PROCES DE SIMONE GBAGBO POUR CRIMES DE SANG : La descente aux enfers se poursuit
L’ex-première dame de la Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, n’est visiblement pas au bout de ses peines. En effet, condamnée à 20 ans de prison ferme et dix ans de privation de ses droits civiques pour meurtre, viol et atteinte à la sûreté de l’Etat, l’épouse de l’illustre pensionnaire de la prison de Schewenningen pourrait bientôt être poursuivie pour crimes de sang. A ce qu’on dit, la Chambre d’accusation a rendu, en janvier dernier, un arrêt pour son renvoi devant la Cour d’assises, justement pour des crimes présumés commis pendant la crise post-électorale de 2010. Rappelons qu’en dépit des demandes répétées de la Cour pénale internationale (CPI), Abidjan a refusé d’extrader Simone Gbagbo au motif que la Justice ivoirienne est à même de la juger sur place. Ce qui n’est pas du goût de certains parents des victimes qui regrettent l’absence de l’ancienne syndicaliste et co-fondatrice du Front populaire ivoirien (FPI) sur le banc des accusés à la Haye.
C’est une lapalissade de dire que Simone Gbagbo était une pièce maîtresse du régime de son époux
Pour eux, il y a trois grands responsables dans les tueries consécutives à la crise post-électorale, à savoir l’ancien président Laurent Gbagbo, l’ex-ministre de la Jeunesse alias le général de la rue, Charle Blé Goudé, et bien entendu Simone Gbagbo qui, de l’avis de certains défenseurs des droits de l’homme, était « impliquée dans l’adoption du plan commun qui a mené à la commission des crimes en Côte d’Ivoire ». En tout cas, c’est une lapalissade de dire que Simone Gbagbo était une pièce maîtresse du régime de son époux et que, par conséquent, elle peut avoir beaucoup de choses à dire à la Justice, dans les multiples crimes de sang dont on l’accuse. Reste maintenant à savoir si la Justice ivoirienne, accusée à tort ou à raison d’être à la solde du pouvoir en place, saura garantir un procès équitable à la « dame de fer », comme certains la surnomment. Car, ne l’oublions pas. Le procès qui avait abouti à la condamnation, le 10 mars 2014, de l’ex-première dame, a été vivement critiqué aussi bien par la défense que par certains mouvements des droits de l’Homme. Il faudra donc, à toute épreuve, que le procès qui se profile à l’horizon se tienne dans les règles de l’art et que le droit soit dit. Il y va de l’image même de la Justice ivoirienne qui joue là sa crédibilité.
B.O