HomeA la uneOUVERTURE D’UNE ENQUETE JUDICIAIRE CONTRE DES LEADERS TERRORISTES ET SEPARATISTES AU MALI: Quel impact sur la lutte contre l’insécurité ?

OUVERTURE D’UNE ENQUETE JUDICIAIRE CONTRE DES LEADERS TERRORISTES ET SEPARATISTES AU MALI: Quel impact sur la lutte contre l’insécurité ?


Dans la guerre qu’elle mène contre les terroristes ou considérés comme tels, Bamako a décidé d’aller au-delà de l’usage des drones, des avions de combats et autres armes à feu. En effet, elle vient d’actionner le levier de la Justice pour traquer plusieurs leaders terroristes dont Iyad Ag Ghaly, chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et Amadou Koufa, chef de la Katiba de Macina. Figurent aussi sur la liste, six responsables séparatistes touaregs. Tous sont accusés « d’associations de malfaiteurs, d’actes de terrorisme, de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, de détention illégale d’armes de guerre et de munitions et de complicité de ces mêmes faits ».

Cette action judiciaire est-elle liée à la nouvelle donne à Kidal reconquise depuis quelques jours par les Forces armées maliennes ? Tout porte à le croire. Car, après avoir remis le pied dans le bastion touareg qui, jusqu’à une date récente, était érigé en une forteresse, les autorités maliennes semblent décidées à y faire prévaloir les lois de la République dans toute leur rigueur. Par ailleurs, Bamako semble prendre les devants pour contrecarrer un projet commun aux leaders terroristes et séparatistes. Et ce d’autant plus que, selon le parquet, « l’exploitation de renseignements » fait apparaitre « la constitution, entre certains individus, d’une association ayant pour but de semer la terreur, de porter atteinte à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale et à ternir l’image » de l’armée malienne.

 

Une chose est d’ouvrir une enquête judiciaire, une autre est de pouvoir mettre la main sur les criminels recherchés

Dans tous les cas, il est heureux de voir la Justice malienne se mettre aux trousses des sieurs Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa. D’ailleurs, on peut dire que le pouvoir judiciaire à Bamako a traîné le pas quant à la nécessité qu’il y avait à poursuivre ces sulfureux personnages pour l’ensemble de leurs basses œuvres. Du Mali au Niger en passant par le Burkina Faso, Ag Ghaly et Koufa ont semé et sèment toujours la mort et la désolation.

En effet, il faut le dire. Les malheurs actuels des peuples du Sahel et le chaos sécuritaire qu’ils vivent, ont pour principaux responsables ces deux hommes qui ont formé et armé, avec la complicité de leurs soutiens et parrains, des « chiens » qui sont en train de se repaître du sang d’innocents citoyens. Cela dit, les poursuites judiciaires enclenchées à Bamako contre les deux leaders terroristes, doivent avoir un écho particulier à Ouagadougou et à Niamey.

Visiblement, la détermination de Bamako à retrouver Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa et à les châtier, n’est pas à démontrer. Seulement, on a l’impression que des obstacles sont érigés sur son chemin. En effet, il est de notoriété publique qu’un personnage comme Ag Ghaly bénéficie d’une protection importante. Si bien qu’hier comme aujourd’hui, il reste très peu probable que ceux qui protègent ce leader terroriste, puissent faciliter son arrestation par Bamako. Dans un tel contexte donc, une chose est d’ouvrir une enquête judiciaire, une autre est de pouvoir mettre la main sur les criminels recherchés.

Bamako a-t-elle les moyens de sa politique ? Quel impact cette initiative judiciaire peut-elle avoir sur la lutte contre l’insécurité au Mali ? En quoi cela pourrait-il contribuer à faire bouger les lignes ? Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa pourront-ils être rattrapés par leurs crimes ? Ce sont là des questions importantes que l’on est en droit de se poser. En tout cas, Bamako voudrait enterrer les velléités indépendantistes des Hommes de l’Azawad qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. Il reste à savoir si des poursuites judiciaires contre les leaders touaregs suffisent à mettre un terme aux revendications indépendantistes des anciens maîtres de Kidal.

Michel NANA

 

 

 


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