HomeA la unePAIEMENT DES FACTURES IMPAYEES A LA PRESSE : Paul Kaba Thiéba donne un délai de deux semaines

PAIEMENT DES FACTURES IMPAYEES A LA PRESSE : Paul Kaba Thiéba donne un délai de deux semaines


Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a reçu en audience les responsables des médias, hier 16 mai 2017.  A cette rencontre voulue par le chef du gouvernement himself, trois points essentiels étaient à l’ordre du jour. Il s’agit de l’apurement des factures impayées de la presse, l’opérationnalisation de l’agenda de la mise en œuvre de la Télévision numérique de terre (TNT) et l’effectivité du Fonds d’appui à la presse privée.

 

Deux semaines, c’est le délai que le gouvernement s’est donné pour l’apurement des factures impayées de la presse nationale. L’engagement  a été pris par le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba,  à l’issue de la rencontre qu’il  a eue avec les responsables des médias dans l’après-midi du 16 mai dernier. Sur ce  point emblématique de sa rencontre avec les représentants de la presse privée, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba,  a indiqué à ses hôtes que le gouvernement, au plus haut niveau, est sensible aux problèmes qui touchent la presse privée.  Par conséquent,  il a demandé avec insistance aux ministres en charge dudit dossier, d’apurer toutes les dettes de l’Etat vis-à-vis des organes de presse privée d’ici à deux semaines et de lui rendre compte. « Il n’est pas question que des ambiguïtés puissent exister », a-t-il insisté. Quelles seront donc les modalités de paiement de ces factures ? Y a-t-il des sanctions prévues à l’encontre des institutions publiques qui n’auront pas à respecter le délai de paiement de ces factures ? A toutes ces questions, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a été on ne peut plus clair : « En ce qui concerne les modalités, nous avons exploré ensemble certaines pistes, mais nous n’avons pas arrêté de dispositifs précis. Mais les  grandes orientations ont été données et les ministres concernés ainsi que les représentants de la profession, auront naturellement à trouver les voies et moyens  pour apurer tout cela. Mais est-ce que je vais prendre mon bâton pour aller fouetter ceux qui  n’auront pas respecté les échéances ? On n’en est pas encore là. J’ai confiance aux ministres et en leurs collaborateurs. Je suis convaincu que les instructions que j’ai données aujourd’hui, seront respectées d’ici deux semaines », a-t-il déclaré.   Il a par ailleurs salué  le travail acharné qu’abattent les organes de presse pour le rayonnement et la vitalité de la démocratie. « Nous avons eu des échanges extrêmement  fructueux, qui m’ont permis de prendre la mesure des difficultés auxquelles les professionnels de la presse privée sont confrontés (…). D’entrée de jeu, j’ai  tenu à indiquer de manière solennelle et de manière très ferme à tous les représentants  de la presse privée, la fierté que j’ai  de constater la vitalité de la presse privée au Burkina. Je leur ai signifié l’admiration que le gouvernement a vis-à-vis de la presse privée. L’existence d’une presse libre, indépendante  et dynamique est un  des maillons essentiels de la vitalité de la démocratie et de la défense des libertés dans notre pays. Il est du devoir de mon gouvernement de travailler à approfondir cet acquis », a-t-il soutenu. Ces échanges ont permis au chef du gouvernement et à ses hôtes de jeter les jalons d’une collaboration mutuellement fructueuse dans le but de favoriser la diversification et la vitalité des médias privés au pays des Hommes intègres.  Il s’agit des adaptations nécessaires sur les modèles économiques de la presse privée, des enjeux fiscaux, des questions d’accès à la publicité, du paiement diligent et rapide des factures de la presse privée. Aussi, les deux parties ont pris l’engagement de pouvoir se rencontrer de manière périodique pour échanger sur tous les problèmes que vit la presse privée. « C’est un enjeu national, car cela (NDLR : problèmes) touche aux valeurs auxquelles nous croyons, à savoir la liberté et la démocratie », a-t-il fait savoir.

 

Les créances des médias sur l’Etat  se chiffrent à environ 650 millions de F CFA

 

Mieux, le Chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba, a  pris l’engagement de trouver de meilleures solutions pour que  les problèmes de factures impayées ne se posent plus dans les différentes institutions publiques.  « Nous allons mettre en place, au niveau des différents ministères ordonnateurs et payeurs, notamment au niveau du ministère des Finances, des procédures idoines, des aménagements appropriés pour que  cela ne se reproduise plus, qu’il n’y ait plus d’accumulation de factures impayées de cette nature, qui crée des problèmes à la survie d’institutions essentielles  pour la survie de la démocratie dans notre pays », a-t-il laissé entendre. Qu’à cela ne tienne, selon le Président de la Société des éditeurs de la presse privée (SEP), Boureima Ouédraogo, ces créances de la presse privée sur l’Etat se chiffrent à environ 650 millions de F CFA, soient 304 millions de F CFA pour la presse écrite, 250 millions de F CFA pour les télévisions, environ 50 millions pour les radios, 37 millions de F CFA pour la presse en ligne. Pour lui, ce chiffre n’est pas exhaustif en  ce sens qu’il y a des radios et des organes de presse écrite qui n’ont pas déclaré formellement la valeur de leurs factures impayées. Toutefois, il a exprimé la satisfaction de l’ensemble des médias privés par rapport à l’engagement pris par le gouvernement, d’apurer les factures impayées. « Nous ne pouvons que nous en réjouir », a-t-il souligné.  Par la voix du président de la SEP, les responsables des médias privés se sont dit aussi rassurés de l’engagement pris par le gouvernement d’opérationnaliser  le Fonds d’appui à la presse, dans les meilleurs délais. « Nous ne pouvons qu’y croire, en attendant de voir ce qui va se passer », a dit Boureima Ouédraogo.  Aussi, par rapport au  démarrage de la TNT, le gouvernement a promis que cela interviendra au mois  de septembre prochain. Pour Boureima Ouédraogo, ce délai, s’il est respecté, peut  être un début de réponse aux problèmes des médias. Car, a-t-il relevé, tous les problèmes ne pourront pas être résolus  en septembre. « Nous repartons plus ou moins soulagés, en espérant que nos espoirs seront comblés dans les meilleurs délais, par des résultats concrets », a conclu M. Ouédraogo.  

 

Mamouda TANKOANO

 

 


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