HomeA la unePR MAMOUDOU DICKO, SEN DE LA NAFA A PROPOS DE LA REVISION DU FICHIER ELECTORAL : « Parler des coûts, ce n’est pas ce qu’on demande à Newton Ahmed Barry »

PR MAMOUDOU DICKO, SEN DE LA NAFA A PROPOS DE LA REVISION DU FICHIER ELECTORAL : « Parler des coûts, ce n’est pas ce qu’on demande à Newton Ahmed Barry »


 

La Nouvelle alliance du Faso (NAFA) était face à la presse hier, 26 septembre 2018, à Ouagadougou. La situation sécuritaire nationale, le Code électoral, la marche-meeting de l’opposition, etc. Etaient au menu des échanges avec les Hommes de médias.

La NAFA sera bel et bien présente aux côtés de l’Opposition politique et des forces vives le 29 septembre prochain. A ce titre, les premiers responsables ont invité, à quelque 48 heures de la marche-meeting, les militants, les fonctionnaires, les commerçants, la société civile, les habitants des villes et des campagnes, à « sortir massivement » en vue de « sauver notre patrie ». Selon Pr Mamoudou Dicko, Secrétaire exécutif national (SEN) de la NAFA, « au grand jamais, depuis l’indépendance, l’unité nationale et notre intégrité territoriale n’ont été aussi menacées ». Une situation qui résulte, à son avis, « de l’incompétence d’un régime qui s’est illustré de la plus sinistre des manières à tous les niveaux ». « Ce qui est désolant, c’est qu’on a l’impression que le système actuel prend du plaisir à entraîner le Burkina vers le gouffre », a martelé M. Dicko pour qui la NAFA n’acceptera jamais cela. Pour ce qui concerne la marche-meeting du samedi prochain, le secrétaire exécutif national rassure; tout sera mis en œuvre par l’opposition pour qu’il n’y ait pas de débordement. « Au Burkina Faso, l’opposition a toujours été responsable. Ce n’est pas une opposition désorganisée, une opposition voyou. Ce sont des responsables qui y sont. Ce ne sont pas des brûleurs de maisons. Depuis qu’elle organise ses marches sous la direction de Zéphirin Diabré, jusqu’à preuve de contraire, les marches ont toujours été bien encadrées. Nul ne peut affirmer qu’un feu tricolore a été cassé où qu’on a mis le feu sur un goudron… Nous ferons en sorte que la marche soit pacifique, républicaine, libre… Nous ferons en sorte qu’il n’y ait pas de débordement », a rassuré M. Dicko qui s’est empressé d’ajouter : « si jamais il y a des débordements, ce sera probablement la milice de Simon Compaoré qui aura fait infiltrer des gens ». Pour les conférenciers, le pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) n’a « aucune vision » mais mieux, il « a fini par montrer qu’il n’a plus de solution pour le Burkina Faso ». Et même « …le plus rien ne sera comme avant est devenu aux yeux de tous, tout sera pire qu’avant », ont-ils affirmé. La question du nouveau Code électoral a été évoquée aux cours des échanges avec la presse. Selon M. Dicko et ses camarades, le Code électoral est fondamental dans un pays ; il doit être consensuel mais dès lors qu’il n’y pas de consensus au niveau des règles du jeu, il va de soi qu’il y aura désaccord en ce qui concerne les résultats. A leur avis, l’argument avancé par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Newton Ahmed Barry, lors de sa déclaration le 25 septembre dernier, consistant à faire des économies en ce qui concerne la révision du fichier électoral, ne tient pas la route.

« Qui peut empêcher un jeune dont la date de naissance a été modifiée, de voter ? »

« Quand le président de la CENI dit qu’il s’agit de faire des économies, on veut bien. Mais lorsqu’on décide de substituer la carte consulaire que près d’un million de Burkinabè détiennent en Côte d’Ivoire par d’autres documents, je ne pense pas que l’idée est de faire des économies. Je pense qu’ici, il est question de créer des poches de dépenses inutiles et le pays n’en a véritablement pas besoin », a déclaré le secrétaire national adjoint à l’information et à la communication, Hermann Bado. Et Mamoudou Dicko de renchérir : « parler des coûts, ce n’est pas ce qu’on demande à Newton Barry. Son rôle est d’organiser les élections en fonction de ce que la classe politique aura décidé. Il ne peut pas se substituer à cette dernière. Autrement dit, qu’il démissionne de la CENI pour venir faire la politique avec nous ». Une fois encore, la NAFA a tenu à condamner le nouveau Code électoral qui exclut, à son avis, une frange de la population. « Ce qui est proposé au niveau de l’enrôlement, c’est qu’on veut faire comprendre aux Burkinabè qui sont des électeurs et qui n’avaient pas de carte d’électeur, qu’on peut les appeler au téléphone ou par SMS pour leur demander s’ils veulent être enrôlés ou pas… Pensez-vous qu’avec le téléphone ou avec les SMS on peut saisir tous les Burkinabè, dans toutes les localités ?… Actuellement, tous les Burkinabè n’ont pas accès à la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) ; l’Office national d’identification (ONI) n’est pas représenté dans toutes les localités au Burkina, même dans les chefs-lieux de région. Cela veut dire qu’on empêche des gens de choisir leurs dirigeants », a déploré Mamoudou Dicko. L’autre grief relevé par les conférenciers est « la manipulation du fichier électoral ».
« Par rapport au fichier électoral logé à l’ONI, qui a accès au fichier de l’ONI ? C’est l’Etat, le ministère de la Sécurité. On peut le manipuler facilement. En principe, si vous n’avez pas 15 ans, vous n’avez pas droit à la CNIB. Si vous n’avez pas 18 ans, vous ne pouvez pas avoir la carte d’électeur. Actuellement, on peut avoir 3 millions de Burkinabè qui n’ont pas l’âge de voter. Mais si l’ONI manipule le fichier, il peut donner 3 millions de cartes d’électeurs aux jeunes, et qui va vérifier cela ? Qui peut empêcher un jeune dont la date de naissance a été modifiée, de voter ?, a interrogé M. Dicko. De l’avis des conférenciers, changer les règles du jeu en cours de route, ne permet pas aux différents acteurs de travailler dans la sérénité. Ils n’ont pas manqué de dénoncer la haine, la vengeance, l’ostracisme, le népotisme, la corruption qui sont devenus « le socle de gouvernance » du pouvoir en place.

Colette DRABO


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