HomeA la unePRESIDENTIELLE 2015 : La classe politique divisée sur le choix de la date

PRESIDENTIELLE 2015 : La classe politique divisée sur le choix de la date


Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Me Barthélémy Kéré, et le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Auguste Denise Barry, ont rencontré les membres des partis et formations politiques le 19 janvier 2015, à la Salle de conférences de Ouaga 2000. L’objectif de cette rencontre était de clore le débat sur le calendrier et le budget des échéances électorales à venir. Mais à l’issue des échanges, deux dates se dégagent : le couplage de la présidentielle et des législatives pour le 20 septembre ou le 11 octobre prochain, et les municipales pour le 31 janvier 2016.

Les partis et formations politiques sont divisés sur la date de la présidentielle de 2015 proposée consensuellement par le gouvernement et la Commission électorale nationale indépendante (CENI). C’est du moins ce qui ressort du tête-à-tête qu’ils ont eu avec Me Barthélémy Kéré, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), et Auguste Denise Barry, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, le 19 janvier dernier. « Nous avons pu échanger et les avis étaient partagés. Il se dégage consensuellement deux dates. Celle du 20 septembre ou du 11 octobre 2015 pour les législatives et la présidentielle couplées, et « in fine » la date du 31 janvier 2016 pour les élections municipales (…). Mais il faut respecter tout simplement la forme et transmettre à qui de droit comment les choses se sont présentées à la fin de nos échanges, afin qu’en connaissance de cause, le chef du gouvernement et le président de la transition puissent décider de la date qu’il faut retenir», a confié le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Auguste Denise Barry, à l’issue de sa rencontre avec les formations et partis politiques, rencontre qui aura duré plus de 4 heures d’horloge. Au cours des échanges, 10 intervenants des partis politiques sur 24 étaient favorables à la tenue des élections présidentielle et législatives à la date du 20 septembre 2015, pendant que les municipales auraient lieu le 31 janvier 2016.

La révision du fichier électoral prévue pour le 27 février prochain

Pour le président de la CENI, Me Barthélémy Kéré, si ces dates arrivent à faire l’unanimité, il faudra un budget de 50,6 milliards de francs CFA pour l’organisation de ces élections. « Ce budget prend en compte la mise à jour du fichier électoral au plan territorial à hauteur de 6,5 milliards de francs CFA, les élections couplées de la présidentielle aux législatives à hauteur de 24,5 milliards de F CFA, l’organisation des municipales décalées à hauteur de 16,5 milliards de F CFA», a-t-il expliqué, avant d’ajouter que des institutions de contrôle sont aussi prises en compte dans ce budget. Il s’agit du Conseil constitutionnel à hauteur de 591 millions de francs CFA, du Conseil d’Etat à hauteur de 885 millions de francs CFA, du Conseil supérieur de la communication (CSC) à plus de 1,5 milliard de francs CFA. Un budget sur lequel le ministre Auguste Denise Barry a été rassurant. « Il y a une volonté qui s’est dégagée au niveau de la communauté internationale d’accompagner le Burkina Faso qui est dans une situation assez particulière (…). Ce budget, nous allons le boucler très rapidement, en comptant également sur les partenaires extérieurs », a-t-il dit. D’autres points non moins importants ont également été évoqués au cours de l’entretien. Il s’agit de la révision exceptionnelle du fichier électoral, prévue pour le 27 février prochain selon le président de la CENI, de la question du vote des Burkinabè de l’étranger, de la revue du Code électoral dont les travaux sont en cours, de l’assainissement des partis politiques, de la Charte des partis politiques, des candidatures indépendantes, du plafonnement du budget de campagne, de la suppression des gadgets, de l’impartialité des autorités administratives dans le processus électoral. Sur la question du vote des Burkinabè de l’étranger qui a suscité plus de réactions de la part des partis politiques, le ministre Auguste Denise Barry a révélé qu’il s’est dégagé un consensus au regard de la réalité du terrain et des moyens à engager. « Il est techniquement et matériellement difficile que ce vote puisse intervenir pendant la transition. Si nous devons réussir ces élections et qu’elles soient transparentes et crédibles, nous devons avoir le courage de mettre de côté tout ce qui peut contribuer à l‘échec du processus électoral. Courageusement, les uns et les autres sont arrivés à la conclusion qu’il faut faire en sorte que les Burkinabè de l’étranger puissent ressentir véritablement qu’ils ne sont pas abandonnés, qu’ils sont pris en compte mais que cette fois-ci, il sera difficile qu’ils votent », a-t-il indiqué. Embouchant la même trompette, le président de la CENI, Me Barthélémy Kéré, a laissé entendre que son institution n’avait pas encore entamé le processus de recensement des Burkinabè de l’étranger et que s’il y a lieu de prendre en compte leur vote, il faudra à son institution la somme de 12 milliards de francs CFA pour cette opération. « Soyons responsables et loyalistes sur cette question. Il est difficile aujourd’hui de donner le chiffre exact de nos compatriotes qui vivent à l’étranger, notamment en Côte d’Ivoire où ils sont majoritairement représentés », a-t-il soutenu. Il faut noter que le gouvernement de la transition entend remettre le pouvoir au président qui sera démocratiquement élu, au plus tard le 17 novembre prochain. Le ministre Barry ajoutera que tout est mis en œuvre pour que les autorités administratives soient neutres dans le processus électoral à venir. A l’heure où nous bouclions cette édition, la date définitive des échéances électorales n’avait pas encore été arrêtée à l’unanimité.

Mamouda TANKOANO


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