HomeA la uneNOUVELLES ARRESTATIONS EN RDC : Le pis-aller de Kabila

NOUVELLES ARRESTATIONS EN RDC : Le pis-aller de Kabila


Après l’arrestation d’activistes de la société civile burkinabè et sénégalais en RDC, le 15 mars dernier à Kinshasa, le président Joseph Kabila vient de franchir un autre palier en arrêtant des membres de la Lucha, à Goma. Leur crime, c’est d’avoir manifesté pour la libération de leurs camarades détenus à Kinshasa. Soulignons d’ailleurs que parmi ces derniers, les membres du Balai citoyen et de Y’en a marre ont été déclarés persona non grata et expulsés de la RDC. Une fois encore, les autorités congolaises s’illustrent négativement dans le respect des droits de l’Homme, notamment ceux garantissant la liberté d’expression, d’opinion et d’association. C’est la preuve que la démocratie qui tanguait déjà dans ce pays, est en train de sombrer dans les eaux agitées de l’autocratie. Et cela,  pour le bonheur de “Roi Kabila”.

Cet homme semble, en effet, plutôt  préoccupé à vouloir conserver son fauteuil par tous les moyens. L’on se souvient encore de la répression, dans le sang, des manifestations contre le projet de loi qui avait pour objectif de repousser la date des élections, lequel aurait permis au président de se scotcher à son fauteuil. Faut-il le rappeler, au plus fort de la tambouille,  l’on s’est empressé, du côté du pouvoir, de dire que “Ouagadougou n’est pas Kinshasa”. Comme pour souligner que Joseph Kabila n’avait de leçon à recevoir de personne et qu’il veillait au grain pour que l’harmattan   burkinabè ne souffle pas sur Kinshasa. Aujourd’hui encore, Kabila fils continue de s’illustrer pitoyablement, en dépit des réactions des organismes de défense des droits de l’Homme et des condamnations internationales.  Washington, Paris, Bruxelles ont fait part de leurs vives préoccupations. Et probablement, bien d’autres capitales occidentales en feront de même. Mais, comme le dit l’adage, “il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut rien entendre“. Et, le moins que l’on puisse dire, au regard de l’évolution des évènements en RDC, c’est que l’aveuglement et l’entêtement du président Kabila à demeurer au pouvoir, l’amèneront à commettre les pires folies. Il persiste et signe, sans même prendre conscience  du danger qui le guette et qui  peut le conduire à sa perte et exposer son pays à tous les périls.

 

Où est la démocratie dans cette République du Congo ?

 

Kabila est assurément dans la logique du “pis-aller” !  En tout cas, il montre là les signes d’un vrai autocrate qui ne veut rien lâcher. Lui qui, certainement, n’hésitera pas encore à frapper dans le tas et à être toujours vent debout, contre les aspirations de son peuple au changement.

Qu’on en juge :  il a suffi d’un atelier en terre congolaise, pour plancher sur les questions d’alternance  démocratique, pour que les autorités congolaises se mettent dans tous leurs états et perdent la sérénité. Leurs attitudes qui se distinguent par des répressions sanglantes et des arrestations arbitraires jurent avec l’appellation de ce pays. Où est la démocratie dans cette République du Congo ?  Plutôt dire République du Gondwana !  Hélas, face aux dérives autocratiques du pouvoir congolais, on ne saurait compter sur l’Opposition.  Elle a perdu en crédibilité,  du fait de ses nombreuses compromissions avec le  Palais de La Gombé.  Les intellectuels  ?  Comme c’est généralement le cas en Afrique, la plupart ont la bouche pleine.

Reste les OSC crédibles et la jeunesse africaine, seuls espoirs du continent, véritables poils-à-gratter des  pouvoirs africains.  Une internationale de la société civile est en gestation et, appuyée par une jeunesse éclairée et combattante, elle est en mesure de libérer ce beau continent de ses satrapes, ces ennemis de l’Afrique.  Hélas, dans le concert des  condamnations, l’Union africaine (UA), comme toujours, s’illustre par son atonie et son aphonie.  Un silence qui ne surprend guère, elle qui colle toujours à sa réputation de syndicat de chefs d’Etat, plutôt que d’organisation panafricaine soucieuse des aspirations profondes des peuples  africains.

 

Adama SIGUE


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