HomeA la unePRESIDENTIELLE  AU KENYA : L’appel de Odinga sera -t-il entendu ?

PRESIDENTIELLE  AU KENYA : L’appel de Odinga sera -t-il entendu ?


Dans moins  de trois semaines, le peuple kényan  ira aux urnes pour choisir  un nouveau président qui succédera au chef de l’Etat  sortant, Uhuru Kenyatta. Ce dernier  a choisi de ne pas se représenter. Dans les starking-blocks  de cette  présidentielle  figurent  deux candidats prêts à « en découdre ». Ce sont, Raila Odinga, l’éternel opposant,  devenu aujourd’hui le candidat du camp au pouvoir, et son principal adversaire, William Ruto. La campagne ouverte depuis un peu plus d’une semaine, se déroule, pour l’instant,  dans un climat apaisé. On se souvient que  ce pays avait connu des  élections présidentielle et législatives émaillées d’incidents et de violences: casses, pillages, meurtres. Pour éviter que la chienlit ne s’installe à nouveau,  que les vieux démons de la haine, de la division  ne ressurgissent, le candidat Raila Odinga  a jugé utile de lancer un appel au calme  à l’ensemble  des Kenyans en général et de ses partisans en particulier. Son souhait est que cette élection, à laquelle il prend part à nouveau, se déroule dans le calme. Cette adresse  de Odinga  à la nation  kényane, est  à saluer. Espérons qu’il  sera entendu. Cependant,  pour qu’il le soit, il faudra que la commission électorale,  principal maillon  de la chaîne électorale,  joue à fond la carte de la transparence  pour garantir un scrutin équitable et gagner la confiance des Kényans. La  bonne tenue de cette élection  post-Uhuru Kenyata,  passe surtout par là,  et ce serait  une occasion pour cette commission  qui essuie déjà de nombreuses critiques sur son manque de préparation, de redorer son blason. A ce sujet, les Kényans, dans leur majorité, estiment que si le processus est libre et équitable, aucune irruption de violence après l’élection,  n’est à craindre.

 

 

Malgré le soutien dont il bénéficie, le candidat de la majorité, Raila Odinga,  devrait éviter d’afficher un  optimisme béat 

 

La commission électorale,  face à cet enjeu si important, est mise devant  ses responsabilités. On espère qu’elle saura relever le défi, même si, par le passé, elle avait montré des signes d’indépendance assumée. Un autre fait majeur dans l’adresse faite  aux Kényans : le candidat Odinga s’est engagé à respecter le verdict des urnes si, au terme d’un scrutin équitable, son staff et lui venaient à perdre cette élection présidentielle. Il a invité ses concurrents à en faire de même. Si toutes ces belles promesses sont à saluer, il faudrait néanmoins les situer dans un contexte de discours de campagne où les belles promesses ont pignon sur rue. C’est pourquoi le peuple kényan qui a plusieurs fois vécu les affres des crises post-électorales, ne  devrait pas se laisser conter fleurette.  Ce peuple  doit  comprendre aujourd’hui qu’il ne sert à rien de mourir pour un homme politique dont le souci  premier est de préserver ses intérêts,  les intérêts de  son clan et ceux  de sa famille.  Cela dit, la sortie de Odinga peut aussi avoir une autre explication. Raila Odinga  rêve déjà d’une victoire au soir du  scrutin. Il sait qu’il bénéficie du soutien du Président sortant,  Uhuru Kenyatta, et de ses nombreux partisans. Conforté dans cette idée, il peut déjà s’imaginer  qu’en face  de lui,   c’est « maïs » pour emprunter  le propos de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo. Cependant,  malgré le soutien dont il bénéficie, le candidat de la majorité, Raila Odinga,  devrait savoir raison garder. Il doit, en effet,  éviter d’afficher un  optimisme béat ; comme  ce fut le cas  au Bénin avec un autre candidat,  lors de la présidentielle de 2017, où malgré le soutien dont a bénéficié le candidat du pouvoir,  Lionel Zinsou,  (les moyens financiers,  matériels,  ajoutés à cela, la machine électorale) face à l’opposant Patrice Talon, ce candidat de la majorité a «  mordu la poussière ». Odinga devrait s’inspirer de cet exemple. Pour l’heure, il doit   continuer à mener sa campagne en appelant ses partisans au calme et  à la retenue.

 

Ben Issa TRAORE               


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