HomeA la uneNOUVEAU DRAME EN MEDITERRANEE : Tant qu’il y aura la mal gouvernance  

NOUVEAU DRAME EN MEDITERRANEE : Tant qu’il y aura la mal gouvernance  


La mer Méditerranée aura encore englouti 500 migrants selon des témoignages de rescapés. C’est un drame qui vient allonger la liste, déjà longue, des naufrages de migrants enregistrés de par le passé dans cette mer. Le pire, c’est que rien ne laisse espérer que ce sera le dernier. Bien au contraire. Ces genres de naufrages sont devenus tellement courants en Méditerranée qu’ils ont aujourd’hui tendance à être banalisés. Du moins, ils n’émeuvent plus grand monde. C’est comme si les gens, en entendant ces tristes nouvelles, se résignaient. Certes, la situation est difficile. Les candidats à la migration n’ont pas peur de se lancer dans une telle aventure, dans l’espoir de rejoindre d’autres contrées où la vie serait meilleure. C’est la solution du désespoir. Ils sont tellement convaincus qu’ils n’ont pas de salut en dehors de l’Occident, notamment de l’Europe, qu’ils n’hésitent pas à braver les eaux, sur des embarcations de fortune, au risque de finir leur course dans le ventre des requins de la Méditerranée.

L’opération Frontex s’est révélée une véritable hypocrisie

Ce qui n’est pas pour émouvoir outre mesure, les passeurs. Mus par l’appât du gain, ce sont des gens sans foi ni loi qui se proposent d’aider les migrants, moyennant de l’argent, à opérer la traversée. Bien souvent, c’est lors des opérations de transbordement entre les embarcations de fortune et les bateaux, que se produisent les drames. La mauvaise qualité des bateaux utilisés ainsi que la surcharge sont aussi les principales causes de ces naufrages. Selon des témoignages, certains passeurs, pour une raison ou pour une autre, en viennent à faire couler une embarcation ou un bateau. Jusque-là, face à l’action de ces délinquants des mers, les Occidentaux qui ont les moyens de les traquer, ne font pas vraiment preuve de fermeté ni de détermination. Tout se passe comme si l’Occident lui-même œuvrait à ce que les bateaux n’arrivent pas à bon port. L’opération Frontex s’est révélée une véritable hypocrisie. Quant aux autorités des pays de départ de ces migrants, c’est le silence, voire l’indifférence générale. La situation est beaucoup plus dramatique pour les migrants d’origine africaine ; les Occidentaux ayant une sainte horreur de les voir débarquer chez eux. Pourtant, la raison de ces départs est connue. Il s’agit de la mal gouvernance dans les pays africains. En effet, c’est l’échec de bien des gouvernants africains à contrer le chômage des jeunes, et surtout, la patrimonialisation des richesses des pays, qui sont à l’origine de ces envies d’aller voir ailleurs. Les princes régnants ne se gênent pas de faire main basse sur les richesses de leur pays au grand dam de leurs populations. Ils verrouillent le système, faisant de tout rêve d’alternance une chimère. Or, l’alternance est porteuse de rêves, d’espoirs et d’amélioration de conditions de vie pour les populations brimées. En s’accrochant au pouvoir, les dictateurs éteignent la petite lueur d’espoir des populations qui souffrent le martyre, mais qui ont encore la force de penser que demain sera peut-être meilleur. Condamnés à la précarité, à la misère, beaucoup finissent par se dire que rester, c’est mourir à coup sûr, alors qu’en partant, on se donne des chances de réussite. C’est pour cela que tant de jeunes Africains prennent le risque de traverser la Méditerranée.

Les Occidentaux ont aussi leur part de responsabilité dans ces drames

Il est donc évident que la responsabilité première de ces drames de migrants clandestins africains en Méditerranée, incombe aux dirigeants du continent noir considéré comme le berceau de l’Humanité. Tant qu’il y aura la mal gouvernance en Afrique, tant que des dirigeants ne penseront qu’à eux et à leurs proches, la Méditerranée engloutira encore hélas, des vies humaines. Tant que des chefs d’Etat feront de leur pays leur « bananeraie », il y aura des candidats à la migration clandestine, leur préoccupation étant d’éviter à tout prix, la mort lente. Cela dit, la mal gouvernance en Afrique a très souvent des parrains en Occident, notamment en Europe. Les satrapes africains pillent les ressources de leur pays avec la complicité et la bénédiction des Occidentaux. Ces derniers leur garantissant la tranquillité au pouvoir et l’impunité, pour peu qu’ils soient au service de leurs intérêts. Ces intérêts consistant en un pillage systématique et massif des richesses des pays africains. C’est en cela qu’on peut dire que les Occidentaux ont aussi leur part de responsabilité dans ces drames. Une responsabilité morale. On ne peut prétendre défendre des valeurs en matière de gouvernance, être des chantres d’une gouvernance vertueuse et pactiser avec des satrapes. Il faudra donc revoir la gouvernance pour espérer inverser la courbe du phénomène migratoire. Il urge de lutter de façon méthodique et farouche contre le chômage, le pillage des richesses africaines ou leur accaparement par une poignée d’individus encouragés par leurs complices occidentaux. Il importe de développer la culture de la redistribution équitable des ressources, des fruits de la croissance dans les pays africains. Il faudra mener un combat sans merci contre les éléphants blancs et faire en sorte que tout centime investi puisse contribuer au bonheur des populations africaines. Il y a lieu d’intensifier les investissements sur le continent, certes, mais il faut aussi et surtout faire en sorte que ces investissements soient gérés comme il se doit, avec comme boussole, le souci de l’intérêt général. Et ce combat ne peut être gagné qu’avec une implication active de la société civile africaine qui a déjà enregistré dans bien des pays, des victoires contre l’exploitation des populations et la dictature. Il appartient donc à cette société civile, de faire preuve de leadership dans ce combat pour la dignité, pour que les fils et filles du continent retrouvent l’espoir de vivre heureux chez eux. Surtout que le bonheur qu’ils rêvent de trouver en Occident se révèle, très souvent, un mirage.

« Le Pays »


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