POLEMIQUE AUTOUR DES RESULTATS DES LEGISLATIVES AU SENEGAL : Bienvenu au Gondwana !
Au Sénégal, alors que la coalition présidentielle a été déclarée victorieuse à l’issue des législatives du 30 juillet dernier, l’opposition crie au scandale, estimant que le pouvoir ne peut pas pas remporter la capitale, Dakar. Cela se comprend dans la nature où pendant la coalition présidentielle s’était fixée pour objectif de gagner la capitale Dakar, très souvent critique vis-à-vis du pouvoir et avait, à cet effet, déployé les grands moyens en plaçant comme tête de liste le ministre des Finances, l’opposition n’entendait pas jouer les seconds rôles, considérant ce scrutin législatif comme le premier tour de l’élection présidentielle de 2020. De cette guerre de positionnement est née la polémique autour des résultats. Pour la coalition dirigée par le maire de Dakar en prison, la victoire lui revient. Une victoire qu’elle estime aussi claire que le soleil de midi. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette page des contestations dans l’épisode du scrutin législatif du 30 juillet dernier était des plus prévisibles. En effet, à quelques encablures du rendez-vous des urnes, c’était encore la croix et la bannière pour une bonne partie des électeurs d’entrer en possession du précieux sésame qui devrait leur ouvrir la porte des isoloirs. Et comme il fallait s’y attendre, cet état de faits a été vertement critiqué tant par l’opposition que par les organisations de la société civile.
On ne peut pas dire que Macky Sall a fait preuve d’anticipation dans la préparation de ce scrutin
L’ex-président Abdoulaye Wade avait même appelé, l’on s’en souvient, à un rassemblement devant la préfecture de Dakar pour exiger une meilleure distribution des cartes et le mouvement « Y’en a marre » avait asséné une véritable volée de bois verts au régime de Macky Sall qu’il tenait pour seul responsable de ce qu’il avait qualifié de « capharnaüm électoral » et avait même demandé, de ce fait, la tête du ministre de l’Intérieur. De toute évidence, ce climat de tension déteint sur l’image du pays. Car, le Sénégal est l’une des plus grandes vitrines de la démocratie en Afrique et le fait que chacune des parties se soit précipitée pour revendiquer la victoire aux législatives avant même la proclamation des résultats officiels, est déplorable. Ce d’autant qu’une telle attitude préparait non seulement les esprits à la contestation, mais surchauffait une atmosphère politique déjà sulfureuse du fait de l’incarcération du bourgmestre de Dakar et de l’exil forcé du fils de l’opposant historique et ex-président de la République, Abdoulaye Wade. Et si quelqu’un doit endosser la responsabilité de cette souillure de la République, c’est bien le président Macky Sall qui a offert là des verges à l’opposition pour se faire flageller. En effet, si tant est que « gouverner, c’est prévoir », on ne peut pas dire que Macky Sall a fait preuve d’anticipation dans la préparation de ce scrutin pourtant inscrit de longue date dans l’agenda politique du pays.
SAHO