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OPERATIONS ANTICORRPUTION DANS LES SERVICES PUBLICS IVOIRIENS


Le fait est assez inédit sous nos tropiques, pour être signalé, salué et applaudi.  La Côte d’Ivoire se dote d’un ministère de la Promotion de la bonne gouvernance, doublée de la lutte contre la corruption.  Ce département qui a vu le jour depuis le dernier remaniement ministériel d’avril dernier, a, à sa tête, Epiphane Ballo Zorro, ancien magistrat dont la réputation de juge intègre et  courageux avait franchi les frontières de l’Eburnie.  Après être resté discret quelques mois après sa nomination, Epiphane Ballo Zorro sort du bois. Il a, en effet, révélé, le 14 septembre dernier, avoir lancé plusieurs opérations « coups de poing » dans différents services publics de l’Etat pour en débusquer les agents véreux et autres prédateurs de deniers publics.  Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la pêche ne devrait pas être infructueuse ; de gros poissons pourraient être pris dans la nasse.  En attendant que les investigations livrent leurs résultats, il faut dire que plusieurs services de l’Etat ont été visés par cette opération. Il s’agit de la Sicta chargée de faire passer le contrôle technique obligatoire aux voitures, l’équivalent du Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA) au Burkina Faso ; de la Police et de la Gendarmerie dont certains agents continuent, hélas, de racketter les pauvres usagers de la route. S’y ajoutent les secteurs de la Santé, de la Justice, de la construction, etc. En créant ce département dédié à la promotion de la bonne gouvernance, la Côte d’Ivoire se singularise de fort belle manière et c’est le moins que l’on puisse dire.  Mieux, tout laisse apparaitre que sous le magistère de son chef, ce département ne sera pas une coquille vide puisque l’homme de droit n’a pas tardé à se mettre à la tâche. 

 

Il faut espérer que la politique ne s’invitera pas dans cette traque aux filous

 

C’est la preuve que pour peu qu’il y ait la volonté politique, la lutte contre les tares de la gouvernance économique et financière peut produire de bons résultats.  En tous les cas, le combat pour l’assainissement de la gestion des affaires publiques, continue de s’imposer comme une nécessité en Afrique en général et en Côte d’Ivoire en particulier qui, bien qu’ayant progressé en matière de lutte contre la corruption, demeure au 104e rang sur 180 selon l’indice de Transparency International.  Cela dit, et pour rester toujours au pays de « Papa Boigny », une chose est de pouvoir épingler des délinquants à col blanc tapis dans les couloirs des services de l’Etat, une autre est qu’ils soient contraints de rendre des comptes devant la Justice pour que cela serve d’exemple.  La valeur pédagogique constitue là, un enjeu de taille.  Car, il est clair que si cette opération de salubrité publique menée par le ministre Zorro, devait se limiter simplement à la restitution des fonds détournés voire volés, ce genre de pratiques délictueuses auraient toujours de beaux jours devant elles. Cela étant, il faut espérer que la politique ne s’invitera pas dans cette traque aux filous. A ce propos, l’on a la faiblesse de croire que ce ne sera pas le cas dans la mesure où parmi ceux qui viendraient à être mis sur la sellette, pourraient figurer de grosses légumes proches du pouvoir en place.   On attend de voir. En tout état de cause, la Côte d’Ivoire donne le bon exemple. Et cela devrait inspirer bien des pays africains dont le Burkina Faso. Certes, au pays des Hommes dits intègres, quelques lignes ont bougé dans la lutte contre la mauvaise gouvernance. Mais pas encore suffisamment pour inverser la tendance, si l’on en juge par les scandales financiers dont les médias burkinabè continuent de se faire l’écho à travers leurs colonnes.

 

CBS

 

 


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