationale est un processus qui a été tenté et qui nous a conduits à une Journée nationale du pardon en 2001. A l’époque, il n’y avait pas de sincérité, ni un travail de fond parce qu’il ne suffit pas d’appeler des gens et aller les arrêter et leur demander de se pardonner. Lorsqu’on écoute les parents des victimes des crimes de sang, ils disent qu’ils veulent simplement savoir la vérité. Que s’est-il passé ? Qui a fait quoi et pourquoi ? Et à quelles fins ? Ils veulent des réponses à ces questions. Ils disent que leur problème n’est pas forcément une question d’argent. Si on part de ce principe, on comprendra que, tout comme un médecin qui pendrait le temps de diagnostiquer son patient pour trouver le meilleur remède, la démarche actuelle du ministre d’Etat Zéphirin Diabré respecte cette même démarche. On peut se réjouir de l’adoption de la feuille de route par le dernier Conseil des ministres.

 

 

« Monsieur Zéphirin Diabré peut et va réussir la mission que le président du Faso lui a confiée et ce, avec l’accompagnement de tous les Burkinabè »

 

 

Pensez-vous que Zéphirin Diabré est l’homme à même de réconcilier les Burkinabè ?

 

Comme Zéphirin Diabré lui-même le dit, il n’y a pas d’homme providentiel qui viendrait régler  miraculeusement les problèmes  au Burkina Faso. C’est juste dire qu’en matière de compétences humaines et techniques, en termes de relations, en termes de positions vis-à-vis de l’opposition, de la majorité, de la société civile, Monsieur Zéphirin Diabré peut et va réussir la mission que le président du Faso lui a confiée et ce, avec l’accompagnement de tous les Burkinabè. C’est le lieu de saluer Son Excellence Roch Marc Christian Kaboré, pour sa clairvoyance en mettant au centre de son second mandat, la question de la réconciliation nationale. Aussi, pour le choix porté sur Monsieur Zéphirin Diabré pour conduire le processus. Les problèmes que nous connaissons aujourd’hui dans notre pays, sont dus en partie à tout cela. Beaucoup de gens ont le cœur brisé. Les statistiques sont parlantes. Le HCRUN a reçu 145 dossiers de crimes de sang, 106 cas d’atteintes à l’intégrité physique. En 2018, le ministère de la Justice et des droits humains a fait une enquête où on dénombrait au total 1321 conflits de chefferie coutumière. C’est inquiétant. Et vous avez aussi 1671 conflits fonciers. Il y a 33 conflits intra ou inter- religieux. On dénombre également 41 conflits miniers entre les miniers et les populations, 67 conflits locaux liés à la politique. Il faut ajouter à cela, les conflits qu’il y a entre l’Etat et les administrés. Ce dernier point est un problème connu de tous et concerne la gestion des carrières. Sur les 5600 dossiers reversés par le HCRUN, plus de 4800 concernent le volet de la réconciliation. Beaucoup de gens ont vu leur carrière brisée, d’autres ont été victimes de licenciement abusif. Pensez-vous que ces derniers peuvent être en odeur de sainteté avec leur pays ? C’est difficile. Il y a ce ressenti qui est presque quasi quotidien : la gouvernance. Les problèmes de gouvernance sont des problèmes à régler pour pouvoir aller à la réconciliation. Pour nous, nous devons travailler ensemble, main dans la main, pour accompagner les autorités pour qu’au moins cette tentative connaisse un aboutissement heureux.

 

Il faut ajouter à cela les problèmes nés de la situation sécuritaire, n’est-ce pas ?

 

Effectivement, j’en venais puisque l’expérience a montré que les terroristes ne sont pas forcément des gens venus d’ailleurs. Ce sont nos propres frères qui ont pris les armes. S’ils ont pris les armes, cela voudrait dire qu’il y a un malaise quelque part. Et tant qu’on ne va pas arriver à exorciser ce malaise, on ne pourra pas atteindre nos objectifs. Il faut qu’on arrive à écouter et à entendre tout le monde pour comprendre les différents besoins et préoccupations afin d’apporter les réponses qu’il faut, permettant ainsi de repartir sur des nouvelles bases.

 

Quel rôle entend jouer le Comité de réflexion et d’action pour la réconciliation et la paix, dans le processus de réconciliation nationale ?

 

Notre comité entend apporter des propositions pertinentes, sensibiliser, convaincre et motiver par des activités ciblant certaines couches spécifiques, travailler à l’apaisement des cœurs par des symboles forts. En termes de symbole fort, lorsque vous prenez un membre de ce comité tel qu’Alpha Yago et nous, jusqu’à la création de ce comité, on ne se disait pas bonjour. Hervé Ouattara et bien d’autres camarades de ce cadre, ne se sont jamais salués depuis l’insurrection populaire. Pour aller à la réconciliation, il faut montrer l’exemple. C’est cela notre approche. Nous avons pu nous asseoir et nous parler sans hypocrisie. Nous nous sommes retrouvés dans ce cadre en taisant nos divergences : UPC, MPP, CDP, OSC, bref, toutes tendances possibles et le cadre est ouvert à tout le monde. Notre objectif est d’apporter notre modeste contribution au processus de réconciliation. Déjà, nous nous sommes pardonné et c’est pour cela que nous arrivons à travailler ensemble. Nous sommes allés chez le Mogho Naaba la semaine dernière pour nous présenter à lui, demander des bénédictions et des conseils. Je profite d’ailleurs lancer un appel à tous. L’échec de ce processus de réconciliation nationale, n’est pas l’échec du gouvernement du Burkina Faso, ni celui du ministre d’Etat, c’est l’échec de tous les Burkinabè. La contribution de tous est indispensable.

 

D’aucuns estiment que votre comité est une instrumentalisation politique. Voulez-vous dire, à travers vos propos, que ceux qui vous critiquent ont tout faux ?

 

Ils ont tout faux. Nous n’avons pas de connexion avec une structure politique. Tout ce que nous faisons, se fait sur la base de nos propres moyens mis en commun. Nous avons décidé, les jours à venir, de faire le tour des 45 provinces et d’y implanter des cellules relais de notre cadre pour pouvoir porter nos messages. Mais si toutefois de bonnes volontés décidaient de nous apporter des contributions de quelque nature que ce soit, elles seraient les bienvenues.  On n’a pas été créé par quelqu’un. C’est nous-mêmes qui avons décidé de nous constituer en comité. Donc, on se donne les moyens de notre politique pour pouvoir fonctionner sur le terrain.

 

Que devient la forêt de Kua dont vous êtes l’un des fervents défenseurs ?

 

Dieu merci, la forêt de Kua a été préservée. C’est l’occasion pour moi de remercier les camarades et les citoyens pour l’effort d’interpellation. La presse n’est pas restée en marge et certains journalistes ont failli avoir des problèmes, accusés qu’ils étaient d’avoir pris position. Je voudrais aussi saluer le gouvernement qui a su la vérité et qui a pris la bonne décision à la fin. Que s’est-il passé ? Vous le savez bien.  Moussa Zerbo, député à l’Assemblée nationale, président de la Commission développement rural, de l’économie et des changements climatiques, s’insurge contre le fait qu’on veuille enlever une partie (16 hectares) pour construire un hôpital, sans aucune procédure. Il n’y a pas eu d’étude d’impact environnemental et social, ni pour la construction de l’hôpital ni pour le déclassement de la forêt alors qu’il y a des lois qui encadrent ces deux éléments. En ce sens, le député que je suis et président de la commission en charge de l’environnement, n’a fait que demander qu’on fasse l’étude. Je n’ai rien demandé d’autre. J’ai agi en tant que député. Et cela m’a valu toutes les récriminations du monde au point que certains ont voulu incendier mon domicile. Est-ce un crime que de demander une étude ? Je ne le sais pas. Heureusement, le gouvernement a bien compris et très rapidement, il a engagé l’étude. Les résultats de l’étude n’ont pas été tronqués. C’est un cabinet qui a été sollicité pour faire l’étude et les résultats ont été donnés publiquement à Bobo-Dioulasso, par le Premier ministre Christophe Dabiré. Il a dit que l’étude a démontré techniquement que l’hôpital ne peut pas être construit dans la forêt de Kua. Imaginez un seul instant que Zerbo et les défenseurs de l’environnement, se soient tus. Que se serait-il passé ? Une importante nappe d’eau allait être détruite.

 

 

« Je répète, Zerbo n’a jamais été contre la construction de l’hôpital et ne le sera jamais »

 

 

Finalement, Moussa Zerbo n’aurait pas contrecarré la construction de l’hôpital de Bobo comme certains le pensent ?

 

C’étaient des visées politiques et ces personnes-là, aujourd’hui, doivent le regretter. Elles ont voulu tout simplement instrumentaliser les populations pour les avoir à leur cause. Au-delà de la forêt, il y a d’autres choses qui se cachaient derrière mais permettez-moi de ne pas remuer le couteau dans la plaie.

 

Donnez-nous au moins des indices !

 

On a tout dit. Il y avait une superficie de 80 hectares qui avait été dégagée pour cet hôpital qui était un hôpital de référence sous-régional. Pourquoi de 80 hectares, on va revenir à un CHU et sur 16 hectares ? J’ai révélé que le site existait déjà avec tous les documents à l’appui et quand on est allé pour constater, on s’est rendu compte que le site a été morcelé et vendu et des lieux de culte érigés. On va se limiter là parce que c’est un dossier qui est derrière nous. La forêt de Kua a connu un incendie dernièrement et nous avons interpellé l’autorité sur la question. Je répète, Zerbo n’a jamais été contre la construction de l’hôpital et ne le sera jamais. Un nouveau site a été identifié ; la pose de la première a eu lieu et Bobo-Dioulasso aura bel et bien  son hôpital. Zerbo est très content de cela et interpelle le gouvernement à accélérer le processus de construction de cet hôpital parce que l’hôpital Souro Sanou ne répond plus à nos attentes.

 

Vous avez été, à l’époque, accusé de faire la politique en défendant la forêt de Kua ?

 

Ce sont des politiciens qui ont cru qu’en faisant cela, ils auraient des plus-values. Et voilà, l’histoire a rattrapé certains. Ce sont des prédateurs qui voulaient les terres pour faire des lotissements.  

 

Interview réalisée par Michel NANA

 

Commentaire de Moussa Zerbo sur le journal « Le Pays »

 

« Je remercie « Le Pays » pour ce qu’il fait pour informer les Burkinabè. C’est un journal qui a une renommée nationale et internationale de par sa crédibilité et sa constance. Je l’encourage à poursuivre sur cette lancée. Je vous dis, le travail bien fait est toujours reconnu par nos citoyens. Vous êtes dans la bonne direction et nous vous encourageons. Que le Tout-Puissant veille sur vous et qu’il vous protège et que votre journal puisse aller toujours de l’avant ».

 


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