HomeA la uneMULTIPLICATION DES APPELS A LA DEMISSION DU PRESIDENT SUD-AFRICAIN : Zuma vit-il ses derniers jours au pouvoir ?

MULTIPLICATION DES APPELS A LA DEMISSION DU PRESIDENT SUD-AFRICAIN : Zuma vit-il ses derniers jours au pouvoir ?


 

Le président sud-africain, Jacob Zuma, est dans la tourmente, et c’est peu dire, car l’étau semble se resserrer autour de lui. Et cette fois-ci, le coup semble encore plus dur. En effet, après les nombreuses frasques aux relents, entre autres,  de corruption et de détournement de deniers publics qui lui ont valu une levée de boucliers de ses compatriotes, il vient d’échouer lamentablement à empêcher la publication d’un rapport explosif et accablant de la médiatrice de la République dans ce qu’il est désormais convenu d’appeler le Guptagate, du nom de cette influente et richissime famille d’origine indienne qui le mènerait par le bout du nez. Désormais, Jacob Zuma fait face à une vague sans précédent de réprobations de ses compatriotes dont une large frange appelle à sa démission. Et pour cause : « Zuma est dans la poche des Gupta. Et il est normal que nous demandions son départ. Il doit quitter le pouvoir car il n’est plus apte à exercer ses fonctions », soutient par exemple sans ambages le jeune et truculent Julius Malema, dissident de l’ANC au pouvoir, qui a rejoint l’opposition, et leader du parti radical Les combattants pour la liberté économique. De son côté, la société civile n’est pas en reste, elle qui, comme bien des citoyens sud-africains, reste interloquée et sous le choc des révélations  de ce rapport qui fait état  de liens hautement compromettants entre le chef de l’Etat et ces hommes d’affaires indiens qui influenceraient certaines de ses décisions. Dans la foulée, plusieurs partis d’opposition ont déjà annoncé la couleur, en faveur d’une motion de défiance contre le président de la république qui se retrouve, de ce fait, sous la menace d’une procédure d’impeachment. Compte tenu de l’ampleur de la clameur, l’on se demande si le président sud-africain résistera à la bourrasque, lui qui a déjà échappé de peu à une destitution du genre, il y a peu. D’autant plus que pour moins que ça, son prédécesseur, Thabo Mbeki, avait été contraint à rendre le tablier.

Ce qui semble révolter le plus les Sud-africains, c’est cette image de marionnette que renvoie le premier des leurs

Zuma vit-il alors ses derniers jours au pouvoir ? Difficile de répondre à cette question. D’autant plus que de la position de son parti, dépendra son départ ou son maintien au pouvoir. Car, si l’ANC venait à le lâcher, l’on ne voit pas comment il pourrait sortir indemne d’une procédure de destitution qui devrait passer par le Parlement où le parti au pouvoir est largement majoritaire. Aussi, la véritable question est de savoir si le parti de Nelson Mandela continuera à porter un soutien aveugle et indéfectible à Zuma ou s’il aura le courage de se regarder cette fois-ci dans la glace et de prendre la décision courageuse, fût-elle douloureuse, de couper le cordon ombilical avec son fantasque et ubuesque président. Tant ce dernier  ne cesse de ternir l’image du parti en multipliant les bourdes et les frasques au point de faire l’unanimité sur son incompétence à chausser les bottes du charismatique Nelson Mandela dont il se veut pourtant l’héritier et dont l’action a été unanimement saluée à la tête de la Nation Arc-en-ciel. Ce qui semble révolter le plus les Sud-africains, c’est cette image de marionnette que renvoie le premier des leurs, à qui ils ont choisi de confier le destin de leur nation. Le problème est qu’en voulant secouer le cocotier pour faire tomber en même temps Zuma et les siens, l’action de l’opposition risque de provoquer l’effet contraire. En effet, si  les caciques de l’ANC qui soutiennent Jacob Zuma venaient à sentir que leur sort est lié à celui du chef de l’Etat, par instinct de survie, ils pourraient se dire qu’ils n’ont pas d’autre choix que de faire bloc derrière lui pour ne pas tous passer à la trappe. Au-delà de ces tiraillements, il faut saluer la ténacité de la médiatrice de la République dont l’action traduit, dans une certaine mesure, la vitalité et la maturité de la démocratie sud-africaine. Rarement sur le continent, un président en exercice aura été autant mis en difficulté par des institutions de la république. Et dans le cas de l’Afrique du sud, l’on peut dire que ce n’est pas une première, car l’on se souviendra que l’autorité du même Zuma avait été mise à rude épreuve par la Justice de son pays, lorsqu’il s’était avisé de recevoir sur son sol, le président soudanais Omar el Béchir, en ignorant le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale qui pesait contre ce dernier. Pour sûr, les jours à venir seront décisifs pour Zuma et pour son peuple. Et bien malin qui saurait dire qui aura le dernier mot.

Outélé KEITA


Comments
  • Cet homme doit partir car il a finit de détruire l’AS

    4 novembre 2016

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