HomeA la unePERCEE DU FRONT NATIONAL EN FRANCE : Quelles conséquences pour l’Afrique 

PERCEE DU FRONT NATIONAL EN FRANCE : Quelles conséquences pour l’Afrique 


 

Une vague bleue marine a déferlé sur la France. En effet, à l’occasion du premier tour des élections régionales françaises, le parti de Marine Le Pen, le Front national (FN) a opéré une grande percée. C’est le moins que l’on puisse dire avec ce parti qui est arrivé en tête dans six (06) des treize régions en jeu. Et tout porte également à croire que le 2nd tour lui sera favorable. Ces résultats appellent quelques analyses. Tout d’abord, c’est l’échec du Parti socialiste (PS), mais aussi du parti Les Républicains. La Gauche et la Droite auront échoué à rassurer les Français qui se réfugient ainsi dans les bras de l’Extrême droite.

Les Français ont préféré l’original à la copie

Le PS du président François Hollande et les Républicains de Nicolas Sarkozy entretiennent une sorte de cacophonie idéologique actuellement. Sur bien des sujets, le PS se comporte comme s’il était de la droite et les Républicains louvoient avec les thèses du Front national ; tant et si bien que la ligne de démarcation entre ces partis est de plus en plus floue, faisant dire à bien des observateurs qu’il ne s’agit que d’une césure idéologique en trompe-l’œil. C’est certainement en partie en réaction à cette confusion idéologique que les Français ont choisi de faire confiance au FN qui a, au moins, le mérite d’avoir gardé une ligne claire. Mieux, en stratège politique, Marine Le Pen aura réussi un certain lifting de son parti, parfois même envers et contre les opinions de son père. De leur côté, les leaders des autres partis brodent autour des idées du Front national sans avoir le courage, l’honnêteté  ou l’élégance d’assumer clairement leurs choix. Les Français ont donc ainsi préféré l’original à la copie. Le FN tire ainsi profit de sa constance et de la clarté de sa position. Ensuite, cette percée du Front national en dit long sur le vrai sentiment des Français sur la question de l’immigration. Nicolas Sarkozy avait déjà théorisé sur le concept de « l’immigration choisie ». Récemment, suite aux attentats de Paris, les autorités socialistes françaises ont brandi la menace de l’expulsion des immigrés qui portent atteinte aux intérêts, à la quiétude des Français. Tout porte à croire que bien des leaders des autres grands partis français ont, in fine, le même point de vue que le FN qui a horreur des étrangers, mais s’en défendent, par hypocrisie. Le FN, lui, n’a jamais fait mystère de son aversion pour les Noirs et les musulmans notamment. Sur Schengen, la position du parti de Marine Le Pen est claire. Le FN a toujours fustigé ces Accords qui exposent la France à l’afflux d’immigrés en faisant des frontières, des passoires. Les récents attentats de Paris, avec au moins un immigré syrien enregistré en Grèce dans le rôle de kamikaze, apportent de l’eau au moulin du FN. Les  Français ont dû se rappeler que les auteurs des attaques meurtrières contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes, les frères Kouachi et Amédy Coulibaly, sont également issus de l’immigration. C’est dire que l’islamisme radical a contribué à «humaniser» l’Extrême droite, à la rendre fréquentable aux yeux de bien des Français. Estimant être payés en monnaie de singe par des gens à qui leur pays a donné gîte et couvert, ces Français n’ont plus su résister à la tentation de se replier sur eux-mêmes, convaincus que le danger vient des étrangers, des Français issus de l’immigration. Les attentats islamistes ont donc été des facteurs qui ont milité en faveur de la victoire du FN, perçu, par bien des Français, comme étant le rempart contre la menace que constitueraient pour le pays, les immigrés et les musulmans. C’est, en tout cas, ce que traduisent sans ambages, les résultats des urnes aux régionales.

L’Extrême droite n’est pas, avec l’Afrique dans la posture du charme du serpent

Dans les isoloirs, les Français ont laissé libre cours à leur opinion réelle. Ils ont exprimé ce qu’ils ressentent bien au fond d’eux-mêmes vis-à-vis des immigrés. Cette peur, voire cette haine de l’étranger que les règles de bienséance empêchent de nombreux citoyens de crier sur tous les toits, trouve maintenant un cadre propice pour s’exprimer au grand jour. C’est donc un électorat décomplexé qui s’est exprimé lors de ces régionales. Et cet électorat a le mérite de traduire clairement son opinion. Les électeurs du FN, dans cette conjecture, auront fait preuve de cohérence, mais aussi de courage en traduisant sans détour leur ressenti, leurs craintes. C’est cela aussi la démocratie. En tout cas, cette décantation du jeu politique français est porteuse d’opportunités pour l’Afrique. En effet, en adulant le FN qui a toujours clamé sur tous les toits son refus de la Françafrique et sa haine des étrangers, les Français ont envoyé un message fort à l’Afrique, aujourd’hui encore terre de départ de bien des mouvements migratoires. Il faudra que la Méditerranée cesse d’être un cimetière à ciel ouvert pour des enfants du continent noir, décidés à rejoindre l’Europe par tous les moyens et en dépit des dangers évidents. Le continent noir doit se réveiller et prendre son destin en main. Il devra arrêter de vendre ses matières premières à vil prix à ceux qui le flattent. Il devra aussi et surtout cesser de compter sur les autres, notamment sur des pays comme la France, qui ont, eux aussi, leurs préoccupations, somme toute, légitimes. La percée du Front national devrait fouetter ainsi l’orgueil des dirigeants africains qui ont grand intérêt à recevoir le message des Français cinq sur cinq comme on le dit, et à transformer cette contrariété apparente en opportunité pour l’Afrique. Une Afrique qui compterait vraiment sur ses propres forces et qui serait respectable et respectée. En tout cas, la percée  du FN est une sorte de piqûre de rappel, une gifle à même de faire sortir l’Afrique de la torpeur dans laquelle elle est plongée. Car l’Extrême droite n’est pas, avec l’Afrique, dans la posture du charme du serpent, contrairement aux autres «grands» partis français. Ces partis, qui ont cette tradition de «blaguer-tuer» l’Afrique, qui font semblant de l’aider, pour mieux l’exploiter. Avec la famille bleue marine en tête de peloton dans cette course vers le pouvoir politique dans l’Hexagone, la situation a le mérite d’être claire. Les Africains qui ont jusque-là refusé de s’émanciper de façon effective, n’auront pas d’autre choix que de le faire, face à ces Français qui épousent de plus en plus l’idée de «la France aux Français». Si le FN continue cette montée en puissance dans les arcanes du pouvoir, un sevrage forcé sera imposé par la France aux dirigeants africains qui seront de ce fait, obligés de mûrir, de grandir en responsabilité. Ce, au grand bonheur des peuples d’Afrique. En cela, ce choix des Français de faire confiance à l’Extrême droite, constitue, dans les relations franco-africaines, surtout pour le pré carré français, une clarification salutaire.

« Le Pays »


Comments
  • on tend vers la victoire du chauvinisme francais

    8 décembre 2015
  • je ne pense pas que notre afrique vie toujour afrique est morte c’est chacun pour choix Dieu pour tous FN bravo si cela pourra nous faire réflechir merci

    9 décembre 2015

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