OPERATIONS ANTI-TERRORISTES FRUCTUEUSES AU BURKINA FASO
C’est bon pour le moral
C’est une grosse prise qu’ont réalisée les Forces de défense et de sécurité (FDS) du Burkina Faso dans la semaine du 19 au 27 avril 2018, avec l’interpellation de plus d’une centaine de présumés terroristes dans le Nord et à l’Est du pays. Des engins explosifs improvisés ont été également désamorcés au cours de la même opération, et divers autres matériels ont fait l’objet de saisie. Ces offensives tous azimuts contre les terroristes et autres professionnels du crime organisé interviennent dans un contexte marqué par la recrudescence des attaques, des attentats ciblés et des menaces ouvertes contre des représentants de l’Etat et de présumés collaborateurs des FDS, particulièrement dans les provinces du Soum, du Lorum et du Yatenga. La situation sécuritaire est devenue tellement inquiétante dans la partie sahélienne du Burkina et notamment dans le « djelgoodji » que des serviteurs de l’Etat comme les enseignants et les magistrats, se sentant menacés, désertent la zone les uns après les autres, en attendant un hypothétique retour au calme et à la sérénité. La paranoïa ambiante n’épargne pas non plus les populations locales, beaucoup d’entre elles préférant abandonner baraques et bétail pour se réfugier dans des localités supposées être plus sûres. Le désespoir est devenu si profond qu’on en est arrivé à se demander si l’armée burkinabè déployée sur les différents fronts remplissait véritablement les missions de sécurisation et de pacification qui lui étaient assignées, ou si elle y était pour ajouter la peur à la peur avec les quelques bavures et dérapages qui ont été signalés çà et là. Les récentes interpellations ne permettent pas d’apporter une réponse catégorique et définitive à ces questions certes, mais elles constituent aux yeux de l’opinion publique des signes de vie et de vivacité de nos FDS qui, non seulement rassurent les Burkinabè, mais sonnent surtout comme un avertissement aux criminels de tous poils qui ne doivent plus se méprendre sur la détermination du Burkina Faso à aller les traquer « jusque dans les chiottes » s’il le faut.
L’arbre de la victoire d’étape ne doit pas cacher l’immense forêt de défis qui restent
Si des arrestations en masse ont déjà été opérées à Djibo et dans sa banlieue dans le cadre de cette lutte anti-terroriste, c’est bien la première fois que l’armée déploie son rouleau compresseur dans l’Est du pays jusqu’ici épargnée par ceux qu’on appelle pudiquement « individus non identifiés ». En repérant et en détruisant les repaires de ces derniers dans les forêts de Nakortourgou et de Foutouri dans l’Est du Burkina, nos forces de défense et de sécurité ont assurément frappé un grand coup, puisqu’elles nous évitent in extremis l’ouverture d’un autre front qui allait certainement compliquer davantage la tâche déjà pas facile de nos sécurocrates. C’est, en tout cas, bon pour le moral de la troupe et des Burkinabè épris de paix, mais soyons mesurés dans la célébration de la réussite de ces opérations. Car l’arbre de la victoire d’étape ne doit pas cacher l’immense forêt de défis qui nous restent à relever, notamment en ce qui concerne la sécurisation et l’amélioration des conditions de vie des populations dont la collaboration est requise et est indispensable dans cette guerre d’usure qui ne dit pas son nom. On ne le répètera jamais assez, la solution à cette guerre asymétrique n’est pas que militaire, et d’ailleurs l’utilisation abusive de la force peut produire des effets boomerang, avec la possibilité de voir les populations, au départ innocentes, sympathiser avec les terroristes, en désespoir de cause. De toute évidence, nos soldats sur les différents fronts ont compris plus ou moins la mission qui est la leur car, exceptés quelques « excès » au Sahel et au Nord, on peut dire que les opérations militaires sont globalement conduites avec rigueur et professionnalisme. Espérons qu’il en sera ainsi jusqu’à ce que la situation revienne à la normale, et qu’il ne sera jamais question chez nous d’une « miliciarisation » du conflit avec comme conséquence l’enchevêtrement des problèmes religieux, ethniques, culturels et politiques forcément dévastateur pour l’unité nationale.
Hamadou GADIAGA
Made
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Lorsque j’ai entendu dans une radio SAVANE FM (le journal parlé du dimanche passé), un prêcheur musulman dire que la solution au terrorisme est d’enseigné l’arabe obligatoirement dans les écoles burkinabé,, je vous avoue que l’arbre cache la foret! Bravo à nos soldats, et même si on va tous mourir, abattez ces terroristes sans réfléchir! Il faudrait aussi sensibiliser les médias à refuser certains propos sur les ondes. Je préfère qu’on enseigne le mouchi à l’école qu’une langue d’esclavagistes modernes! On ne vendra pas notre pays!
1 mai 2018