HomeA la unePRIX MO IBRAHIM : Hifikepunye Pohamba désormais dans le cercle très fermé

PRIX MO IBRAHIM : Hifikepunye Pohamba désormais dans le cercle très fermé


Ca y est ! Enfin  un chef d’Etat africain aux yeux duquel le prestigieux prix Mo Ibrahim trouve grâce !  Cet oiseau rare a  pour nom Hifikepunye Pohamba. Il préside aux destinées de la nation namibienne et s’apprête très bientôt à traduire, dans les faits, sa promesse de ne pas s’accrocher au pouvoir. Car, d’ici à la fin de ce mois, à Hifikepunye Pohamba s’appliquera le dicton  selon lequel “il y a une vie après le pouvoir“. Pour dénicher cette perle  rare, que le parcours fut long pour la Fondation du magnat soudanais de la communication, Mo Ibrahim ! Au bout de sa longue recherche, sa Fondation aura trouvé un terreau africain bien aride, très pauvre en plantes arborant les fruits d’une gouvernance vertueuse à son goût.  Mais très jalouse de son prix et fortement attachée à sa valeur,  la Fondation aura préféré attendre trois années durant. Tant mieux donc si la Fondation a enfin trouvé cet OVNI !  Et félicitations à Hifikepunye Pohamba qui sait que ce prestigieux et redoutable prix, il ne l’étrenne pas par le fait du hasard ni  de la complaisance.  C’est sûr, il l’a mérité !   Ainsi donc, Hifikepunye entre dans le cercle très fermé – mais paradoxalement peu envié par nombre de ses pairs – des chefs d’Etat africains exemplaires en terme de  bonne gouvernance. En tout cas, il est clair que la plupart d’entre ses pairs ne  pâliront pas de jalousie, eux qui se soucient comme d’une guigne des principes de démocratie et de bonne gouvernance, l’essentiel, pour eux, étant de demeurer le plus longtemps possible au pouvoir.  Disons-le  tout net :  pour ces chefs d’Etat, le fauteuil douillet du trône, les lambris dorés des palais, la gloire, les honneurs,  tout cela est de loin préférable à quelques milliers de dollars attribués ad vitam au lauréat.

Les crises qui secouent l’Afrique ne tirent pas leur source ailleurs  que de la mal gouvernance

Car, que vaut le prix Mo Ibrahim à côté des  colossaux “biens mal acquis” et autres butins du pillage organisé au sommet de l’Etat  par ces dirigeants dont  le patrimoine dépasse parfois le budget de leur Etat ? L’argent, les honneurs, la gloire insatiable, voilà des considérations triviales qui ont perdu bien des chefs d’Etat africains. Mo Ibrahim est-il, quelque part, la mauvaise conscience de tous ces chefs d’Etat qui ne manifestent pas le moindre souci de se descotcher du fauteuil présidentiel ? Seule certitude :  en s’attaquant, par son prix, au fléau de la mal gouvernance qui ne cesse de ronger le continent,  il fait oeuvre  utile,  ce cancer étant notoirement connu  pour être l’un des plus fréquents et des plus dangereux du continent noir.  Les crises qui secouent l’Afrique ne tirent pas leur source ailleurs  que de la mal gouvernance  et ce n’est qu’en s’y attaquant et en  la vainquant que  l’Afrique pourra enfin trouver son chemin.  Autant dire que la bonne gouvernance, c’est la clé de tout. Hommage donc à ce digne fils de l’Afrique qui l’aura depuis très longtemps compris, et qui, ce faisant, consacre son énergie et sa fortune  à se  battre pour un idéal si noble.  Un  mécénat consacré à la bonne gouvernance, l’Afrique en a grandement besoin.  Et c’est en cela qu’on mesure  toute la grandeur d’esprit et d’âme de cet homme qui montre à quel point il aime ce continent, berceau de l’humanité.

“Le Pays”


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