NOUVELLE ATTAQUE DE BOCKO HARAM : Le cinglant camouflet
L’Histoire va-t-elle repasser les plats de la tragédie ? En tout cas, le Tout-Nigeria retient son souffle, habité par la peur d’un nouveau Chibok ! En effet, la crainte d’avoir affaire à un nouvel enlèvement de lycéennes par Bocko Haram, plane depuis hier, 19 février, après qu’une école de jeunes filles catholiques du village de Dapchi dans l’Etat de Yobe, dans le nord-est du pays, a été attaquée par la secte jihadiste. Si, pour l’heure, il n’est fait aucune mention de bilan macabre, il reste que les informations qui nous parviennent de ce pays, font froid dans le dos : plusieurs dizaines d’élèves manquant à l’appel, 111 selon la Police. Il faut craindre, hélas, qu’on s’achemine vers un remake, c’est-à-dire un nouveau kidnapping de masse, comme lors du rapt des 276 lycéennes de Chinbok, les circonstances de l’attaque étant similaires. On croise les doigts. Même si l’inquiétude, de plus en plus grandissante, n’incite, hélas, pas vraiment à partager l’optimiste des autorités qui tentent, tant bien que mal, de rassurer, expliquant que le recensement étant toujours en cours « après que certaines lycéennes se sont réfugiées dans des villages voisins parfois à 30 kilomètres de chez elles, il faut attendre d’affirmer qu’elles ont été enlevées ». Toujours est-il que le mal est déjà fait. Car, cette nouvelle attaque de la secte islamiste ne constitue ni plus ni moins qu’un pied de nez au président Muhammadu Buhari ainsi qu’à toute l’armée nigérienne qui avaient laissé croire que la secte vivait ses derniers jours. Quel cinglant camouflet ! L’armée nigériane et son illustre chef devraient, à présent, être dans leurs petits souliers pour ne pas dire leurs piteuses godasses ! Ainsi donc, ils auront eu tort de vite fanfaronner ! De crier sur tous les toits, qu’ils ont triomphé de la bête immonde ! Maintenant qu’elle est ressortie du bois, on peut croire que l’ogre cherchera à se repaître davantage du sang de ses victimes et tentera de monter en puissance du fait de l’incurie des dirigeants. En tout état de cause, c’est un signal fort que Bocko Haram envoie à tous ceux qui croyaient que ses jours étaient comptés. Que va faire, à présent, le président Muhammadu Buhari ? Pour le Nigéria, il faudra craindre le pire.
Quant à la sous-région toujours aux prises avec les ingénieurs du mal, il y a lieu de penser que cette nouvelle attaque sonnera le réveil des énergies assoupies de démons djihadistes, au-delà même des frontières nigérianes, qui tenteront à leur tour, de refaire parler d’eux. La Force conjointe du G5 Sahel est prévenue.
« Le Pays »