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PENURIE D’EAU A OUAGADOUGOU : Le calvaire des habitants de Nagrin


Pendant que le 8e  Forum mondial de l’eau bat son  plein ( 18 au 23 mars 2018) à Brasilia, au Brésil à travers la thématique «  Partager l’eau », nous nous sommes intéressés à la question de l’approvisionnement en eau potable dans la ville de Ouagadougou où malgré   l’effectivité du  projet Ziga II  censé réduire les coupures d’eau, plusieurs quartiers  continuent de vivre le calvaire. Nous avons effectué une visite au quartier Nagrin, un des nouveaux quartiers de la capitale burkinabè. Le moins que l’on puisse dire, c’est que  l’or bleu ne coule pas dans les robinets tous les jours.

Se réveiller à 4h du matin pour  espérer  s’approvisionner en eau est le  train-train quotidien de Charlotte Ky, habitante de la zone non lotie   de Nagrin, quartier périphérique au Sud  de la ville de Ouagadougou.   Si elle a la chance d’avoir cette eau, elle paie 25 F CFA par  bidon de 20 litres. Malheureusement, il lui arrive de  passer une journée entière sans voir ce liquide précieux indispensable à la vie.  Comme elle, ils sont nombreux à vivre cette situation en période de canicule, c’est-à-dire  à partir du mois de mars et ce  jusqu’en   juin.  Le  projet Ziga II de  l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) d’un coût de 107 milliards 300 millions de F CFA, qui avait pour  ambition de répondre à la demande d’eau potable de la population à l’horizon 2030, ainsi que d’étendre l’accès à l’eau potable aux quartiers périphériques de la ville, ne semble pas avoir les résultats escomptés. En tout cas, pas pour le moment !  Même si  les coupures ne sont pas fréquentes comme les années antérieures,  Bassirou Bélem a du mal à fournir de l’eau à ses clients. Et pour cause,   la faible  pression. Comme les habitants des zones non loties, ceux de la zone lotie de cette partie de la  capitale burkinabè ne sont pas épargnés. Là-bas, il ne suffit pas d’avoir un robinet pour avoir de l’eau à la maison 24h/24. Certains  disent  souffrir énormément de ces coupures intempestives d’eau.  Hamadou Gadiaga est de ceux-là.  Pour faire face à cette situation avec ses corollaires de désagréments, il s’est doté de deux poly-tanks. Ce qui lui permet d’être à l’abri  des affres des coupures intempestives.  Mais même là, lorsqu’il y a coupure, il est obligé de partager le peu d’eau avec ses voisins les plus immédiats. Solidarité oblige.  Une attitude citoyenne qui colle avec le thème du 8e forum mondial.  Et c’est avec amertume qu’il relate le calvaire des populations  de ce quartier.

Trois jours  sans  la moindre goutte d’eau

 «  Chaque année, à pareil moment, ce sont des nuits blanches parce qu’il y a régulièrement des coupures d’eau.  Cette année, la situation est moins critique que les années antérieures,  mais nous attendons toujours le pic  des coupures   autour des mois d’avril et de mai. Et  nous  nous préparons à faire face à cette difficile situation », explique M. Gadiaga. A l’en croire, certains restent    trois jours  sans  la moindre goutte d’eau à la maison.  «  L’année dernière,  se rappelle-t-il, nous avons passé plus d’une semaine sans qu’on n’ait la moindre goutte d’eau ».   Pour lui, il est temps que   les autorités compétentes fassent ce qu’elles peuvent pour régler définitivement ce problème.

 A noter qu’en plus du  Forum mondial de l’eau, le monde entier célèbre chaque 23 mars, la Journée mondiale de l’eau  qui est une journée internationale instituée par l’Organisation des Nations unies. Proposée dans l’Agenda 21 au cours du sommet de Rio en 1992 et adoptée le 22 février 1993 par l’Assemblée générale des Nations unies, elle se célèbre le 23 mars de chaque année avec des thèmes différents.

Issa SIGUIRE


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