HomeA la unePNDES : Le plan validé coûtera 15 478,2 milliards de F CFA

PNDES : Le plan validé coûtera 15 478,2 milliards de F CFA


Les assises nationales tenues les 20 et 21 juillet 2016 ont eu pour but de regrouper toutes les composantes de la société afin de leur soumettre le projet de document du Plan national de développement économique et social (PNDES). Lors de ces rencontres, les parties prenantes ont fait des recommandations afin de parfaire le document qui, ensuite, a été réexaminé par le Comité d’orientation et de supervision (COS) du PNDES. Le 11 juillet dernier, ledit comité, présidé par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, s’est réuni à Ouagadougou pour apporter les derniers amendements et valider le document.

 

15 478,2 milliards de F CFA. C’est le montant à mobiliser pour mettre en œuvre le Plan national de développement économique et social (PNDES) pour la période 2016-2020. Les ressources propres de l’Etat, pour cette même période, sont estimées à 9 345,8 milliards de F CFA. Le gap à combler est donc de 6 132,4 milliards de F CFA. Les investissements quant à eux, s’élèvent à 8 408,2 milliards de F CFA. Ces investissements seront essentiellement bâtis autour de trois axes stratégiques. Il s’agira de réformer les institutions et moderniser l’administration, de développer le capital humain et de dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie et l’emploi. Chaque axe stratégique est soutenu par des objectifs stratégiques pour, à terme, avoir des impacts significatifs sur le niveau de vie des populations. Ainsi, dans sa mise en œuvre, le PNDES entend réduire la pauvreté en faisant passer l’indice de la pauvreté de 40,1% en 2014 à moins de 35% en 2020. Le nombre moyen d’emplois productifs créés par an qui est actuellement de 22,7 milles, selon le document, sera supérieur à 50 milles d’ici à 2020 et le taux de croissance économique passera de 4% en 2015 pour atteindre 9,5% en 2018 et 8,9% en 2020. Sauf changement de dernière minute, ce sont là les indicateurs contenus dans le document du PNDES validé le 11 juillet dernier par le Comité d’orientation et de supervision (COS). En effet, après les assises nationales, ce sont les membres du COS, comprenant la société civile, les PTF, les représentants des structures décentralisées et du secteur privé et les membres du gouvernement qui ont réexaminé le document. « Nous sommes arrivés au terme d’un long processus qui a duré 4 mois. Ce document va être le référentiel pour la politique économique et sociale du gouvernement au cours du quinquennat », a indiqué le Premier ministre Paul Kaba Thiéba.

Après l’examen fait par le COS, Paul Kaba Thiéba s’est réjoui de voir le document stabilisé et validé.  Ce document, dans sa mise en œuvre, a-t-il dit, permettra de sortir le Burkina Faso de la stagnation et du cycle de la pauvreté. « Il s’agit de mettre notre pays sur un sentier de croissance forte. Car, la croissance projetée est en moyenne de 8,5 au cours du quinquennat », a-t-il relevé. Mais avant, précise-t-il, le projet de document validé par le COS sera soumis, une fois encore en examen au Conseil des ministres, sous la supervision du chef de l’Etat. Après cette étape, selon Paul Kaba Thiéba, il s’agira de mobiliser les fonds car sur les 5 ans à venir, « les ressources propres de l’Etat ne suffiront pas. Donc nous allons nous rassembler, rationnaliser les moyens dont nous disposons et nous allons organiser une table ronde avec les PTF du Burkina pour trouver le complément pour financer le PNDES », a-t-il conclu.

 

Adama SIGUE

 

 

 

Les inquiétudes des PTF

 

Lors de la rencontre du COS, les membres de la Troïka, parlant au nom de tous les PTF, ont soulevé quelques inquiétudes d’ordre technique sur les indicateurs de croissance et fait des recommandations au niveau sectoriel pour un PNDES réussi. Nous vous proposons ici quelques points de l’intervention du porte-parole de la Troïka, Cheick Kanté, représentant résidant de la Banque mondiale au Burkina.

 

« (…) Tout en reconnaissant que le PNDES est un document d’orientation stratégique qui reflète les ambitions de développement du Burkina, les PTF s’interrogent sur le réalisme et la cohérence des projections macroéconomiques. En effet, par rapport à la version de juin 2016, la version actuelle anticipe un scénario de croissance plus ambitieux, avec une croissance moyenne de 8,5% contre 7,3%. Ainsi, la croissance sous-jacente est encore éloignée du scénario proposé par le FMI d’environ 6%. Avec un seul changement dans les hypothèses de croissance que nous avons noté, qui est une augmentation de la production de céréales d’environ 5,7% à 6,3%, il est incompréhensible que cela puisse induire une croissance économique assez forte. (…) Les PTF se posent des questions sur le réalisme des prévisions de ressources  qui passeraient de 21,7% en 2016 à 27,9% en 2020, de même que la contraction de la masse salariale, 50% des recettes propres à 35% sur la période du PNDES ».

 

 

 

Les assurances du ministre de l’Economie

 

« (…) Il serait bien que nous ayons une séance de dialogue avec les PTF pour qu’ils comprennent la logique des propositions que le gouvernement met sur la table. Mais, d’ores et déjà, je dois dire que toutes les études qui ont été menées ont montré que pour inverser durablement la pauvreté, il faut un taux de croissance moyen soutenu de 7% par an. C’est pour cela que dans le premier document, nous avons affiché ce taux de croissance. Mais on s’est rendu compte qu’il était en deçà des ambitions qui étaient déclinées dans le programme présidentiel. Nous pensons qu’on ne peut pas afficher un taux de 6% si nous voulons durablement inverser la tendance actuelle et la situation de 40% d’incidence de la pauvreté dans ce pays. Il faut aller au-delà mais comment ? C’est pour cela que nous demandons l’accompagnement des partenaires et que nous sommes en dialogue et que nous comptons renforcer ce dialogue avec le Fonds monétaire international. Cela pour dire qu’il faut un mixte de financement dans des pays comme le Burkina. (…) Aux réunions annuelles du printemps du FMI, il était ressorti que tant que les instruments actuels qui existent au niveau de la communauté internationale ne tiennent pas compte de la réalité de nos pays et qu’on veut les niveler vers le bas, nous n’allons pas avancer. L’une des recommandations fortes sorties de ces discussions est de faire en sorte qu’il y ait un mixte de financement dont le financement concessionnel et une capacité d’endettement de nos pays qui nous permettent d’investir massivement dans des secteurs structurants. L’autre recommandation, c’est que le développement doit aller avec un équilibre du cadre macro-économique. Mais le cadre macro-économique s’équilibre à moyen terme. Un déséquilibre à court terme peut aller avec une recherche d’équilibre à moyen terme…. »

 

 


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